lundi, août 30, 2010
E-book gratuit intitulé L’humanité au sein de l’univers
Depuis plus d'une année, je travaille sur un projet de livre que j'ai intitulé « l'humanité au sein de l'univers ».
Un loisir super intéressant pour un retraité!
En fait, je suis fasciné par cette humanité dont je fais partie et dont on ne connaît pas le portrait global. Le XXIe siècle sera certainement crucial pour l'avenir de l'humanité.
Mais, que savons-nous exactement sur le sujet et comment se présente le portrait évolutif global de ces milliards d'êtres humains répartis par pays et nations ?
Ne trouvant pas de document synthèse sur le sujet en question, je me suis dit que je pouvais tenter de regrouper de multiples sources d'information à l'aide d'Internet et du moteur de recherche GOOGLE et produire un essai qui remplisse cette fonction. Ce document s'appuie sur les travaux d'une multitude d'auteurs et peut être sujet à la critique ou l'objet de controverses.
L'auteur présente une œuvre qui se veut rassembleur, avec la conviction que d'autres sauront faire mieux ou en seront inspirés en vue d'approfondir l'ensemble des sujets abordés.
Je viens de compléter l'ouvrage en question. Qui que vous soyez, vous pouvez télécharger gratuitement le document au complet (en format PDF) à l'adresse suivante :
http://www.mediafire.com/file/5t7g5mb51x7lxx3/Humanitedanslunivers.pdf
GRANDES LIGNES DU DOCUMENT
Auteur : Ronald Doucet
Titre de l'essai : « L'HUMANITÉ AU SEIN DE L'UNIVERS »
Dernière révision : 26 août 2010
Environ 500 pages
LES DIFFÉRENTES PARTIES OU SECTIONS :
AVANT-PROPOS
INTRODUCTION
TABLE DES MATIÈRES
Section # 1 L'homme s'interroge et veut tout savoir
Section # 2 L'héritage des temps passés
Section # 3 L'homme et son environnement spatial
Section # 4 L'homme et sa condition d'« être humain »
Section # 5 Début XXIe siècle : la nouvelle donne pour l'humanité
Section # 6 Les piliers du développement durable
Section # 7 Le XXIe siècle et ses nombreux défis
Section # 8 L'humanité en marche vers le futur
Section # 9 Les derniers territoires terrestres à prospecter
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE THÉMATIQUE
Bonne lecture!
RD
Libellés : E-book gratuit intitulé L’humanité au sein de l’univers
dimanche, août 29, 2010
13e congrès sur la douleur de lASP, FIN AOÛT 2010
Article de Émile Corriveau, Le Devoir, 28 août 2010
Du 29 août au 2 septembre prochain, Montréal sera l'hôte du 13e congrès sur la douleur organisé par l'Association internationale pour l'étude de la douleur (en anglais, International Association for the Study of Pain ou IASP). Pour l'occasion, près de 6000 experts de renommée internationale se réuniront au Palais des congrès. Aux dires du président du Comité du programme scientifique, le professeur Jeffrey Mogil, l'événement s'annonce particulièrement instructif.
Dans le cadre de la 13e rencontre de l'IASP, près de 80 ateliers et colloques, ainsi qu'une quinzaine de conférences plénières portant sur divers sujets d'actualité, seront tenus à Montréal. Pendant cinq jours, les participants auront l'occasion de parfaire leurs connaissances et d'échanger sur des thèmes aussi variés que la douleur chronique, la pratique clinique et la pharmacologie.
Enthousiaste, Jeffrey Mogil, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en génétique de la douleur et professeur titulaire de la Chaire en études sur la douleur E. P. Taylor de l'Université McGill, souligne qu'il s'agit d'un événement dont l'importance est capitale.
« Le congrès permet à des milliers de gens qui traitent la douleur, que ce soient des médecins, des dentistes ou des chercheurs, de se rencontrer, de mettre à jour leurs connaissances sur la douleur et de s'informer sur les plus récentes avancées. Ça ne se produit pas fréquemment et je suis très content que l'événement ait lieu à Montréal cette année », affirme-t-il.
Si certaines conférences s'annoncent particulièrement ciblées, la grande variété des sujets abordés pendant l'événement permettra à tous les spécialistes d'y trouver leur compte. « Il y en aura vraiment pour tous, soutient M. Mogil. Pour ma part, il y a plusieurs ateliers et conférences auxquels j'ai hâte d'assister. Par exemple, il y aura une plénière sur les liens entre la douleur, l'alimentation et l'obésité. C'est très rare qu'on parle de ce sujet. Il y aura aussi une conférence sur l'acupuncture offerte par Ji-Sheng Han, de l'Université de Pékin, qui me paraît vraiment intéressante et est d'actualité. Je pourrais en nommer plusieurs comme ça.»
Progrès
Depuis la fondation de l'IASP en 1973, la communauté scientifique a beaucoup amélioré sa compréhension des mécanismes de la douleur. Selon M. Mogil, de grands progrès ont été réalisés, particulièrement au cours des deux dernières décennies.
« Il n'y a pas si longtemps, dans le domaine de la douleur, les chercheurs s'intéressaient à une vingtaine de molécules. Aujourd'hui, on en étudie des centaines. On commence aussi à s'intéresser au cerveau et à toutes ses composantes complexes. Les traitements sont plus diversifiés et on a désormais toutes sortes d'options pharmaceutiques, chirurgicales, etc.», explique-t-il.
Bien qu'optimiste, le spécialiste ne peut s'empêcher de souligner qu'il reste encore beaucoup à faire. Il rappelle que, au Canada, la douleur chronique affecte de 20 à 25 % de la population et qu'on dispose toujours de peu de moyens efficaces pour soulager les souffrants.
«La plupart des traitements actuels utilisés pour soulager la douleur sont semblables à ceux qui étaient en usage il y a cent ans. La différence, c'est qu'aujourd'hui on comprend mieux pourquoi ils fonctionnent et on est aussi capable de limiter les effets secondaires! On a beaucoup entendu parler des traitements individualisés, mais, dans le domaine de la douleur, c'est encore loin d'être une réalité. On n'en connaît pas encore assez sur tous les gènes qui peuvent jour un rôle! D'après moi, ça prendra encore quelques décennies et pas mal de recherches avant de pouvoir administrer des traitements sur mesure », explique le chercheur.
Sous-financement
Au Canada comme ailleurs dans le monde, la recherche sur la douleur souffre d'un sous-financement. En 2008, afin de déterminer l'état de la situation, la Société canadienne de la douleur a procédé à un sondage et s'est aperçue que, sur 79 chercheurs travaillant activement à des projets reliés à la douleur, 65 avaient reçu un financement au cours des cinq années ayant précédé l'enquête, pour un total d'environ 80,9 millions de dollars, ce qui équivaut à moins de 1 % du financement global accordé par les Instituts de recherche en santé du Canada.
