samedi, septembre 30, 2006

 

Réussir sa vie, cela ressemble à quoi?

Rendus dans la cinquantaine avancée et au début de la soixantaine, de grandes questions nous viennent à l’esprit, parfois même très troublantes parce que l’on ne peut revenir en arrière à ces âges-là.

En effet, le temps de l’action et des grandes décisions est derrière nous. Dans la plupart des cas, les hommes et les femmes ayant atteint ce stade de la vie ont accompli leur destinée, pour ne pas dire leur destin. Pour les femmes, la ménopause est une période qui vient rappeler que la Nature donne généreusement mais quand vient le temps d’y mettre un terme, elle coupe les hormones et c’est la fin de la période de la fertilité.

Pour nous, les hommes, la transition est moins évidente, mais elle est tout de même là. Cela se manifeste le plus souvent par une absence de goût vis-à-vis de la procréation, des problèmes de prostate et un intérêt plus marqué pour les petits-enfants, s’il y en a.

Autrement dit, on fait toujours des plans, mais leurs portées sont plus à court terme, avec des objectifs palpables et un désir de résultats le plus souvent dans les mois courants de l’année.

L’horizon lointain de la fin de la vie devient plus rapproché. Nous savons que nous ne serons plus de jeunes adultes ou des gens d’âge moyen, même si nous avons gardé un souvenir de ces périodes de notre vie. Mais est-ce si dramatique de vieillir? Perdons-nous tant de choses après avoir vécu si longtemps?

C’est là qu’intervient l’ajustement naturel de l’horloge biologique à l’intérieur de chacun d’entre nous. Un exemple : c’est très plaisant pour un homme d’un certain âge de regarder une belle jeune fille s’épanouir, de la voir sourire de toutes ses jolies dents blanches, de la voir se trémousser devant lui. Mais, demandez-lui s’il aimerait vivre avec elle tous les jours? S’il est honnête et bien dans sa peau, il répondra qu’un mur les sépare naturellement. Il va aimer beaucoup mieux comme compagne une personne de son âge qui le comprendra dans ses gestes de tous les jours et dont les attentes seront à la hauteur des siennes. Il y a des phases ou des étapes à franchir dans la vie, que l’on le veuille ou non.

Dans notre monde actuel, sans tradition et sans transition, nous avons tendance à l’oublier. Les rites de la tribu d’antan, lorsque la famille était plus traditionnelle, ne sont plus commémorés dans notre monde moderne. C’est pourquoi la plupart des pays fortement industrialisés, plus enclins à faire valoir l'accumulation de richesses que la qualité de la vie, commencent à mourir de leur belle mort parce que les gens qui les forment ne voient plus leur existence avec les yeux de leurs prédécesseurs, mais avec ceux de leurs contemporains, sans possibilité de recul dans le temps.

La jeunesse perpétuelle fait partie des mythes de notre société. N’est beau que ce qui resplendit, le clinquant et le superficiel. La culture, de quelque nature qu’elle soit, se vend mal dans ce monde de l’apparat. Pourtant, c’est à ce niveau que les hommes et les femmes d’un certain âge peuvent y puiser le plus grand enrichissement et le plus grand bonheur de la vie. Ces périodes recèlent des joies et des souvenirs, des expériences que l’on aime se remémorer, surtout si ce sont des événements qui nous ont grandis.

C’est à ce moment-là que nous faisons état de nos bilans personnels, sortes de retour en arrière qui nous serviront à aller plus loin dans la vie de tous les jours. L’illusion de la réussite dans la vie est alimentée par le flot des souvenirs qui nous reviennent à l’esprit.

Apprendre à réussir sa vie, voilà ce que l’on devrait enseigner dans les écoles. L’homme a besoin d’apprendre le savoir sous toutes ses formes, les connaissances dans tous les domaines comme les meilleurs comportements qui lui conviennent. La liberté est à ce prix.

Ainsi, l’homme qui vit à l’intérieur des lois est le plus libre des hommes parce qu’il n’est en rien un obstacle à la société et aux gens qui la composent.

On peut en conclure que les bonnes façons de faire devraient faire partie du bagage intellectuel des enfants, dès le début de leur existence. La société deviendrait alors beaucoup plus harmonieuse, riche des expériences de tous et chacun. C’est la réussite cumulative sur le plan humain qui reste le plus difficile à transmettre dans nos sociétés humaines qui, présentement, ne valorisent que l’éphémère et le superficiel.

RD

vendredi, septembre 15, 2006

 

Vivre les lendemains de la vie.

Vous avez sans doute eu un ou plusieurs enfants. Évidemment, cette tâche ne s’est pas effectuée seule. Il fallait un couple pour réussir l’aventure. Sinon, les choses auraient été beaucoup plus difficiles à gérer. Élever un ou plusieurs enfants seuls n’a rien à voir avec le partage de ces mêmes responsabilités en couple. Si vous étiez seul ,vous avez dû partager du temps et des efforts face à vous-même pour permettre à vos enfants d’atteindre la maturité.

Tous vos efforts, au moins la plupart, était dédiés à gagner la vie de tous les jours et combler l’essentiel des besoins exprimés par les enfants et par vous-même. Il arrive un temps où la donne change.

Vos enfants ont grandi. Ils ont atteint l’âge de prendre leurs propres décisions. Vous atteignez graduellement l’âge de la retraite ou presque. Le couple s’étiole. Et, personne ne dépend plus vraiment de vous. En fait, vos enfants qui dépendaient de vous pour pratiquement tout, deviennent graduellement autonomes et capables de s’autogérer. Vous vous êtes dit comme dans la formule du mariage : pour le meilleur et pour le pire. Reste que votre expérience de la vie est là, présente dans votre esprit de tous les jours. Elle vous dicte la prudence et les dangers face aux aléas de la vie.

Personne ne veut que ses enfants ne tombent dans des abysses où ils ne pourront pas s’en sortir. Malgré tout, la plus grande contestation ne vient non pas des voisins ou des amis, mais généralement des enfants eux-mêmes, qui pensent réinventer le monde et résoudre toutes les difficultés de la vie, aussi importantes qu’elles puissent être.

Vous êtes toujours là, dans cet univers? Vous vous regardez le matin et vous constatez que vous avez vieilli, malgré vous. Rien n’empêche que vous y avez laissé une partie de vous-même dans l’aventure de la procréation. La plupart des gens diront que cela fait partie de la vie. Les animaux en font autant, sinon plus et ils n’en sont même pas conscients. Ces enfants que vous avez chéris et pour lesquels vous avez sacrifiés le meilleur de vous-même pendant des décennies revendiquent leur autonomie et surtout, ne voient pas le regard critique que les difficultés de la vie vous ont léguées. Alors que faire?

