jeudi, mars 26, 2015
Choc démographique en vue au Québec
Article de Johanne Roy, Journal de Québec, 23 mars 2015
Au Québec, en 2011, les premiers baby-boomers ont franchi
le cap des 65 ans. En 2021, toute cette cohorte aura 75 ans, ce qui
laisse peu de temps pour s’y préparer.
«Le Québec connaît un vieillissement accéléré parce que le phénomène des baby-boomers a été plus important ici que dans les autres provinces et même qu’en Europe. Combinés à cela, un taux de fécondité parmi les plus faibles au pays et une augmentation de l’espérance de vie», explique le Dr André Tourigny, médecin-conseil à l’Institut de santé publique du Québec (INSPQ) et chercheur au Centre d’excellence sur le vieillissement au CHU de Québec.
En 2011, 16 % de la population québécoise avait 65 ans et plus. La proportion grimpera à 26 % en 2031. Certaines municipalités sont déjà à près de 24 %.
Agir sur l’environnement
Si l’on veut s’assurer que les Québécois vieillissent en santé, il ne faut pas juste leur dire de bien manger, remarque le Dr Tourigny. Il faut jouer sur leur environnement, comme des épiceries à proximité de chez eux et des aliments abordables.
«Il faut s’enlever de l’idée que tout le monde va finir en hébergement avec des soins lourds. Le maintien à domicile demande une première ligne forte, infirmières, nutritionnistes et autres. Cela prend des ressources humaines, financières et matérielles en conséquence», soulève-t-il. Le concept de vieillir en santé ou de vieillissement actif, c’est une foule de petits gestes qui interpellent plusieurs partenaires à plusieurs niveaux.
«Il faut faire des parcs avec des bancs et des toilettes; on doit rendre les rues sécuritaires avec de l’éclairage approprié et faciliter les transports. Au Québec, on est parmi les leaders au niveau des municipalités amies des aînés», fait ressortir le Dr Tourigny.
Parmi les initiatives mises de l’avant, on trouve les «anges de la neige», des bénévoles qui déneigent les portes des personnes âgées, les bibliothèques mobiles, des jardins communautaires intergénérationnels...
Un projet de la Fédération de l’âge d’or du Québec et du CSSS de la Vieille-Capitale a été mis sur pied dans Portneuf, afin de diminuer l’isolement social des personnes âgées endeuillées.
COMMENTAIRE DE PHILOMAGE
La société québécoise doit s'ajuster au vieillissement de sa population. Les nouveaux « vieux » ne ressembleront pas à la génération précédente. Ils seront plus alertes, plus technologues, plus amateurs de loisirs et de voyages. Les babyboomers vivront autrement et penseront autrement. Ils auront aussi plus de moyens financiers et ils vivront plus longtemps avec une santé moins hypothéquée.
Il serait intéressant que l'on dresse le portrait-type du Québécois(e) aîné(e) ou Senior d'aujourd'hui et de demain. On aura sûrement de drôle de surprises concernant le changement des mentalités et le niveau de culture, de même qu'au niveau de leurs habitudes de vie... Enfin, de par leur nombre, ils formeront une véritable nouvelle classe sociale, avec des goûts particuliers à satisfaire, en termes d'accomodements face aux aléas de la vieillesse.
RD
lundi, mars 16, 2015
La zoothérapie en fin de vie, un service aux effets bénéfiques à l'Enfant-Jésus
La zoothérapie en fin de vie
Le service de zoothérapie offert depuis l'an dernier à l'Unité
des soins palliatifs de l'Hôpital de l'Enfant-Jésus de Québec porte ses
fruits et semble très apprécié de la part des malades en fin de vie.
L'établissement requiert depuis plusieurs mois les services de Balou, un coton de Tuléar, dans le cadre d'un programme de zoothérapie financé par la fondation du CHU de Québec.
Une fois par semaine, le petit chien accompagne les malades en fin de vie. Cette semaine, il tient compagnie à Réal Wiseman, un patient de 84 ans souffrant d'un cancer du pancréas. « Je l'aime bien. Ça nous donne de la vie », témoigne-t-il, en caressant de son lit la petite bête de deux ans.
Selon Cynthia Saint-Pierre, zoothérapeute, les bienfaits de la zoothérapie s'observent concrètement chez les patients. « Ça apaise beaucoup la personne. Les endorphines se sécrètent aussi à l'intérieur.
La personne ressent un bien-être [...] Ça perdure jusqu'à une heure après le départ de l'animal », assure-t-elle.
Des recherches ont révélé que les patients en présence d'un animal voient leur tension diminuer cinq minutes seulement après avoir été mis en contact avec la bête, ajoute Mme Saint-Pierre.
Anne Paquet, chef médicale à l'Unité des soins palliatifs de l'Hôpital de l'Enfant-Jésus, abonde dans le même sens. Le programme de zoothérapie est une réussite.
« Des fois, Balou fait plus de bien que la médication pour les gens. Alors, c'est un service vraiment exceptionnel! » — Anne Paquet, chef médicale à l'Unité des soins palliatifs de l'Hôpital de l'Enfant-Jésus
« La zoothérapie amène vraiment un calme, amène aussi un moment de joie dans la journée [...] Aussitôt que l'animal rentre dans la chambre et qu'il vient s'installer à côté de lui, souvent, c'est un moment de bonheur », constate Anne Paquet.
Balou, le candidat idéal
En raison de la fragilité des patients, Balou était le candidat idéal. Les propriétés hypoallergènes de sa fourrure, mais aussi son caractère sont des qualités très appréciées par les malades, explique Cynthia Saint-Pierre.
« Ça prend un chien qui aime les gens et ça, tu ne peux pas lui montrer. Balou, il a peu d'innés en lui, mais généralement, il a beaucoup de socialisation. C'est la chose la plus importante », dit-elle.
L'objectif du programme offert à l'Unité des soins palliatifs de l'Hôpital de l'Enfant-Jésus est d'humaniser davantage les soins aux patients en fin de vie.
« Avoir des activités un peu plus familières, se sentir moins en milieu hospitalier : c'est aussi un peu le but du service de zoothérapie », résume Isabelle Lessard, chef d'unité à l'Hôpital de l'Enfant-Jésus.
COMMENTAIRE DE PHILOMAGE
RD