« La recherche sur la douleur est incroyablement sous-financée à travers le monde, précise M. Mogil. Par exemple, il y a deux ans, aux États-Unis, la recherche pour le cancer a reçu 50 fois plus de fonds de la part du National Institute of Health que la recherche sur la douleur. Pourtant, la douleur chronique est le problème médical le plus répandu. Elle est plus fréquente que le cancer, les maladies cardiovasculaires et le diabète combinés. Oui, la recherche sur le cancer est certainement importante, mais l'est-elle 50 fois plus que la recherche sur la douleur?»
Aux dires de M. Mogil, ce sous-financement se perçoit concrètement dans les laboratoires. Par exemple, le scientifique s'est récemment intéressé aux expressions faciales des souris qui, semble-t-il, s'apparentent beaucoup aux mimiques humaines. Grâce à ses recherches, il a réussi à développer une échelle de niveaux de grimaces qui pourrait être utilisée pour améliorer les traitements de la douleur humaine.
« On a découvert que les souris assujetties à un stimulus de douleur modérée présentaient des signes d'inconfort par le biais d'expressions faciales, et ce, de la même manière que l'humain. À mon avis, on cerne beaucoup mieux la douleur lorsqu'on mesure l'expressivité des rongeurs que lorsqu'on utilise des méthodes traditionnelles. Le seul problème, c'est que des tests de ce genre sont plus compliqués à effectuer et plus dispendieux. Alors, même si l'échelle de niveaux de grimaces est plus efficace, beaucoup de chercheurs risquent de continuer à utiliser les méthodes traditionnelles. C'est un cercle vicieux. On manque d'argent, on avance moins vite!»
Avec le vieillissement de la population, alors qu'on prévoit une augmentation considérable des cas de douleur chronique dans les années à venir, la question du financement devient de plus en plus préoccupante. Annuellement, la douleur chronique coûte plus de six milliards de dollars aux contribuables canadiens. D'ici 2025, ces coûts pourraient atteindre plus de dix milliards par année.
« Nous faisons beaucoup de sensibilisation à ce sujet, affirme M. Mogil. À l'heure actuelle, la douleur chronique n'est pas reconnue comme une maladie en soi alors qu'elle devrait l'être. Il faut arrêter de croire que la douleur n'est qu'un symptôme, c'est beaucoup plus complexe que ça. Si on ne s'y attarde pas plus, si on ne consacre pas plus de fonds à la recherche, on sera bientôt aux prises avec un problème de taille! »
RD
Libellés : 13e congrès sur la douleur de lASP, FIN AOÛT 2010
La recherche sur la douleur chronique au Québec
Laboratoire sur la douleur de l'Université McGill - Physique et... psychologique!
« Le traitement de la douleur doit s'inscrire au coeur des préoccupations des soins de santé »
Article de Claude Lafleur, Le Devoir, 28 août 2010
« Il est curieux que, dans toutes les langues, il n'existe qu'un seul mot pour désigner la douleur. Pourtant, que vous vous cogniez un orteil, que vous ayez mal à la tête ou que vous souffriez d'une douleur chronique, vous vivez dans chaque cas quelque chose de différent.» Celle qui parle ainsi est une spécialiste de renommée mondiale de la douleur. Catherine Bushnell, du Centre de recherche Alan-Edwards sur la douleur de l'Université McGill, a consacré ses trente années de carrière à explorer les multiples facettes de ce phénomène étrange qu'on commence tout juste à comprendre.
Catherine Bushnell participera au congrès international sur la douleur qui se tiendra à la fin d'août au Palais des congrès de Montréal. Le plus important rassemblement de chercheurs dans le domaine marque un point tournant. « Jusqu'à présent, notre congrès se tenait tous les trois ans, indique la chercheure. Mais, ces dernières années, nos connaissances progressent tellement qu'on sent désormais le besoin de se réunir tous les deux ans. »
De surcroît, ajoute-t-elle, la douleur devient un sujet de plus en plus préoccupant, étant donné le vieillissement de la population. « La population prenant de l'âge et les traitements médicaux devenant sans cesse plus performants, il y a par conséquent davantage de gens qui souffrent de douleur chronique, observe Catherine Bushnell. Le traitement de la douleur doit donc s'inscrire au coeur des préoccupations des soins de santé. »
La psychologie de la douleur
La douleur intrigue énormément les chercheurs comme Mme Bushnell, puisque, tout à la fois, elle est vitale, elle comporte des volets physiques et psychologiques et elle peut même être agréable.
Durant ses études postdoctorales à l'Institut national de la santé (NIH) à Washington (D.C.), Mme Bushnell a été étonnée de constater à quel point les facteurs psychologiques jouent un rôle dans la perception qu'on a d'une douleur.
« La douleur est essentiellement un phénomène subjectif, dit-elle. Chacun la perçoit à sa façon. » Ainsi, l'intensité d'une douleur ne dépend pas tant de l'importance de la blessure — comme on l'a longtemps pensé — mais plutôt de la façon dont on la perçoit. « Chez des patients ou des sujets d'expérience qui décrivent les douleurs qu'ils ressentent, on observe deux composantes, explique Mme Bushnell. La première est la sensation physique. Lorsqu'on se brûle, par exemple, on ressent bien entendu une sensation de brûlure. » Mais à cette sensation s'ajoute une composante psychologique, c'est-à-dire à quel point la douleur incommode. « Imaginons que vous ressentiez une douleur dans l'abdomen, suggère-t-elle. Le fait que celle-ci soit causée par une indigestion n'aura pas le même impact que si on vous diagnostique un cancer! » De même, la douleur causée par un mal de dent, si elle ne durait que quelques instants, serait peu dérangeante — ce qui est fort différent s'il s'agit d'une douleur chronique.
Au Laboratoire sur la douleur de l'Université McGill, les chercheurs observent très bien, à l'aide des techniques d'imagerie du cerveau, qu'il s'agit de deux composantes distinctes. « Nous voyons que ce sont des circuits différents du cerveau qui sont sollicités selon qu'il s'agit de la composante physique ou psychologique de la douleur », note-t-elle.
De même, des patients ayant perdu certaines fonctions du cerveau ne ressentent que l'effet psychologique de la douleur. « Si vous les pincez, relate Mme Bushnell, ceux-ci ne ressentiront pas au juste ce que vous leur faites. Par contre, ils ressentiront une sorte de malaise, une sensation d'inconfort, sans pouvoir dire ce qui se passe. »
La douleur est en outre essentielle à notre survie, puisqu'elle évite qu'on se blesse plus gravement. Mme Bushnell rapporte le cas de rares individus chez qui la sensation de douleur est absente. « Ces enfants développent de sérieux problèmes de jointure, comme de l'arthrite », dit-elle. Normalement, lorsqu'on est assis ou debout dans une position inconfortable, on ressent une certaine douleur qui invite à changer de position. Or les personnes privées de ce genre de sensation développent des problèmes d'articulation. Et, bien sûr, elles se blessent sans s'en rendre compte. Pour cette raison, il est impossible de faire disparaître la douleur, ce qui serait souhaitable dans le cas des douleurs chroniques.