Sûrement, respecter la vie! La vie doit se poursuivre, quel que soit l’espèce. Elle doit s’affirmer dans ce qu’il y a de meilleur pour assurer la survie de l’espèce. Dans notre cas, c’est l’humanité qui est en cause. Darwin, lui-même, a dû se plier dans sa vie personnelle à cette contrainte.

Quand vos enfants font partie des gens qui vont assurer les lendemains de vos jours, vous devez vous demander si leur survie est assurée ou si leurs comportements garantiront un mieux-être pour leurs semblables. Car, c’est là que l’on trouve la réponse à tous nos maux individuels. Qui serions-nous prochainement dans les siècles qui vont suivre si nous n’avions pas vécus et transmis l’étincelle de la vie humaine.

RD

lundi, septembre 11, 2006

 

Les changements démographiques en Europe et leurs conséquences.

Dans son ouvrage intitulé « L'espérance de vivre. Âges - générations et sociétés.», publié par les éditions Le Seuil en octobre 2005, Jacques Véron faisait le résumé suivant de la situation en Europe au plan de la démographie :

« La très forte augmentation, depuis deux siècles, de l'espérance de vie dans les pays les plus développés nous permet d'être beaucoup plus nombreux à atteindre des âges élevés.La pyramide des âges s'en ressent : la population vieillit.

Non seulement les attitudes à l'égard de la vie et de la mort se transforment, mais une véritable "gestion des âges" devient nécessaire.

Les relations entre les générations se modifient en profondeur et affectent toute la dynamique des sociétés, des solidarités effectives ou possibles à la dépendance économique mais aussi aux questions éthiques : quel est le coût économique de l'allongement de la durée de vie et comment résoudre les problèmes qu'il pose, si la quantité de vie en plus se traduit par une dégradation de sa qualité ? C'est une réflexion sur les liens entre l'histoire de l'individu, celle de sa génération et celle de la société… »


Dans les mois qui ont suivi la parution de ce volume, précisément à la fin de février 2006, un rapport d’information préparé par la délégation de l’Assemblée nationale française, pour l’Union européenne, était déposé à Paris. Ce dernier venait apporter de l’eau au moulin sur les façons d’aborder cette problématique de plus en plus pressante au sein des nations faisant partie de l’Union européenne (et aussi partagée par de nombreux autres pays dans le monde). Intitulé « Les changements démographiques et la nouvelle solidarité entre générations. », le rapport pose d’abord un premier diagnostic sur les deux grands défis démographiques auxquels l’Europe est présentement confrontée :

« L'Europe doit actuellement faire face à deux défis démographiques. Il s'agit, d'une part, d'une fécondité insuffisante, même si certains pays tels que l'Irlande, la Suède ou la France sont dans une situation bien plus satisfaisante que d'autres, tels que l'Allemagne.

Il s'agit, d'autre part, de tenir compte des conséquences du vieillissement qui réduit notamment, à politiques inchangées, la population active et le dynamisme économique, et menace ainsi la pérennité de notre modèle social.

En fait, le rapport déposé par la Délégation de l'Assemblée nationale pour l'Union européenne visait à établir une présentation globale du problème et à envisager la capacité d'intervention de l'Union en la matière.

Le rapport propose que l'Union favorise une convergence vers le haut de la fécondité de l'ensemble des États membres, grâce à des politiques adaptées s'inspirant des exemples suédois et français et reposant sur trois principes fondamentaux : 1) la levée des obstacles à la conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle, 2) la parité, 3) le libre choix démographique des parents grâce à des aides adaptées.

Il envisage aussi les conditions d'un passage optimal à la société des quatre générations, orienté sur un recentrage de la solidarité vers les personnes les plus âgées.

Pour cela, il préconise la poursuite des objectifs d'élévation du taux d'emploi des plus de 55 ans et l'engagement d'une réflexion de fond sur la dépendance, de manière à prendre en compte, notamment, les conséquences à long terme de l'installation des retraités dans d'autres États membres que ceux où ils ont exercé leur activité professionnelle. »

Dans son introduction, Mme Arlette Franco, députée, agissant à titre de présentatrice du rapport, fait état de la situation suivante :

« Mesdames, Messieurs,

De tous temps, la démographie a été l'une des grandes préoccupations du politique. Cette constance ne saurait toutefois occulter que les termes de la réflexion qu'elle a nourrie ont profondément évolué.

Dans les sociétés traditionnelles, fortement rurales et marquées par une fécondité très élevée, une très forte mortalité et une espérance de vie limitée, l'obsession du nombre comme facteur de puissance économique, fiscale ou encore militaire, ainsi que comme élément de pérennité des peuples après les grands fléaux comme la peste noire ou les grandes catastrophes telles que la guerre de Trente ans, a alterné, selon les circonstances ou le tempérament des hommes, enclins à l'optimisme ou bien au pessimisme, avec la peur de l'excès face à l'insuffisance de terres, aux calamités agricoles et à la famine.

Aux appels de la Bible à une fertilité généreuse et à l'expansion, à l'aphorisme de Jean Bodin, à la Renaissance, « Il n'y a de richesse que d'hommes », répondent en contrepoint la stabilité de la population pour la cité idéale imaginée par Platon dans Les lois ou, plus récemment, le pessimisme mécanique de Malthus, dont l'Essai sur la population, publié en 1798, prédit l'apocalypse en mettant simplement en regard la croissance de la population et les limites qu'il estime absolues et intangibles des ressources terrestres.

Deux siècles après, les événements ont largement démenti le pronostic de Malthus.

Au milliard d'habitants que comptait le monde vers 1810 ont ainsi succédé les 6,5 milliards qui y vivent actuellement et bien mieux qu'à l'époque, dans l'ensemble naturellement.

Cette « explosion démographique » a été permise par les révolutions agricoles, qui ont considérablement accru les rendements, à l'essor sans précédent des progrès techniques dans l'utilisation des hommes, dans la connaissance des ressources géologiques et minières comme dans l'usage des matières premières. Ont ainsi été progressivement repoussées par la science Les limites de la planète, selon l'expression d'Hervé le Bras, titre d'un ouvrage publié en 1994.
Parallèlement, les comportements des peuples ont également évolué. Les Européens d'abord, notamment les Français dès la deuxième moitié du XVIIIe siècle, les autres nations ensuite, au fur et à mesure de la diffusion du modèle européen puis des progrès médicaux et de l'hygiène publique, ont fait l'expérience de la « transition démographique » caractérisée par :


- la forte chute de la mortalité, notamment de la mortalité infantile ;
- la baisse, avec un décalage, de la natalité, par la diffusion progressive du contrôle des naissances, lequel est depuis l'après-guerre facilité par les nouvelles méthodes contraceptives ;
- la progression de la population, qui se prolonge après la diminution de la natalité en raison de l'augmentation de l'espérance de vie (en pratique trois voire quatre générations sont simultanément en vie contre deux et rarement trois auparavant).

