mercredi, décembre 25, 2013
La mésentente des pensions entre les provinces et le Fédéral
Article de Michel Girard, Journal de Québec, 18 déc. 2013
Pas question pour le gouvernement Harper de donner le feu vert à une
hausse des cotisations et des prestations du Régime de pensions du
Canada ( RPC) et de son pendant québécois, le Régime des rentes du
Québec ( RRQ).
Les ministres des Finances des provinces l’ont appris à leurs dépens lundi, lors de leur rencontre annuelle avec le ministre Jim Flaherty. Il leur a clairement laissé entendre que ce n’est pas le moment d’augmenter les prestations du RPC, et, par ricochet, celles de la RRQ. Pourquoi? Parce que les familles et les employeurs ne peuvent pas se permettre une hausse des cotisations sur les chèques de paie. Cela retirerait trop d’argent de poche aux employés, tout en privant les employeurs d’un important capital d’investissement. Et ce serait l’ensemble de l’économie canadienne qui s’en ressentirait.
Alors que les ministres des Finances des provinces et les syndicats dénoncent la décision unilatérale d’Ottawa et son attitude intransigeante, les organisations patronales applaudissent la décision du gouvernement conservateur et de son argentier.
COÛTS ET BÉNÉFICES
À l’heure actuelle, la cotisation annuelle maximale s’élève à 4712 $ (RPC: 9,9% des gains admissibles) et à 4855 $ (RRQ: 10,2% des gains). Les employés et les employeurs se partagent moitié-moitié cette cotisation, laquelle est basée sur le montant maximal de gains admissibles desdits régimes de 51 100 $. Les gens qui gagnent un revenu inférieur payent évidemment des cotisations inférieures.
En retour, les prestataires ont droit cette année à une prestation de retraite annuelle maximale de 12 150 $ s’ils commencent à retirer leurs rentes à partir de 65 ans.
SOLUTION ONTARIENNE
Les ministres des Finances des provinces l’ont appris à leurs dépens lundi, lors de leur rencontre annuelle avec le ministre Jim Flaherty. Il leur a clairement laissé entendre que ce n’est pas le moment d’augmenter les prestations du RPC, et, par ricochet, celles de la RRQ. Pourquoi? Parce que les familles et les employeurs ne peuvent pas se permettre une hausse des cotisations sur les chèques de paie. Cela retirerait trop d’argent de poche aux employés, tout en privant les employeurs d’un important capital d’investissement. Et ce serait l’ensemble de l’économie canadienne qui s’en ressentirait.
Alors que les ministres des Finances des provinces et les syndicats dénoncent la décision unilatérale d’Ottawa et son attitude intransigeante, les organisations patronales applaudissent la décision du gouvernement conservateur et de son argentier.
COÛTS ET BÉNÉFICES
À l’heure actuelle, la cotisation annuelle maximale s’élève à 4712 $ (RPC: 9,9% des gains admissibles) et à 4855 $ (RRQ: 10,2% des gains). Les employés et les employeurs se partagent moitié-moitié cette cotisation, laquelle est basée sur le montant maximal de gains admissibles desdits régimes de 51 100 $. Les gens qui gagnent un revenu inférieur payent évidemment des cotisations inférieures.
En retour, les prestataires ont droit cette année à une prestation de retraite annuelle maximale de 12 150 $ s’ils commencent à retirer leurs rentes à partir de 65 ans.
SOLUTION ONTARIENNE
Le ministre des Finances de l’Ontario, Charles Sousa, a pour sa part proposé d’augmenter cette prestation maximale à 18 000 $ par année. Pour y parvenir, il faudrait hausser la cotisation employé-employeur de 2,2 points de pourcentage, à 12,1%, soit à 5760 $ par année. Cela représenterait une hausse de cotisation de 1047 $ par année.
Chose certaine, une telle bonification des prestations du RPC et de la RRQ répondrait à un besoin crucial d’épargne-retraite pour les 11 millions de travailleurs canadiens qui n’ont pas accès à un régime de retraite au travail.
Il va sans dire qu’une hausse des cotisations au RPC ou à la RRQ de quelque 2,2 points de pourcentage, tel que le préconise le ministre ontarien, priverait les travailleurs, au pire, de quelque 500 $ d’argent de poche par année. Même ponction pour les employeurs, par tête de travailleur.
Est-ce que le travailleur sans régime de retraite a les moyens de se payer une telle épargne additionnelle? À vrai dire, cette épargne forcée devient tout simplement une question de survie à la retraite.
Les entreprises, elles, ont-elles les moyens de se permettre une telle ponction additionnelle pour le bien-être de leurs employés? Pour le gouvernement Harper, le Conseil du patronat du Québec et la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, la réponse, c’est NON.
COMMENTAIRE DE PHILOMAGE
Si 2,2% est considéré comme trop élevé comme augmentation des cotisations, pourquoi ne pas avoir baissé la hausse à 1,0 % ou 1,2 %. L'effet psychologique aurait joué en faveur d'une attitude favorable pour les retraités et futurs retraités. Ainsi, les dommages collatéraux sur l'économie auraient été amoindris et tout le monde y aurait trouvé son compte, du moins à court terme.
Il faut bien se rendre compte que l'économie est d'abord et avant tout au service des citoyens canadiens ordinaires et ensuite au service des corparations. Les corporations ou entreprises corporatives sont des gagne-pains pour les actionnaires, les propriétaires et évidemment les travailleurs. De même qu'il y a une désuétude du capital et un prix à son remplacement, la main-d'oeuvre subit aussi des pertes liées au vieillissement et à la maladie qui entraînent le retrait du marché du travail ou la mise à la retraite. C'est un cycle normal et naturel.
La courbe démographique et les fluctuations de l'économie canadienne sont à l'origine du malaise actuel et futur des plans de retraite avec l'arrivée massive de la génération des Baby-boomers à la retraite.
L'économie canadienne est assez forte, comparée aux autres pays hautement industrialisés, pour se permettre un soutien ferme à la main-d'oeuvre qui a contribué au fin des ans à sa croissance et à son développement. Il ne faut pas se boucher les yeux : le PIB, c'est la somme de tous les gains et efforts fournis par les facteurs de production qui sont la terre, le capital, la main-d'oeuvre et la technologie. Dans l'ensemble, c'est la main-d'oeuvre qui doit avoir priorité dans les questions relatives à la précarité des fonds de pension. Dans les faits, on est loin d'avoir atteint un degré de robotisation qui exclut l'homme comme premier facteur de production.
RD