C'est ainsi que les chercheurs ont mis au jour, ces dernières années, le fait qu'il n'existe pas de « centre de la douleur» dans le cerveau. À une certaine époque, on opérait des patients afin de supprimer chez eux l'endroit de leur cerveau où se faisait sentir leur douleur chronique. L'opération produisait pendant un certain temps l'effet recherché mais, hélas, le cerveau finit toujours par se réorganiser afin de ressentir la douleur. Comme quoi on ne peut s'en passer!
Dans certaines circonstances, la douleur peut même être agréable, évoque Catherine Bushnell. C'est le cas d'un massage en profondeur, dit-elle. « Vous ressentez alors véritablement de la douleur, mais une douleur qui fait du bien, qui soulage, même. Vous ressentez alors une douleur physique mais, en même temps, c'est psychologiquement plaisant! »
Un premier sommet sur la douleur
La composante psychologique de la douleur est si importante que les chercheurs ont constaté que le simple fait de se préoccuper de ce que ressentent les patients — faire tout bonnement preuve de compassion pour eux — a pour effet d'abaisser l'intensité de leur malaise. Voilà pourquoi la communauté des chercheurs insiste pour que nos systèmes de soins de santé se préoccupent activement de traiter la douleur.
Mme Bushnell rapporte d'ailleurs qu'à la suite du congrès de Montréal se tiendra le premier sommet mondial sur la douleur. « Ce sommet rassemblera des leaders et des dirigeants des gouvernements, de l'industrie, des chercheurs, etc., afin de faire en sorte que les législateurs et les responsables de nos systèmes de santé se préoccupent davantage de la douleur, énonce Mme Bushnell. C'est un sujet très préoccupant, vous savez, puisque nous vieillissons tous et que, à cet égard, nous risquons tous de souffrir un jour ou l'autre de douleur chronique...»
RD
Libellés : La recherche sur la douleur chronique au Québec
La douleur a toujours été le parent pauvre des hôpitaux
Source : Article de Claude Turcotte, Le Devoir, 28 août 2010
Réseau québécois de recherche sur la douleur chronique - « La douleur a toujours été le parent pauvre des hôpitaux »
La douleur a longtemps été perçue comme un système d'alarme informant le cerveau qu'il y a un problème quelque part, une brûlure, une fracture, une maladie non évidente comme un cancer, le diabète, etc. Toutefois, depuis une vingtaine d'années, un changement de paradigme est survenu, alors qu'on a compris que la douleur pouvait aussi être une maladie en soi, qu'il fallait mieux la comprendre pour trouver des traitements et des médicaments qui lui soient spécifiques. Le Dr Yves de Koninck, fondateur et coordonnateur du Réseau québécois de recherche sur la douleur chronique (RQRD), explique.
« Au Québec, on a toujours eu une grande force grâce à des pionniers, en particulier Ronald Melzac qui, en 1965, a formulé une nouvelle théorie de la douleur qui a ouvert la porte à des recherches systématiques, ce qui a permis de former plusieurs chercheurs. Le Canada est une superpuissance en ce domaine et il y a au Québec une masse critique, une force dont il faut se servir pour mieux avancer. Cela a des impacts au plan clinique, car la douleur a toujours été le parent pauvre des hôpitaux », mentionne le Dr de Koninck.
Cette masse critique a pour noyau central 50 chercheurs, qui ont chacun une équipe de recherche qui comprend de 10 à 15 personnes, dont des étudiants au postdoc, des infirmières spécialisées en recherche, des coordonnateurs. Ces chercheurs sont rattachés à quatre grandes universités, l'Université Laval à Québec, l'Université de Sherbrooke et deux autres dans la métropole, soit l'Université de Montréal et l'Université McGill. L'objet des travaux de recherche va de la molécule jusqu'au patient lui-même et peut être de nature fondamentale, clinique ou évolutive, c'est-à-dire porter sur les soins appropriés à donner aux patients, selon leur condition propre.
Mais ce n'est pas tout. Il y a aussi une association de patients comptant plus de 3000 membres, qui sont évidemment une source inestimable d'informations, d'autant plus que l'existence au Québec d'un système de santé public fait en sorte que tout le monde est géré de la même façon, ce qui rend plus crédibles les comparaisons entre patients. On a d'ailleurs créé un registre de patients dans lequel on peut plus facilement regrouper ceux qui souffrent d'un même syndrome. Plusieurs chercheurs s'engagent par ailleurs sur le plan social, ce qui leur permet de voir de près l'effet des soins à diverses étapes.
Comprendre
Un grand projet du RQRD consiste à déchiffrer les différents types de douleur. Les médecins se sont depuis toujours posé une question: comment peut-on traiter quelque chose qu'on ne peut pas mesurer? La douleur est évidemment fort complexe, souvent subjective, voire émotive, et plus ou moins intense, selon les personnes. Il y a même des douleurs fantômes, notamment celle que vit un amputé, qui ressent une douleur dans la jambe qu'il n'a plus. Ce phénomène confirme, comme le dit le Dr de Koninck, que la douleur se situe dans le cerveau.
Au demeurant, des chercheurs montréalais, en ayant recours à l'imagerie par résonance magnétique nucléaire fonctionnelle et à la tomographie par émission de positrons, ont réussi, d'une part, à cerner beaucoup plus précisément les centres nerveux du cerveau responsables de la perception de la douleur et, d'autre part, à comprendre comment l'activation cérébrale est modifiée par des situations pathologiques. Étonnamment, la douleur chronique provoque « des lésions physiques concrètes » dans le cerveau lui-même.
Pour sa part, Yves de Koninck a découvert, il y a plus de cinq ans, un mécanisme de la moelle épinière qui peut expliquer la douleur chez certains individus qui ne possèdent pas, contrairement aux gens normaux, des mécanismes naturels (portillon ou gate control) qui atténuent la transmission des messages de douleur vers le cerveau. Le Dr de Koninck a non seulement identifié des cellules susceptibles de perturber ce portillon et de le rendre inactif, mais il a décidé de passer à l'action: « C'est un mécanisme différent de tous ceux que les gens ont décrits jusqu'à présent. Cela ouvre de nouvelles avenues pharmaceutiques. L'arsenal principal qu'on a pour combattre les douleurs chroniques, ce sont les fameux opiacés, les dérivés de la morphine, mais leur efficacité est assez mitigée et ils viennent avec un paquet d'effets secondaires néfastes. Avec ce qu'on avait découvert, on s'est dit qu'on pouvait développer une nouvelle classe de médicaments qui vont pouvoir pallier ce déficit ». Il a alors suscité la création d'une entreprise, Chlorion Pharma, dans laquelle sont engagés les chercheurs Martin Gagnon et Jeffrey Coull, qui se sont mis à développer de nouveaux médicaments à partir des mécanismes identifiés au Centre hospitalier Robert-Giffard.