À l'issue de cette transition, l'espérance de vie continue à augmenter, de moins en moins vite toutefois, et le nombre d'enfants par femme s'établit à une valeur proche de 2,1, qui est le seuil de renouvellement de la population (Il est en fait de l'ordre de 2,07, mais on conservera par souci de simplicité le chiffre de 2,1, le plus communément utilisé, pour la suite du rapport).
Les données collectées par l'ONU illustrent bien cette transition, et le décalage de l'Afrique par rapport à l'Amérique latine et à l'Asie, où tant le Japon que la Chine ont réalisé pour des raisons diverses leur transition dans des délais beaucoup plus brefs que les longs deux siècles et demi de la France, du Royaume-Uni et de la Suède.

Après la phase du baby boom, qui a marqué les pays occidentaux après la Seconde guerre mondiale, l'Europe a, quant à elle, atteint, semble-t-il, ce que certains démographes qualifient de « modernité démographique » ou de « seconde transition démographique », caractérisée par une fécondité très faible, de quelque1,5 enfant par femme actuellement, bien inférieure au seuil de renouvellement de 2,1 enfants par femme.

Même si elle n'est pas seule dans cette situation, puisqu'il en est de même de la Chine, en raison de la politique de l'enfant unique mise en place en 1979 après plusieurs années de mesures moins contraignantes de planification des naissances, et du Japon, notamment, l'Europe ne peut s'en satisfaire.

Celle-ci porte, en effet, en elle-même les germes d'un déclin qui menace son dynamisme économique et son modèle social.

Les 4,73 millions de nouveaux nés de l'Europe des Vingt-cinq de l'année 2003, compensent à peine, dans l'immédiat, nombre pour nombre, les 4,53 millions de décès. Le solde positif de 185 000 individus qui permet la poursuite de l'augmentation continue de la population ne doit pas faire illusion : il est le résultat du seul allongement de l'espérance de vie. La population européenne vieillit donc et, dans cette optique, les nouveaux nés ne sont pas suffisamment nombreux pour assurer l'avenir des peuples de l'Europe. Le seuil de renouvellement de 2,1 enfants par femme n'est plus atteint depuis environ une génération, soit 30 ans, dans une grande partie de ses États.

Sur le plan politique, une action s'impose donc, dans la perspective et au-delà de la nécessaire prise de conscience à l'émergence de laquelle d'abord le Pacte européen pour la jeunesse, intervenu à l'initiative de l'Allemagne, de l'Espagne, de la France et de la Suède avant le Conseil européen du printemps 2005, puis le Livre vert lancé par la Commission européenne au printemps dernier « Face aux changements démographiques, une nouvelle solidarité entre les générations », qui sert de base au présent rapport, apportent une importante contribution…

Ces grands thèmes autour duquel le questionnaire est articulé ont donc été seuls pris en compte pour sa structuration :

- les défis de la démographie européenne : défi d'une natalité faible, contribution possible de l'immigration ;
- une nouvelle solidarité entre les générations ;
- quel rôle pour l'Union ?

Une action politique en matière démographique est cependant complexe à mettre en œuvre, car tous les États membres ne se trouvent pas dans la même situation.

La France, dont le nombre des naissances fluctue autour de 800 000 depuis le début du XXe siècle, qui conserve actuellement un solde naturel positif, et dont le taux de fécondité est de 1,9 enfant par femme, fait exception. Elle n'est cependant pas seule et certains pays scandinaves sont proches d'elle.

La situation est en revanche préoccupante dans quatre autres des six pays les plus peuplés de l'Europe : Allemagne, Italie, Espagne et, enfin, Pologne, dont les soldes naturels sont négatifs et où la fécondité est basse, inférieure à 1,4 enfant par femme…

Partant naturellement de ce qu'une politique nataliste classique fondée sur la diminution de l'activité professionnelle des femmes et les incitations à la procréation serait si anachronique qu'elle ne peut être qu'écartée d'emblée, il est proposé que l'Union favorise une convergence vers le haut de la fécondité de l'ensemble des États membres. Il s'agirait ainsi d'assurer la diffusion de principes en vigueur dans les pays, la France et la Suède notamment, où la fécondité s'est maintenue à un bien meilleur niveau et fait l'objet de politiques adaptées, permettant de dépasser le stade de la « seconde transition » pour entrer dans une véritable modernité grâce à la parité, aux mesures de conciliation de la vie familiale et de la vie professionnelle et à des aides financières adéquates.

En contrepoint, pour tenir compte des conséquences de l'augmentation de l'espérance de vie, il est proposé une coordination de même nature pour un recentrage de la solidarité envers les personnes âgées, et l'engagement d'une réflexion de fond sur la dimension européenne de la dépendance.

L'objectif est que dans un monde qui passerait à 9 milliards en 2050, selon l'INED, l'Europe garde toute sa place, notamment un minimum de jeunesse.

Au-delà des éléments techniques, en outre, la rapporteure tient naturellement à rappeler le rôle essentiel de l'humain dans un domaine où la valeur et l'affection que la société porte à l'enfant est un élément essentiel de la décision des parents. »

Les éléments clés du Rapport de la délégation française :

I. À L'EXCEPTION DE QUELQUES PAYS DONT LA FRANCE, L'EUROPE EST ENGAGÉE DANS UN DÉCLIN DÉMOGRAPHIQUE QUI MENACE SON DYNAMISME ÉCONOMIQUE COMME LA PÉRENNITÉ DE SES SYSTÈMES SOCIAUX

A. La faiblesse de la fécondité européenne depuis quelque trente ans a accru le vieillissement et menace même la plupart de ses membres, à échéance plus ou moins rapprochée, d'une diminution de la population.

1) Tous les pays européens ont depuis un grand nombre d'années une natalité inférieure au seuil de renouvellement de 2,1 enfants par femme et le niveau actuel de 1,46 est l'un des plus faibles jamais atteint par le passé, en temps de paix;

2) L'Europe n'a plus de « moteur démographique », même si un petit nombre d'États membres, parmi lesquels la France, est encore relativement proche de ce seuil;

3) Le vieillissement de la population s'accélère, le baby boom de l'Europe de l'Ouest débouchant plus de soixante ans après sur un papy boom :

- L'augmentation des plus de 65 ans;
- La chute du nombre des moins de vingt-cinq ans;
- Une forte croissance de l'âge moyen de la population;
- Des pyramides des âges souvent rétrécies à la base, la France faisant notamment exception.

4) L'hypothèse d'un déclin démographique, déjà considérée comme certaine pour l'Est et le centre de l'Europe, menace par conséquent la plupart des États membres :

1. À la suite de l'Allemagne, qui a franchi cette étape dès les années 1970, et à l'exception de la France notamment, la plupart des États membres ont un solde naturel négatif, les décès excédant les naissances;

2. Les simulations d'Eurostat montrent un déclin à terme plus ou moins rapproché de la population dans la plupart des États membres.

B. Les pays européens doivent préserver les conditions démographiques de leur dynamisme économique ainsi que les grands équilibres de leurs systèmes sociaux, sachant que le recours à l'immigration ne peut être envisagé qu'à titre de complément

1) La réussite de la stratégie de Lisbonne comme les grands équilibres à long terme des systèmes de protection sociale deviennent incertains :

- Les piliers de la stratégie de Lisbonne, et donc de la croissance, sont menacés par le vieillissement démographique;
- L'ampleur du vieillissement pose à terme des problèmes d'équilibre des régimes sociaux de santé et de retraite, ainsi que de financement de la dépendance.

2) L'immigration ne peut jouer qu'un rôle de complément :

- L'immigration ne peut assurer un autre rôle que celui d'un appoint dans une société où l'espérance de vie s'accroît;
- Le monde évolue autour de l'Europe, plus de la moitié de la population vivant désormais dans un pays où la fécondité est basse;
- Le Japon, la Russie et surtout la Chine, sont dans des logiques de déclin démographique.

II. L'UNION EUROPÉENNE DOIT DONC ASSURER SON AVENIR PAR UNE CONVERGENCE VERS LE HAUT DE LA FÉCONDITÉ DE SES ÉTATS MEMBRES AUTOUR D'UN MODÈLE DE LIBRE CHOIX DÉMOGRAPHIQUE, COMPLÉTÉ PAR UN RECENTRAGE DE LA SOLIDARITÉ ENVERS LES RETRAITÉS

A. L'Union européenne doit prévoir à brève échéance le cadre d'une coordination souple permettant aux foyers de chacun des États membres d'avoir le nombre d'enfants qu'ils désirent

1. Le phénomène d'inertie démographique impose d'engager rapidement des actions pour assurer à long terme l'avenir de l'Europe;

2. Des mesures peuvent efficacement intervenir puisque la faiblesse actuelle de la fertilité n'est pas le résultat d'un refus de l'enfant, mais d'un retard croissant de l'âge fécond :

- Le nombre d'enfants déclarés désirés dans les enquêtes reste supérieur au nombre d'enfants qui naissent effectivement;
- Le recul de l'âge de maternité apparaît comme un facteur important de la baisse de la fécondité;
- La descendance finale reste donc supérieure à l'indice de fécondité, même si le renouvellement des générations n'est pas assuré dans de nombreux États d'Europe avec 1,8 enfant par foyer au total.

3. L'exemple des pays dont la fécondité est parmi la plus élevée en Europe, comme la France et la Suède, permet d'identifier les contours d'une intervention publique efficace, conçue autour des besoins de l'enfant et du libre choix des femmes :

- L'effort public en faveur des familles a en Europe des résultats très inégaux qui révèlent l'exigence d'une adaptation;
- L'analyse des différents États européens, ainsi que des États-Unis, permet d'identifier les conditions de l'emploi féminin comme l'un des éléments clefs d'une natalité plus élevée, dans le respect du libre choix des foyers.

4. Les taux de fécondité devraient donc spontanément remonter dès lors que, sous la coordination de l'Union, l'ensemble des États membres auront mis en œuvre des politiques conformes aux valeurs de parité, de libre choix démographique et de conciliation entre la vie professionnelle et la vie familiale :

- Les politiques familiales doivent donc être modernisées et converger vers un modèle européen, où l'enfant est perçu comme un investissement de la société
- Au-delà du respect du principe de subsidiarité, l'essentiel des actions ne peut être mené qu'au niveau des États membres

- L'Union européenne doit donc favoriser, en s'appuyant le cas échéant sur le dialogue social européen, la convergence des politiques familiales de ses États membres grâce à une coordination effective

B. L'Union peut également contribuer à un passage optimal à la société des quatre générations, orienté sur un recentrage de la solidarité sur les personnes les plus âgées

1. Les objectifs, définis dans le cadre de la stratégie de Lisbonne et de l'Agenda social européen, d'élévation du taux d'emploi des plus de 55 ans doivent être poursuivis, notamment en France :

- Chaque État doit faire face à cette obligation inéluctable, qui est également une faculté à saisir;
- La France a encore l'âge légal d'ouverture des droits à la retraite le plus faible en Europe, et fait partie des États membres où le taux d'emploi des « seniors » est le moins élevé;
- Une modification des anticipations sur l'âge de départ en retraite est donc indispensable pour compléter les mesures d'incitation à l'emploi des seniors qui s'inscrivent dans une perspective européenne.

2. L'Union européenne doit par ailleurs engager une réflexion de fond sur la dépendance, de manière à prendre en compte, notamment, les conséquences à long terme de l'installation des retraités dans d'autres États membres que ceux où ils ont exercé leur activité professionnelle.

Comme on a pu le voir clairement, la situation démographique en Europe, en Chine et au Japon est délicate. Quels sont les pays ailleurs dans le monde qui ne vivent pas ce sevrage au plan de la natalité ? C’est la réponse à rechercher. En général, la plupart de ces pays (par exemple, ceux situés en Amérique centrale et en Amérique du Sud) n’ont pas un niveau de vie élevé comparé à l’Europe et la longévité moyenne ne fait pas le poids non plus. Comme quoi une civilisation avancée est loin d’être garante d’une démographie galopante.

Y-aura-t-il un rééquilibrage au plan de la répartition des populations terrestres qui se fera dans un prochain siècle? Personne de vivants actuellement ne sera là pour le dire, à moins d’être un petit enfant qui vient à peine d’apprendre à parler.

RD


jeudi, septembre 07, 2006

 

Les bienfaits du beau temps.














Chaque journée de beau temps, de chaleur et de soleil s’emmagasine dans notre mémoire pour les temps plus difficiles où les jours seront plus sombres, plus froids et moins intéressants à vivre.

Il y a mieux que le fauteuil et la télévision à l’intérieur de la maison. Quand on prend la peine de faire une petite excursion par ci par là dans notre environnement, chaque fois que l’occasion se présente, on s’enrichit de ce que la Nature nous offre de plus beau, gratuitement, sans compter la Santé qui se met à resplendir dans n’importe quel décor champêtre. Les marches passées à flâner dans les sentiers aménagés, à traverser des ponts surplombant des chutes ou des rivières, les arrêts aux tables de piquenique pour calmer la petite fringale au fond de l’estomac sont tous des événements en soi bien banals, mais combien réconfortants.