Diagnostiquer
Le RQRD est une organisation encore bien jeune qui s'attaque à des problématiques ayant été négligées fort longtemps. Il reste donc encore beaucoup à faire pour raffiner les outils de diagnostic, mais on sait désormais qu'on peut faire des mesures objectives de la sensibilité à la douleur. Le RQRD a pris forme à la fin des années 1990 grâce à des subventions fédérales et à un soutien au démarrage de Valorisation-Recherche Québec. À partir de 2005, le Fonds de recherche en santé du Québec a pris la relève. Le RQRD fonctionne avec un budget annuel de 1,2 million, provenant du Fonds et du ministère de la Santé du Québec, qui donne 400 000 $ pour soutenir le registre des patients. Il y a aussi deux sociétés pharmaceutiques qui versent un peu plus de deux millions sur une période de cinq ans, sans aucune condition.
Yves de Koninck est de son côté un homme à plusieurs chapeaux. Il est directeur du RQRD, directeur de la division de neurobiologie cellulaire à l'hôpital Robert-Giffard et professeur associé à l'Université McGill. Il participe enfin à un programme fédéral concernant l'imagerie, la neurophotonique et les nanotechnologies, dans le but de développer de nouvelles technologies applicables en biologie. « Un des enjeux importants, dit-il, est de pouvoir sonder le tissu vivant sans l'endommager. Nous souhaitons utiliser la lumière pour aller voir la cellule sans avoir à l'ouvrir. »
Pour la société dans son ensemble, ces travaux de recherche peuvent avoir un impact considérable, comme il le souligne: « Quand on parle de douleur chronique, les chiffres sont colossaux. De 20 à 30 % de la population va développer à un moment donné une douleur chronique. Et la prévalence croît avec l'âge. Chez les personnes âgées, cela peut atteindre 50 %. C'est un problème majeur sur le plan socio-économique qui va augmenter avec le vieillissement de la population et dont on ne s'occupe pas assez. »
COMMENTAIRE DE PHILOMAGE
Enfin, une approche systématique pour résoudre le problème de la douleur. On peut considérer la douleur comme le facteur clé qui pousse les personnes en fin de vie à demander le suicide assisté ou l'euthanasie. Dans toutes les problématiques concernant les mourants, la douleur et ses effets abrutissants sont à l'origine de la plupart des angoisses vécues. Jusqu'ici, on devait s'accommoder avec les moyens du bord, et souvent dire qu'il n'y avait plus rien à faire. Avec ce que l'on peut lire dans cet article, il semble qu'il existe des façons de soulager les patients, de sorte que leurs derniers instants deviennent supportables. À mon avis, c'est une question à creuser et vite! Parce que la souffrance est présente dans de très nombreuses maladies et peut rendre n'importe quelle personne dingue.
RD
Libellés : La douleur a toujours été le parent pauvre des hôpitaux
samedi, août 28, 2010
Seul face à la mort, quoi faire ?
Texte de Marcel Boisvert, paru dans cyberpresse.ca le 28 août 2010
L'auteur est médecin en soins palliatifs à l'hôpital Royal Victoria.*
Mourir n'est jamais facile et l'entourage (proches et soignants) - en dépit des apparences - ne contredit pas le mot de Pascal: «On meurt seul.» On meurt seul parce que seul le mourant entre, de tout son être, dans le mystère de la mort. Car « il est loin d'être évident que quelqu'un parmi nous sache vraiment comment aider les mourants à maintenir leur intégrité quand ils sentent leur désintégration, quand leurs relations se désagrègent et quand nous-mêmes les connaissons trop peu et trop superficiellement pour raviver leur appartenance et leur dignité (ma traduction d'un passage d'un éditorial du bioéthicien David Roy).
À la tâche des proches et des soignants s'ajoute une autre dimension, que la psychanalyste Marie-Madeleine Davy a bien cernée dans Un itinéraire. Confrontée à sa propre mort lors d'une hospitalisation, elle écrit: « J'ignorais que le vivant et le pré-mort ne peuvent communiquer; aucune frontière ne les relie. L'un et l'autre n'appartiennent pas au même temps.» D'où ma réticence face aux prétentions que toute demande d'euthanasie ne puisse avoir d'autre signification qu'un appel de détresse, qu'un appel à la compassion. Je crois qu'elle a raison et que nous, soignants, croyons trop facilement qu'écouter, c'est comprendre... et que quelques semaines d'écoute suffisent. Qu'au bout de trois millénaires, tous les grands penseurs et mystiques n'aient rien déchiffré de plus valable sur la mort m'incite à prédire qu'il en sera toujours ainsi. Nous devons accepter une part de mystère.
Mais aujourd'hui, face à la mort, comment ne pas être seul, ne pas se sentir seul, quand la dégradation physique rétrécit l'espace vital au quadrilatère du lit; quand la faiblesse impose un langage laconique; quand les facultés ralentissent et limitent le malade au sensoriel et aux sentiments. Toute la poésie décrit des sentiments, mais les sentiments s'échangent-ils?
Une coïncidence m'a fait te relire... Tu te réfères au médecin interniste Éric Cassell qui, en 1982, écrivit son célèbre article The Nature of Suffering and the Goals of Medicine. Une première et magistrale incursion au coeur même de la souffrance, mystérieuse, qui prend racine au-delà d'une certaine progression de la maladie et fabrique sa vie propre, inextricablement imbriquée dans la biographie du malade, indéchiffrable sans une connaissance intime de son histoire. Oui, en 1982, on savait très peu de choses sur la nature de cette souffrance (NDLR: le sida), difficile à soulager, qui tenait les soignants à distance. Cassell avait raison de s'affliger du sort des grands malades dont la vie s'achevait, bien tièdement accompagnés, enrobés dans leur souffrance. Grâce à lui, des progrès significatifs ont été accomplis dans l'accompagnement de cette souffrance globale, laquelle change son nom pour « indignité » quand elle devient intolérable. Nul doute, on accompagne mieux maintenant. L'indignité profonde ressentie par certains patients cède du terrain à la compassion et à la « thérapie de la dignité » introduite par le psychiatre Chochinov. Mais en faire un remède miracle serait impudent.