Combien d’entre nous, ont l’occasion de faire de nouvelles connaissances ? Combien de temps pour admirer les beaux enfants qui gambadent un peu partout autour de nous, avec une soif de vivre et de s’amuser sans fin. C’est aussi là que l’on rencontre, de façon inattendue, des gens que l’on croyait disparus ou que l’on n’avait pas revu depuis des décennies. Juste la vue des paysages vaut le déplacement.

On se sent mieux quand, le soir venu, on retourne chez soi après de telles journées de plein air.

C’est une des bonnes recettes de santé qui vaut toutes les pilules du monde. Le bonheur est dans les choses simples, peu compliquées et faciles d’accès. Pourquoi pas plus de plein air pour nous tous. Moi, j’en suis! À bas la compétition, vive le bon air d’aller, sans s’en faire. Les plus beaux endroits sont souvent juste à côté de chez soi et on les a oublié dans la tourmente de la vie.

Il faut tout redécouvrir, même la simplicité des gestes de l’enfance, quand rien ne nous préoccupait outre mesure. Le plein air, c’est le souffle de la vie qui nous revient, à chaque pas que nous marchons.

Je souhaite que tout le monde partage mon enthousiasme pour les excursions extérieures, les petites trottes près de chez soi. C’est là que notre esprit se vivifie, en s’alimentant du meilleur oxygène qui soit, celui des bois et des sentiers pédestres qui sont à la portée de la main. Les coûts en argent sont à peu près nuls, mais les bénéfices au plan de la santé physique et mentale sont inestimables.

En cette fin d’été, je suis content d’avoir fait le plein de soleil et d’excursions. J’aurais voulu en faire plus, mais les journées ont une fin et déjà, il est temps de se préparer pour une autre belle saison, l’automne.

Bonne santé à tous! On le mérite bien!

RD

dimanche, septembre 03, 2006

 

L'avenir de l'homme.





De plus en plus de monde, oeuvrant dans toutes les sphères de l’activité humaine, se posent des questions sur l’avenir de l’homme. Maintenant que l’existence du ciel et l’enfer se révèlent de moins en moins sûre comme destination ultime des hommes à la fin de leur vie, l’homme veut connaître sa destinée réelle.

L’homme, avec les récentes percées en biologie, en génétique et en archéologie et bien d’autres sciences connexes, se définit de plus en plus comme une espèce qui est le fruit de l’évolution, sachant de façon sûre et certaine que tous les êtres vivants sur terre ont une origine commune, même s’il faut remonter à plus de 4 milliards d’années pour s’en rendre compte.

L’homme s’est aussi aperçu qu’il a des cousins très proches (les grands singes, par exemple), qui existent toujours (VOIR le thème du 3 août 2006 : « Sommes-nous si proches que ça des chimpanzés ? ») dans son environnement terrestre et qui le regardent avec des yeux interrogateurs. Seul l’homme, avec sa conscience, peut savoir et comprendre ce qui se passe réellement dans le monde des vivants. Il a la capacité d’altérer son environnement, même de le détruire. Mais, à part la survie de l’espèce, quel est son rôle dans le monde des vivants ?

À ce sujet, j’ai recueilli quelques commentaires dans un forum sur Internet qui sont de nature à lancer le débat sur ces questions.

Réflexions sur l’avenir de l’homme

« L'homme est-il arrivé à son apogée ? Combien de temps avant son autodestruction, au vue de ce XXème siècle, achevé avec un bilan de désolation aussi lourd ! Les hommes vont sur la lune ou au fond des océans, mais ils continuent à s'entretuer comme des bêtes sauvages au mépris de toutes règles d'humanité. Les animaux tuent pour se nourrir; les hommes tuent dans l'abondance, par vengeance, par haine, par jalousie, et parfois par plaisir, par intégrisme religieux, par idéologie dictée par un ou des fanatiques, etc. Et... Dieu dans tout cela, que pense t-il de l'homme qu'il a crée? »

« Je ne suis pas croyant mais il y a une phrase de Voltaire que j'aime beaucoup : "Si Dieu nous a fait à son image, nous lui avons bien rendu" »

« À la différence près que nous ne nous battons plus à coups de bâtons aujourd'hui mais à renfort d'armes (tous styles confondus) capables de transformer la Terre en cimetière (sinon en ceinture d'astéroïdes). L'homme devient de plus en plus puissant mais ses moeurs n'ont pas évolué d'un pouce depuis l'Antiquité. "Le troisième millénaire sera spirituel ou ne sera pas." Je ne sais plus qui a dit ça mais je trouve que ça reflète plutôt bien notre réalité. »

«… on est capable de supprimer une dizaine de fois toute trace de vie évoluée sur terre, mais j'ai bien peur que des milliards de micro-organismes survivent. Mais rassurez- vous, des milliers de personnes sur terre travaillent pour régler ce détail gênant et on devrait être capable prochainement de transformer la terre en une jolie planète bien stérile. »

« ... "l'homme se prend pour Dieu, mais Dieu n'aime pas la concurrence !..." Pourtant, n'est-ce pas le "Destin" de tout élève d'un jour dépasser le maitre ??? »

D’autres voient l’avenir d’une manière tout à fait différente.

Si la machine était l’avenir de l’homme

L’homme bionique est déjà parmi nous. Déjà, le mariage de la chair et de l’électronique est en passe de transcender les limites de la nature humaine. La bionique permet déjà de disposer de véritables miracles en permettant aux aveugles de voir, aux paraplégiques de marcher et aux sourds d’entendre. Notre corps est-il devenu obsolète ? Et si l’avenir de l’homme était la machine ?

L’homme bionique, c’est peut-être plus rapproché que l’on pouvait le penser.

Des puces sous la peau

Le 24 août 1998, le professeur de cybernétique Kevin Warwick de l’université de Reading (Angleterre) s’est fait implanter dans l’avant-bras une capsule de verre de 23 millimètres contenant une bobine électromagnétique et plusieurs microprocesseurs. Véritable système électronique, ce transpondeur permet d’émettre un signal s’il est stimulé par une onde radio particulière. Cette expérience entrait dans le cadre des "immeubles intelligents" qui, en captant ce signal et en le traitant par ordinateur, permettent de commander le fonctionnement des portes, de l’éclairage et du chauffage, voire de remplacer les clés de voiture et le ticket de métro… Le signal pourrait également abriter des données transmissibles telles que le groupe sanguin, le numéro de sécurité sociale, une carte de visite, l’équivalent d’une carte bancaire, etc.
Limitée à une dizaine de jours, cette expérience représentait tout de même quelques dangers. La capsule aurait pu se briser et se répandre dans le corps de son hôte. De plus, le port d’un tel outil permettrait de suivre à la trace son hôte désormais surveillé par des capteurs, véritables émules modernes de "Big Brother".