La souffrance qui ne peut être soulagée
Rien n'est parfait. D'où ma question née de tes propos rapportés dans L'actualité médicale en 2009: « La plupart des malades qui m'ont demandé l'euthanasie avaient une expérience de vie remplie d'une souffrance intense dans laquelle il n'y avait pas eu de main tendue. »
Comme toi, je sais d'expérience que ces mal-aimés sont les plus susceptibles de répondre positivement à la main tendue... mais pas tous. Ma question concernait ceux et celles - parmi ces patients - qui se situent en marge de « la plupart », et qui font écrire au grand théologien Paul Tillich: « Elles sont plus nombreuses qu'on pense les personnes pour qui la notion de suicide ne s'adresse pas à ceux que la vie a vaincus mais à ceux qui ont triomphé de la vie et qui sont également capables de vivre et de mourir et de choisir librement entre les deux. » Aujourd'hui, je vois que Cassell lui-même insiste sur l'impossibilité de soulager tous les grands malades qui souffrent au-delà du supportable. Dans When Suffering Patients Seek Death (texte que j'ignorais avant de t'écrire), il avait, avant moi, posé la même question: « Que doit-on faire pour les malades dont la douleur et la souffrance demeurent non soulagées et qui se situent en dehors de la plupart »?
Ailleurs dans ce même article, Cassell écrit: « La souffrance de certains mourants est non soulageable parce que ses sources sont inaccessibles, cachées au plus profond d'eux-mêmes... Croire qu'on peut soulager toute souffrance dénote une incompréhension de la souffrance et de ses sources... Les plus expérimentés en soins palliatifs le reconnaissent. » Il termine en écrivant: « Quand des mourants demandent une aide à mourir pour être délivrés de souffrance non soulagée et que leur demande est conforme aux balises, cette demande devrait être exaucée » (c'est moi qui traduis). Évidemment, tu le sais, je souscris à cette opinion.
Je serai toujours d'accord avec toi, Serge: la compassion doit être une priorité absolue, mais elle ne doit pas avoir inconditionnellement le dernier mot, surtout si elle se traduit par une « condamnation à vivre » contre tout désir du mourant. Tu t'inspires à bon droit de Cassell (bien qu'il souscrive au besoin à l'euthanasie), mais quand la souffrance résiste à tous nos efforts, que devancer la mort est conforme aux valeurs intimes du mourant et qu'il le demande lucidement, l'euthanasie n'est pas « une démission de nos communautés humaines face à la souffrance », comme tu me l'écrivais jadis. Au contraire, comme l'a toujours prescrit la Dre Cicely Saunders, celle-là même qui a créé l'approche palliative, il s'agit d'une compassion qui accepte de rencontrer le malade sur son terrain, plutôt que de lui imposer le nôtre.
* Ce texte est tiré d'un échange de lettres entre le Dr Boisvert et son collègue Serge Daneault, qui exerce la médecine palliative à domicile à Montréal et à l'unité de soins palliatifs de l'hôpital Notre-Dame du CHUM. Cet échange est publié sous le titre Être ou ne plus être - Débat sur l'euthanasie, aux Éditions Voix Parallèles. Le livre sera en librairie à compter de jeudi.
RD
Libellés : quoi faire ?, Seul face à la mort
Les plus de 50 ans conquis par les réseaux sociaux
Article de Agence France-Presse, paru le 27 août 2010
«Les jeunes adultes sont toujours les plus gros utilisateurs des réseaux sociaux, mais leur progression est largement plus faible que celle des utilisateurs plus âgés», explique Mary Madden du Pew Research Center qui a réalisé l'enquête.
Près de la moitié des internautes américains de 50 à 64 ans se sont ainsi rendus sur les sites Facebook, MySpace ou LinkedIn au cours de l'année qui s'est achevée le 30 mai, ce qui représente une augmentation de 88% par rapport à l'année précédente, souligne l'étude.
«Les utilisateurs plus âgés continuent de privilégier le courriel pour rester en contact avec leurs amis, leur famille et leurs collègues, mais beaucoup d'entre eux ont désormais recours aux sites de socialisation pour gérer leurs échanges au quotidien», souligne Mary Madden.
Et même les internautes de plus de 65 ans commencent à se convertir: 26% d'entre eux utilisent les réseaux sociaux sur la toile.
En outre, un internaute américain de 50 à 64 ans sur cinq dit se rendre sur un de ces sites internet chaque jour, selon l'étude du Pew Research Center.
«Les réseaux sociaux sur internet offrent la possibilité de rapprocher les générations», note encore Mme Madden.
Le sondage montre également que les utilisateurs plus âgés se rendent sur les sites de socialisation pour retrouver des gens qu'ils fréquentaient par le passé et ainsi se construire des réseaux susceptibles de les aider lorsqu'ils partent à la retrait ou qu'ils souhaitent changer d'emploi.
L'enquête a été réalisée par téléphone au mois de mai auprès de 2252 adultes. Sa marge d'erreur est de plus ou moins 2,7%.
RD
Libellés : Les plus de 50 ans conquis par les réseaux sociaux
mardi, août 24, 2010
Ressources et liens utiles en gérontologie - Québec
Journées sur le vieillissement actif
Allocution de madame Catherine Geoffroy, présidente de l'Association québécoise de gérontologie
VOICI UNE LISTE DE RESSOURCES ET DE LIENS UTILES EN GÉRONTOLOGIE
PRÉPARÉE PAR L'AQG = l'Association québécoise de gérontologie
Alliance de Recherche Universités-Communautés (ARUC) sur la gestion des âges et des temps sociaux
Alzheimer : Dépistage précoce de la maladie d'Alzheimer
L'amitié n'a pas d'âge
L'Association des étudiantes et étudiants de l'Université du 3e âge de Québec - (AEUTAQ)
Association québécoise du droit de mourir dans la dignité - (AQDMD)
Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et pré-retraitées - (AQDR)
Association québécoise d'établissements de santé et de services sociaux - (AQESSS)
Association québécoise de gérontologie (AQG_0312) secteur Québec / Chaudière-Appalaches
Association québécoise des infirmières et infirmiers en gérontologie - (AQIIG)
Centre d'aide aux victimes d'actes criminels - (CAVAC)
Centre d'excellence sur le vieillissement de Québec - (CEVQ)
Centre McGill d'études sur le vieillissement
Centre de liaison sur l'intervention et la prévention psychosociales
Centre de recherche et d'expertise en gérontologie sociale, CSSS Cavendish - CAU
Centre de recherche sur le vieillissement, Université de Sherbrooke
Centre de santé et de services sociaux – Institut universitaire de gériatrie de Sherbrooke (CSSS - IUGS)
Centre universitaire de formation en gérontologie, Université de Sherbrooke
Centre Visavie
Cégep Marie Victorin - Bélanger
Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse
Commission des normes du travail
Conseil des aînés
Conseil pour la protection des malades - (CPM)
Curateur public du Québec
Direction de santé publique Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie
École de travail social, UQÀM
Éducaloi : Le carrefour d'accès au droit
Espaces 50+
Espace aînés
Fédération des coopératives de services à domicile et de santé du Québec
Fédération québécoise du loisir en institution
Fédération québécoise des sociétés d'Alzheimer
Forum des citoyens aînés de Montréal - (FCAM)
Habitations populaires du Québec
Innov-Âge
Institut national de la recherche scientifique (INRS) – Centre – Urbanisation culture société
Institut du nouveau monde
Institut universitaire de gériatrie de Montréal – (IUGM)
Institut universitaire de gérontologie de Sherbrooke - (IUGS)
Insitut sur le vieillissement et la participation sociale des aînés, Université Laval
Ministère de la famille et des aînés - (MFA)
Observatoire vieillissement et société - (OVS)
Place des aînés, Laval
Régie de l'assurance maladie du Québec
Régie du logement du Québec
Régie des rentes du Québec
Regroupement interprofessionnel des intervenants retraités des services de santé - (RIIR)
Regroupement québécois des résidences pour aînés - (RQRA)
Réseau entre-aidants / Care-ring Voice
Réseau d'information des aînés du Québec - (RIAQ)
Réseau FADOQ
Réseau québécois pour contrer les abus envers les aînés - (RQCAA)
Les Résidences ENHARMONIE
Résidence Le Renoir
Les Résidences Soleil
Services Québec - Programmes et services pour les aînés
Société québécoise de gériatrie
Table de concertation des aînés de l'Île de Montréal
Université de Montréal – faculté de l'éducation permanente
RD
Libellés : Ressources et liens utiles en gérontologie - Québec
EUTHANASIE, OÙ EN SOMMES-NOUS RENDUS EN 2010 ?