De la même manière, les chercheurs du centre de recherches d’IBM ont découvert par hasard le moyen de transmettre des informations par simple contact. Partant du principe que le corps humain est un très bon conducteur, ils ont envisagé la transmission d’un courant de très faible intensité passant depuis un mini-ordinateur jusqu’à la surface de la peau. Ce système permettrait d’échanger des informations vers une personne équipée d’un récepteur. Cependant, ce système baptisé « Personal Area Network (PAN) » n’est pas encore au point et pose notamment des problèmes de sécurité. Comment faire pour qu’une poignée de main ne permette pas l’accès à des informations telles que le code de votre carte bancaire ou celui permettant le démarrage de votre voiture ou l’ouverture de votre maison… ?

Commander une machine par la pensée

Contrôler un robot par le seul pouvoir de la pensée semble relever de la pure science-fiction. Pourtant de récentes recherches ont rendu cet exploit réalisable.

En juin 1998, le chercheur Roy Bakay réalisait une première expérience sur le cortex de malades entièrement paralysés qui avait permis d’actionner un système marche/arrêt. Deux ans plus tard, associé au Pr. Philip Kennedy de l’université d’Emory (États-Unis) il réussit à amplifier le signal pour permettre à un tétraplégique de déplacer un curseur sur un écran par la simple force de sa pensée. Ce miracle permet à cet homme de communiquer avec l’extérieur.
En juin 1999, le Dr John Chapin de l’université Hahnemann à Philadelphie avait démontré pour la première fois que l’activité des cellules du cerveau pouvait être utilisée pour contrôler un système robotisé. Équipés de plusieurs électrodes, des rats pouvaient par la mobilisation des neurones de leur cortex actionner un robot pour se désaltérer.

Pourquoi ne pas espérer dans un futur proche l’implantation de puces dans le cerveau de personnes non malades leur permettant de communiquer directement avec une machine ?

Cyborg : si loin et si proche à la fois

Un autre pas semble également avoir été franchi avec la naissance d’une créature hybride mi-robot, mi-poisson. Ferdinando Mussa-Ivaldi de l’université de Chicago connecta un mini-robot à roulette au cerveau d’une lamproie, poisson cylindrique et primitif. Les connections aux cellules photosensibles du robot se firent au niveau de larges cellules nerveuses permettant au poisson de s’orienter. Les résultats furent surprenants : le poisson répondit aux différentes stimulations en suivant la source lumineuse ou au contraire en l’évitant, etc.

Quel sera donc l’homme du futur ? Si la plupart des ces expériences mariant l’électronique à la chair (oreille électronique, vision, bras et coeur artificiels) visent actuellement à corriger des handicaps, ne peut-on envisager dans un futur plus ou moins proche l’implantation de tels dispositifs chez des sujets tout à fait sains ? Une oreille électronique permettant d’entendre des ultrasons comme certains animaux, des yeux artificiels pour voir la nuit, des implants cérébraux pour acquérir des facultés mentales particulières ne pourraient-ils pas devenir les cadeaux du troisième millénaire ?

Aujourd’hui, une telle perspective susciterait très certainement un tollé général mais les modes et les mentalités évoluent. Dans cette optique, l’artiste australien Stelarc tente de transformer son corps qu’il considère comme "creux et obsolète" en une machine mi-réelle, mi-virtuelle.

"L’homme qui valait trois milliards" dans la célèbre série télévisée, fort comme un boeuf, équipé d’un oeil de lynx et de jambes de guépard pourrait bientôt frapper à nos portes et nous permettre de quitter définitivement notre condition animale.

L’homme et l’émergence de la complexité

Beaucoup de chercheurs poursuivent leurs réflexions sur l’homme et son avenir dans son environnement naturel. Reprenons à notre actif, par exemple, le cheminement de l’anthropologue ou du scientifique en tout genre qui nous ramène au moment où l’homme faisait ses premiers pas dans le domaine de la conscience jusqu’à la démarche de l’homme d’aujourd’hui et de demain pleine de complexité, d’incertitude et d’inconnus.

Comme le disait si bien Joël de Rosnay, le 27 mai 2003 au cours d’une conférence sur "les origines de l'univers et de la vie" qui s'est tenu à la Cité des sciences et de l'industrie dans le cadre du "collège" (http://www.cite-sciences.fr/) :

« Bien que tout le monde ne soit pas d'accord, Darwin avait raison, aussi immorale qu'elle soit, la sélection naturelle existe (même si les progrès de la médecine la bousculent), l'évolution s'accélère et se complexifie, le néodarwinisme s'impose. Le IIIème millénaire sera celui de la virtualité et du numérique; trois mondes vont cohabiter: celui du réel encore le plus répandu, fidèle et rassurant, l'imaginaire (déjà imaginé dans les anciennes civilisations, et le petit dernier: le virtuel, mot dont beaucoup de gens hésitent encore sur la signification, et qui déjà apparaît comme un profond diviseur d'opinion. »

C’est l'émergence d’un nouveau phénomène : celui de la complexité, un nouveau « challenge » inégalé pour l’homme, avec laquelle il devra désormais composer.

Le développement continu de la conscience humaine

« Quand on réfléchit d'où vient sapiens on ne peut que s'émerveiller devant les prodiges de dame Nature, à ces millions d'années d'errance et de conquête qui nous séparent de Lucy pour aboutir à la seule espèce d'homme restante...

Mais où notre longue marche nous conduit-elle ? Nul ne le sait. Nous savons en revanche que notre évolution culturelle est loin d'être terminée et notre évolution biologique est en changement permanent. Depuis l'homme de Néanderthal, la taille de notre cerveau se modifia peu, elle diminua même depuis cette époque. Nous savons aussi que la vitesse des réactions chimiques dans les synapses n'a jamais dépassé un millième de seconde. Il est fort probable que ce temps de réaction n'évoluera pas non plus.

Pour savoir dans quelle direction cela peut nous mener, regardons autour de nous parmi les rares génies et les personnes clairvoyantes douées de perceptions extrasensorielles. Lorsque leurs dons sont officiellement reconnus, qu'ils n'ont rien à voir avec le charlatanisme et travaillent conjointement avec des médecins ou les autorités, ces radiesthésistes, médiums et autres magnétiseurs nous apprennent que nous connaissons fort mal les facultés de notre corps et de notre esprit. Leurs dons stupéfient les meilleurs prestidigitateurs et le plus idéaliste d'entre nous. Que l'on y croit ou non, les faits parlent d'eux-mêmes et nous devons bien avouer notre méconnaissance des principes qui régissent leurs "pouvoirs" car il s'agit bien cela.