TEXTE DE Ronald St-Jean, membre de l'AQDR.
AQDR = Association québécoise de défense des droits des retraités et des préretraités
EUTHANASIE : « Faculté de donner la mort sans souffrance aux malades incurables et qui sont torturés par des douleurs physiques intolérables et persistantes que les moyens thérapeutiques ne peuvent atténuer » ( ALPHA, encyclopédie.)
Convenons déjà, que pour la plupart d'entre nous, il soit préférable de construire un déni autour de cette réalité qu'est la mort. Quand il s'agit de demander à mourir, d'obtenir « une aide médicalement assistée à mourir, en fin de vie », et pire, « l'euthanasie » cette abdication relevant du droit de disposer de son corps devient une cause amenée sur la place publique et soumise à jugement.
Que dire de ces réalités qui nous rattrapent, qui nous rappellent que cela fait longtemps qu'on discute et qu'on n'a toujours pas légiféré ; plus de personnes d'ici, n'en pouvant plus d'attendre, vont ailleurs pour passer à l'acte; des personnes viennent sur la place publique pour réclamer qu'on les aide à mourir, parce que les douleurs sont insoutenables et qu'elles ne peuvent être soulagées; et d'autres cas poussés à leur extrême limite, de personnes qui recourent à des moyens pour en finir, dans la clandestinité ou pire seules se donnant la mort avec une arme, ou d'autres moyens pour en finir qui sont humainement affligeants et cruels.
Je vous soumets ici des documents de référence qui illustrent très bien les problèmes et les solutions. Aujourd'hui, les citoyens sont prêts à considérer une aide médicalement assistée à mourir en fin de vie comme faisant partie des soins appropriés alors que les conditions « situation médicale sans issu » du patient sont respectées. »
COMMENTAIRES ET RÉACTIONS.
Voici trois commentaires soulevés par des journalistes sur l'euthanasie en 2006, nous invite, une fois de plus, à poser la question suivante : « Où en sommes-nous rendus en 2010 ? »
13 mai 2006, Le SOLEIL, LA PRESSE, Léa Méthé Myrand. Page A-12 cahier santé; « Les décisions de « fin de vie » demeurent délicates ». L'on y apprend que « La plus grande peur pour des médecins est de faire 14 ans de prison pour des accusations d'euthanasie » a déclaré le Dr Peter Cohen. Même si les règles ont changé, la crainte empêche toujours les médecins de prescrire les traitements adéquats pour soulager la souffrance des patients.
13 mai 2006, JOURNAL DE MONTRÉAL page 61 : citant l'Associated Press de Londres et titrant « Débat enflammé sur l'euthanasie »
Autorisation aux médecins à aider à mourir les malades en phase terminale.
Un projet de loi veut permettre aux médecins de prescrire à leurs malades qui le souhaitent des médicaments pour qu'ils puissent mettre fin à leurs jours. « Nous ne pouvons pas rester assis attendre avec complaisance que des malades en phase terminale qui souffrent de façon insupportable continuent de souffrir pour le bien de la société dans son ensemble. » Aux Pays-Bas, l'euthanasie est utilisée comme alternative aux soins palliatifs.
Sur la dignité : « Je crois que ce serait une manière digne de partir plutôt que de compter sur un fusil ou des somnifères » a témoigné Sally Mcintosh, une ancienne infirmière, qui atteint d'un cancer n'a plus que quelques semaines à vivre. »
13 mai 2006, JOURNAL DE QUÉBEC.
« Les médecins ne sont pas nécessairement en désaccord avec l'euthanasie, ils préféreraient certainement des soins plus dignes afin d'éviter d'en arriver à cette finalité « Si j'avais de l'argent, je le mettrai pour donner l'accès à des soins palliatifs de plus grande qualité, pas sur l'euthanasie » résume de Dr Frédérique Souchon, neurologue ».
« Que le projet de loi devienne effectif ou non, il demeure immoral et illégal qu'un médecin offre à son patient de le faire mourir. Il peut seulement être au service de son patient et non aller au devant des demandes »
C'EST QUOI L'EUTHANASIE ?
« Mettre médicalement fin à la vie d'une personne atteinte d'une maladie incurable, condamnée à court terme et voué à de terribles souffrances physiques avant la mort.»
« Une liberté fondamentale : pouvoir choisir sa façon de mourir quand la souffrance est très terrible.»
« Une mort médicalement assistée pour des patients dont les grandes souffrances ne peuvent plus être adoucis par la médecine.»
Le droit dont dispose chacun de décider en toute conscience du moment de passer dans l'autre dimension. »
« C'est à sa demande mettre fin aux souffrances d'une personne malade ou polyhandicapée, nécessairement condamné, en l'aidant à mourir. »
Changements d'une nouvelle orientation.
Dans tous changements d'une nouvelle orientation dans la société, il y a toujours cette question à savoir : les risques de dérives. « Qu'arrive t'il à une personne qui est seule, plus de famille, pas de connaissance pour l'aider dans ces derniers jours ? »
La crainte dans cette situation demeure le sentiment de se sentir seul et démuni. Il faudra trouver une ou des solutions pour permettre à ces personnes d'être accompagnées dans leur dernier parcourt et de mourir dignement en présence d'êtres humains. De plus, penser qu'en milieu hospitalier ou en résidence de soins de longue durée, la création d'un comité d'accompagnement pour ces personnes seules.
DÉPÉNALISATION CONDITIONNELLE.
Voici la position de Me Jacqueline HERREMANS présidente de l'ADMD de Belgique et membre de la commission euthanasie sur le droit de mourir dignement. ( Conférence à Montréal, 5 sept 2006 )
L'euthanasie n'est pas constitutive d'infraction si les conditions prévues par la loi sont remplies.