Vous ne pourrez peut-être pas demain diagnostiquer une maladie en apposant simplement vos mains sur un malade, jouer une mélodie après trois auditions ou parler une langue étrangère en deux semaines telles que certaines personnes d'exception en sont capables, mais sachez que certains voyants peuvent enseigner leurs "pouvoirs" à leurs enfants. N'est-ce pas une bonne raison pour garder l'espoir...

Avec la civilisation, l’éducation toujours plus poussée et la vie en communauté, notre culture devient exponentielle, encouragée par les acquis antérieurs et la sollicitation de l'environnement. Hier notre savoir tenait sur une tablette d'argile, aujourd'hui tellement conséquent, il quitte progressivement les livres pour être transposé sur support informatique.

Émergence de la complexité

En ce début de troisième millénaire, l'homme est redevable à tous ceux et celles qui depuis des générations ont imaginé quel serait son avenir. Aujourd'hui, le progrès est tellement rapide que nos avons du mal à croire ce qu'imagine pour nous les ingénieurs dans 50 ans. On parle de village global relié à des bases de données virtuelles, d'interfaces informatiques souples, etc.

Malgré son intelligence et sa faculté d'adaptation, l'Homo sapiens sapiens de l'ancienne génération se perd dans ce dédale digital tandis que les plus jeunes, tombés dedans étant petit comme l'on dit, n'y trouve rien de particulier; cela fait partie de leur quotidien.

Mais l'Avenir de l'homme avec un grand A, celui qui nous projette réellement dans le futur, celui-là reste indéterminé; si nous pouvons entrevoir certaines tendances à 50 ans, toutes les études de prospectives qui se sont projetées au-delà d'une décennie se sont égarées faute d'être réalistes car il y a trop de facteurs politico-socio-économiques qui influencent notre avenir, nous empêchant de poser les repères qui guideront nos pas.

Notre avenir est lié à celui de nos sociétés. À côté des problèmes humanitaires et écologiques, il y a le risque que nous perdions notre identité : si nous acceptons qu'à l'avenir notre savoir soit partagé avec les ordinateurs, que notre mémoire soit stockée sur des substrats protéiniques hybrides carbone-silicium, que nos employés de maison soient des robots, il n'y a plus qu'un pas à franchir pour céder la place aux cerveaux artificiels, aux machines.

Les cybernéticiens affirment qu'il est possible de construire des robots à l'image de l'homme, les fameux androïdes et autres cyborgs. Les biologistes et beaucoup d'autres chercheurs en doute car ils estiment qu'il est peu probable que l'on puisse construire une mémoire et un système de contrôle capables de manipuler ne fut-ce que l'information quotidienne. Se greffe sur ce problème la prise de décision, le langage, la locomotion, la reconnaissance des formes, et bien d'autres subtilités propres à notre espèce, autant d'actions "réflexes" que nous exécutons quasi instantanément et que l'on voit mal fonctionner au même rythme dans une machine. Mais c'est sans compter avec les ordinateurs quantiques dont les performances théoriques nous laissent rêveur.

Si l'informatisation du village global de demain se limite à des tâches routinières, dangereuses ou est susceptible de nous rendre service dans la vie privée ou professionnelle et en corollaire d’améliorer notre niveau de vie, il n'y a pas à hésiter et son introduction est la bienvenue comme signe du progrès tant que nous préservons notre liberté. Il y a danger en revanche si notre éthique ou nos droits sont bafoués.

Une chose est certaine, si un robot à l'image de l'homme voit le jour dans un lointain avenir, c'est tout le concept de la société qui sera bouleversé. Il sera grand temps de s'inquiéter et de demander aux responsables à qui appartient la prise de décision...

L’impact de l’environnement

Si notre milieu change brutalement à l'avenir ou si nous oublions notre devoir moral envers la nature, celle-ci reprendra peut-être les rennes et notre évolution stagnera quelque temps. Cette considération n'est pas pessimiste d'un point de vue global car elle fait partie des lois de la nature et nous devons la concevoir comme une étape de l'évolution.

Rappelons-nous bien que l'évolution est un phénomène très lent et sensible aux conditions initiales. Pour peu que la température de la Terre ait été fraîche lors de la phase prébiotique ou que l'avantage des mutants ait été infime pendant l'évolution des pré-humains, ce n'est pas 100000 ou 1 million d'années que nous aurions dû attendre, mais probablement plus que la durée actuelle de l'Univers; Ne soyons donc pas impatients et en bouleversant notre environnement, pensons à l'avenir de nos enfants.

Si nous souhaitons garder le sourire et retourner à l'espace, non pas à l'état de cendres nucléaires mais pour explorer notre Galaxie, accordons-nous une chance pour rééquilibrer le monde. Généreux, il nous le rendra bien. En vivant sur la Lune, sur des mondes plus reculés encore ou dans des colonies spatiales, l'homme sera bientôt un extraterrestre et trouvera certainement là haut tout ce dont il a besoin. S'il n'est peut-être pas le seul à sonder l'univers, il est le seul qui puisse disposer de son destin. Placé dans la formule de Drake, ce facteur réduit ses chances de conquérir l'univers à très peu de choses.

Que la sagesse guide nos actions et nous préserve. »

L’avenir de l’homme, c’est un sujet passionnant, surtout parce que nous sommes tous et chacun d’entre nous participants et acteurs de premier plan dans ce mélodrame dont la trame centrale nous échappe pour l’instant.

RD



vendredi, septembre 01, 2006

 

Se faire une idée sur le ZEN…

Qui n’a pas entendu parler du ZEN ou de la pratique du ZEN ? Moi-même, jusqu’à tout récemment, j’ignorais tout du ZEN, mais je voulais bien en avoir une petite idée pour voir si cela pouvait m’apporter certains bienfaits corporels et spirituels.

Selon l’encyclopédie Wikipédia, Le zen (japonais « méditation silencieuse », chán en mandarin ou dhyāna en sanskrit) est une forme de bouddhisme mahâyâna qui insiste particulièrement sur la méditation, ou « illumination intérieure ».

En français, le mot ZEN est aussi utilisé pour signifier un état de tranquillité, d'indifférence à l'agitation du monde ; c'est devenu dans le langage courant un adjectif synonyme de « serein ».