À distinguer : Conditions essentiels et procédure ainsi que les conditions de forme destinées à s'assurer que les conditions essentielles ont été respectées.
Acte accompli par un médecin : qui doit s'assurer que la demande émanant d'un patient compétant ; adulte (pas de mineur) capable, non atteint de démence doit être volontaire, réfléchie et répétée sans aucune pression extérieure.
LE PATIENT.
Il doit se trouver dans une situation médicale sans issue, présenter une affection grave et incurable « ACCIDENT » « MALADIE » Il doit éprouver une souffrance physique ou psychique inapaisable, une condition subjective, pas d'acharnement thérapeutique.
CONDITIONS DE FORME ET PROCÉDURE.
Recueillir la demande écrite du patient. Si le patient n'est pas en état de le faire, la demande devra être écrite par un tiers majeur n'ayant aucun intérêt au décès et en présence du médecin.
Informer : le patient doit être informé de son état de santé, de son espérance de vie, des possibilités thérapeutiques, des possibilités palliatives. S'assurer de la persistance de la souffrance et de la volonté réitérée.
MÉDECIN CONSULTANT
Indépendant, compétant quant à la pathologie en cause. Sa mission sera de prendre connaissance du dossier, d'examiner le patient, de démontrer le caractère grave et incurable de la maladie et le caractère constant, insupportable et inapaisable de la souffrance.
LA DÉCLARATION ANTICIPÉE : « LE TESTAMENT DE VIE »
Deux témoins majeurs dont l'un ne peut avoir d'intérêt matériel au décès du déclarant. Moins de 5 ans avant le début de l'incapacité de manifester sa volonté.
LIBERTÉ DE CONSCIENCE :
AUCUN MÉDECIN N'EST TENU DE PRATIQUER UNE EUTHANASIE MAIS EN CE CAS, LE DOSSIER DOIT ÊTRE TRANSFÉRÉ À UN AUTRE MÉDECIN CHOISI PAR LE PATIENT.
Aucune personne n'est tenue de participer à une euthanasie, exemple ; infirmier, pharmacien. (Fin du rapport de Me Herremans)
Avant d'accéder officiellement à l'euthanasie, toutes les personnes susceptibles d'aider le patient dans son acheminement vers ses derniers instants de vie, doivent avoir pris tous les moyens à leur disposition et de permettre au requérant de quitter ce bas monde dans le respect et la dignité.
Un sondage non scientifique effectué en 2005 auprès des personnes âgées, sur 540 membres de l'AQDR un peu partout en province, 80% des citadins sont en faveur de l'euthanasie. Dans le milieu rural, 70% en accord. En 2010, un sondage similaire et officielle démontre la même statistique et possiblement un pourcentage légèrement plus élevé.
CONCLUSION :
Une fois de plus, la société québécoise soulève des recommandations pour faire valoir le droit à l'euthanasie. L'AQDR (Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées) a pris les devants depuis plusieurs années pour sensibiliser les gouvernements à légiférer sur le droit à l'euthanasie.
Suite aux nombreuses revendications sur le sujet. « Euthanasie », nous, de l'AQDR, espérons obtenir dans les plus brefs délais, une oreille plus attentive à nos demandes.
RD
Libellés : EUTHANASIE, OÙ EN SOMMES-NOUS RENDUS EN 2010 ?
lundi, août 23, 2010
En France, les seniors, un marché de croissance pour les entreprises
Appel à projets du Ministère de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi pour le développement du marché des seniors
Le Ministère de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi - MEIE - a lancé un appel à projet visant impulser une dynamique nationale destinée à sensibiliser les entreprises, en particulier les PME, à l'importance de ce marché et les inciter à innover, aux plans technologique et non technologique, pour concevoir, créer, fabrLes dossiers de candidature doivent être déposés pour le 27 juillet 2010.
Les projets retenus seront financés par la Direction générale de la Compétitivité, de l'Industrie et des Services (DGCIS). Les aides prendront la forme d'une subvention.
Le contexte de cet appel à projets :
L'espérance de vie de la population dans le monde était d'un peu plus de 45 ans en 1950 ; elle est passée à 66 ans en 2000 et elle devrait être de 80 ans en 2050. Ainsi, la population mondiale des personnes âgées de plus de 60 ans était de 600 millions en 1950 ; ce chiffre sera de 1,1 milliard en 2020 et atteindra 1,9 milliard en 2050.
Ce phénomène touche plus particulièrement les pays développés, mais également certains pays émergents. Deux chiffres illustrent l'ampleur de ce constat : entre 1990 et 2020, l'effectif des moins de 50 ans, en France et chez nos voisins européens, ne va augmenter que de 1 % alors que l'effectif des plus de 50 ans va croître de plus de 75 %. En France, plus d'un tiers de la population, soit plus de 22 millions de personnes, a aujourd'hui plus de 50 ans. En 2030, un Français sur deux aura dépassé l'âge de 50 ans.
Par ailleurs, les seniors n'ont jamais été aussi aisés : selon les études conduites par le CREDOC, le niveau de vie des seniors de 50 ans et plus dépasse aujourd'hui de 30 % en moyenne celui des personnes plus jeunes. Les 60 ans et plus détiennent selon l'INSEE 50 % du revenu net des ménages et 60 % du patrimoine des ménages.
Les dépenses des ménages seniors représentent aujourd'hui 48 % des dépenses totales de consommation. Elles représenteront 54 % en 2015. Hormis pour le secteur de l'éducation, la part des dépenses des seniors est supérieure à leur poids démographique. C'est dans le champ des dépenses de santé que les dépenses des seniors sont les plus surreprésentées, suivies de l'alimentation, des autres biens et services, de l'équipement du foyer et des loisirs. Toutefois, les seniors épargnent plus que le reste de la population. Leur consommation pourrait se développer si une offre adaptée à leurs besoins et attentes, plus importante, leur était proposée.
Les enjeux de cet appel à projets :
La coexistence de ces paramètres (vieillissement, aisance financière et consommation forte) constitue un véritable enjeu pour les entreprises dans la mesure où cette nouvelle donne constitue une source très importante de croissance durable. Ce contexte représente un marché potentiellement très important pour les entreprises, notamment les PME, qui n'ont pas toujours pris la mesure des opportunités que peut représenter le marché des seniors. Cette population, hétérogène en termes d'âge, d'état de santé, de mode et de conditions de vie, a des aspirations et des attentes qui peuvent être différentes de celle du reste de la population.
Prendre en compte ce marché impose une nécessaire réorientation de la stratégie des industriels, des entreprises de services et des distributeurs qui doivent investir afin d'innover au niveau technologique, mais aussi dans l'immatériel et, donc, réorienter une partie de leurs ressources vers le design, la conception des stratégies marketing et la commercialisation de produits et services qui répondront aux attentes et aux besoins de la population des seniors.