Le Zen est implanté en France et en Europe depuis plusieurs dizaines d'années. Les organisations et les approches sont multiples, depuis la parfaite reproduction de la vie monastique orientale jusqu'à l'intégration de la méditation dans des cadres non-bouddhistes : Se côtoient désormais des centres se réclamant des Zen japonais, vietnamien et même coréen. Des prêtres et des moines catholiques l'enseignent également. Au-delà même de cette multiplicité, la question de son occidentalisation, de son acculturation, se pose donc aujourd'hui avec acuité.

UN ZEN OCCIDENTAL est le nom d'une association qui propose une approche du Zen qui tienne compte des spécificités de cette tradition mais également de nos propres cadres culturels. L'accent est y mis sur une compréhension profonde du bouddhisme, sur la pratique de la méditation et le travail intérieur. La mise en perspective des cultures et des traditions y est recherchée.

Qu’est-ce que le Zen?
http://zen-nice.org/textes_fondamentaux/index.htm

« Le mot japonais zen signifie méditation. Il définit une des écoles du Bouddhisme du Japon qui privilégie la pratique de la méditation assise remontant à l'expérience du Bouddha Shakyamuni qui, il y a deux mille cinq cents ans, réalisa l'éveil. Cette pratique contient l'essence de son enseignement, dont le message a une portée universelle.

Le zen consiste essentiellement en la pratique de zazen.

Le zen ne repose sur aucun dogme ni sur aucune idéologie. La simple connaissance des textes n'est pas suffisante pour comprendre le zen. Le zen propose une pratique-réalisation expérimentale, zazen, qui ouvre un accès direct à la connaissance intime de soi-même.
Cette pratique nous a été transmise par des générations de maîtres, de maître à disciple, de personne à personne. Ainsi le moine indien Bodhidharma importa la pratique de la méditation zen en Chine au Vème siècle de notre ère. Puis, au 13ème siècle, le zen arrive au Japon, introduit par Eihei Dõgen. Taisen Deshumaru vient en France en 1967 et apporte la pratique du zen, comme le lui a demandé son maître, Kodo Sawaki à la fin de sa vie. Puisant sa force et son énergie dans cette pratique, le zen marque de son empreinte tous les moments de la vie. Ainsi zazen est l'apprentissage d'une sagesse qui s'exprime à chaque instant pour respirer, marcher, dormir, manger, travailler, penser, en vivant en harmonie avec les autres et avec l'environnement.

Si vous désirez vraiment réaliser ce qu'est le zen, éteignez votre ordinateur !

Prenez un coussin de 20 à 30 cm d'épaisseur, placez-le à un mètre du mur de votre chambre et asseyez-vous dessus en vous tournant face au mur.

Croisez les jambes devant vous de façon que vos genoux pressent le sol, le mieux étant de placer le pied droit sur la cuisse gauche le pied gauche étant ramené contre le coussin. Vous pouvez aussi placer le pied gauche sur la cuisse droite. Mettez ensuite votre main gauche sur votre main droite, paume tournée vers le haut, l'extrémité des pouces se rejoignent en formant, avec les index, un bel ovale. Les pouces sont horizontaux, le tranchant des mains est placé contre le bas ventre. A partir de là, redressez la colonne vertébrale et tendez la nuque comme si vous vouliez pousser le ciel avec la tête. Rentrez le menton. Le nez doit être à la verticale du nombril, les oreilles à la verticale des épaules, et votre regard est posé à un mètre devant vous sur le sol.
Ensuite, lorsque vous êtes bien établi dans votre posture, prêtez attention à votre respiration.

Observez l'inspiration quand elle se produit. Soyez attentif à la sensation de l'air qui passe par les narines. Sans faire de rétention dés que vous avez inspiré, commencez à expirer lentement en laissant l'expiration aller jusqu'au bout.

Restez ainsi calmement assis, sans penser à rien de spécial. Ne cherchez pas à faire le vide dans votre esprit. Laissez passer les pensées après en avoir pris conscience un instant et revenez à l'attention à la posture du corps et à la respiration. Ainsi, votre esprit, parfaitement conscient de ce qui se passe, ne stagne pas et reste disponible pour accueillir la nouveauté de chaque instant sans se laisse emporter. C'est ce que Maître Dõgen appelait hishityõ : laisser les pensées surgir de la non-pensée et y retourner.

L'essence du Zen est là, dans cette pratique shikantaza où on se concentre sur le fait d'être assis,de respirer avec un esprit mushotoku, sans désir de profit, sans but, sans choix ni rejets.

La pratique que vous venez d'expérimenter, c' est zazen.

Vivre une vie non séparée des autres et de l'univers.

Dans le zen, l'idéal et la réalité ne sont pas séparés. Ils sont comme l'envers et l'endroit d'une même feuille de papier. L'idéal se réalise dans la vie quotidienne. Le zen ne recommande pas de se retirer du monde, mais au contraire de pratiquer avec les autres et d'être actif dans le monde du travail. Dans le travail, l'esprit du zen, c'est l'amour du travail bien fait, la concentration ici et maintenant sur la tâche à accomplir au mieux, sans égoïsme, le résultat étant donné de surcroît. Ainsi le samu, le travail manuel est effectué dans les dojos et temples zen en respectant l'environnement, comme un service rendu à la collectivité.La vie quotidienne est la Voie de Bouddha. Le zen n'est pas un moralisme. Il n'est ni moral, ni amoral. La pratique de zazen permet de retrouver en soi, en s'éveillant à la réalité de mujo, l'impermanence et l'interdépendance de toutes choses, la source des préceptes. Par exemple, ne pas tuer, ne signifie pas seulement ne pas retirer la vie à qui que ce soit, ce qui serait comme de se tuer soi-même, mais c'est aussi continuer la vie de Bouddha, continuer à pratiquer zazen. Ne pas voler, c'est ne pas prendre ce qui ne vous appartient pas car rien ne nous appartient définitivement : nous arrivons nu sur cette terre et ne pouvons rien emporter dans notre tombe. Pendant zazen, l'esprit et les objets sont un. Il n'y a rien à suivre, rien à voler, rien à rejeter non plus. Ne pas mentir, c'est se voir tel que l'on est, sans s'illusionner et sans illusionner les autres. Ne pas convoiter, c'est avoir peu de désir car l'objet du désir échappe sans cesse.

La perception de notre solidarité avec l'univers est la source spirituelle d'une véritable écologie. La pratique de zazen réduit l'état de frustration et d'agressivité, libère de l'illusion de l'ego, causes de violence. L'esprit de compassion augmente. Le bodhisattva, pratiquant zazen, comprend la souffrance de tous les êtres sensibles. Il évite de créer de la souffrance et il aide à la résoudre.

En zazen, le plus haut désir spirituel se réalise : trouver la paix intérieure et l'unité avec tout le cosmos. »

Voilà, vous pouvez pousser plus loin les recherches. Vous en savez autant que moi sur cette pratique.

RD

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