Les produits et les services à destination des seniors doivent répondre à des attentes nouvelles ou insuffisamment prises en compte (création de nouveaux produits), à des besoins de solutions fonctionnelles (innovations d'usage découlant d'offres existantes : services associés, design adapté…) ou à des attentes qualificatives plus fortes. On pourra distinguer les produits dédiés ciblant spécifiquement et explicitement les seniors, voire une catégorie de seniors, et les produits non-dédiés, mais prenant en compte également les besoins et les attentes des seniors.
Les objectifs de cet appel à projets :
- Susciter l'envie et la volonté des dirigeants d'entreprises et des partenaires extérieurs à l'entreprise (designers, marketing stratégique et opérationnel…) de s'orienter vers un marché dont le potentiel va croître dans les décennies à venir en France et à l'étranger.
- Inciter les entreprises à s'engager dans une démarche destinée, en termes d'innovation (technologique et non technologique), d'usage, d'ergonomie, de design (notamment de design universel), de qualité, de marketing et de distribution, à proposer aux seniors des produits et des services qui répondent à leurs attentes et à leurs besoins.
- Renforcer la coopération des entreprises françaises de secteurs différents et avec des appuis extérieurs spécialisés (design, marketing, sociologue, associations représentant les seniors…), sur la thématique spécifique du marché des seniors.
- Favoriser les transferts de bonnes pratiques d'un secteur à un autre et inciter les industriels à intégrer les outils et les méthodes les plus modernes pour développer des produits et des services adaptés aux seniors.
L'appel à projets soutiendra les projets collectifs visant, au-delà de la sensibilisation sur l'importance du marché des seniors, à apporter les outils et méthodes pour développer des produits et services adaptés à ce marché, en particulier :
- démarches de sensibilisation des entreprises sur l'importance de ce marché et sur les facteurs clés de succès (conception, création, design, marketing, distribution)
- développement d'une connaissance plus fine des attentes et besoins des différentes catégories de seniors et de l'offre existante,
- démarche stratégique et positionnement sur les marchés,
- intégration des démarches de design universel dans la conception des produits et services et leur commercialisation, approches innovantes de commercialisation.
Les porteurs de projets éligibles :
Sont éligibles au financement dans le cadre du présent appel à projets, ceux des projets qui ont reçu un engagement de la part d'entreprises et qui seront portés par une entité fédératrice, telle que (liste non limitative) :
- Une organisation ou structure professionnelle,
- Un comité professionnel de développement économique,
- Un organisme paritaire collecteur agréé,
- Une association loi 1901,
- Un centre de ressources ou de compétences (CRITT, centres de transfert…)
- Un centre technique industriel ;
- Un organisme consulaire (CCI, chambres des métiers) ;
- Une agence de développement économique,
- Un pôle de compétitivité.
Télécharger l'appel à projet complet sur le site du MEIE
Plus d'informations disponibles sur l'espace appel à projet du MEIE
Sources : Ministère de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi
COMMENTAIRE DE PHILOMAGE
La France se préoccupe de sensibiliser les entreprises françaises aux nouveaux marchés qui exploseront avec l'arrivée massive des baby-boomers à la retraite. Pourquoi pas nous, du Québec?
Pour le Gouvernement du Québec, c'est un segment de marché à privilégier afin de soutenir la croissance de l'économie, en d'autres termes, faciliter la création de richesse. Mais, nos entreprises sont-elles prêtes ou conscientes de l'émergence de ces nouveaux marchés?
RD
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L’âge de la retraite en France, une dure remise en question?
Selon Lysiane Gagnon du journal La Presse, « Les retraites! C'est l'enjeu qui ramènera cet automne les Français sur les barricades, sous le regard incrédule des étrangers. »
Incrédule, et pour cause. De tous les pays européens, la France est celui où l'âge d'accès à la pleine retraite est le plus bas: 60 ans, alors que partout ailleurs, le seuil est fixé à 65 ans, et que plusieurs gouvernements envisagent de le hausser à 68 ans.
Et voici le cataclysme qui s'annonce: le gouvernement entend reporter à... 62 ans le moment béni où l'on pourra jouir de vacances perpétuelles. Grand appel des syndicats à la «mobilisation générale», grand émoi dans la gauche caviar, où l'on s'échine à trouver des raisons de condamner cette infamie. Imaginez, pour certaines catégories de salariés, cette mesure reculera la retraite de... quatre mois?! Refrénez vos sanglots, ami lecteur.
Cette «exception française» que constitue la retraite à 60 ans recouvre une réalité encore beaucoup plus... exceptionnelle, en raison de l'existence d'une multitude de «régimes spéciaux». À EDF, l'équivalent d'Hydro, l'âge moyen de la retraite est de 55 ans; dans la fonction publique, de 57 ans, et à la RATP (les transports parisiens), de 54 ans. Le record revient à la SNCF, la compagnie des chemins de fer dont les régimes de retraite ont été fixés à l'époque où les valeureux cheminots pelletaient le charbon pour alimenter la locomotive. Ces messieurs-dames dont la fonction est aujourd'hui de se promener dans des wagons ultramodernes pour contrôler les billets peuvent bénéficier de la pleine retraite à... 52 ans.
Ne nous étonnons pas d'apprendre, par les sondages, qu'une majorité de jeunes Français rêvent de devenir fonctionnaires?!
Le reste de la vie sociale est à l'avenant. C'est en France que les enfants passent le moins de jours à l'école. Pour accommoder les parents qui bénéficient de la semaine de 35 heures et surtout leurs enseignants, les élèves du primaire ont la semaine de quatre jours et passent 35 semaines à l'école (contre plus de 37 partout ailleurs en Europe de l'Ouest sauf en Italie). Ce sont les enfants qui font les frais de la semaine de quatre jours: sur cette période réduite, ils doivent encaisser 914 heures de classe, alors qu'ailleurs, les heures de classe vont de 724 à 880.
Le phénomène n'est pas sans rappeler ce qui se passe dans le monde du travail. La France est le pays où l'on passe le moins d'heures au travail. En revanche, c'est l'un des pays les plus productifs au monde.
Est-ce un miracle de la Vierge de Lourdes? Nenni. Cette productivité tient au fait que la main-d'oeuvre est bien formée et la technologie avancée, mais aussi au fait que les petits salariés, comme les élèves du primaire, sont soumis de la part de leur hiérarchie à une pression intense, dans certains cas à la limite du tolérable. C'est ce qui expliquerait (seulement en partie, bien sûr) la récente vague de suicides à France Télécom.
Le débat sur les retraites se double d'une question explosive: celle de la «pénibilité» du travail, qui justifierait une retraite précoce. On conviendra aisément qu'un mineur devrait se retirer avant un bibliothécaire, mais l'évaluation de la pénibilité est un exercice fort compliqué. Aussi le gouvernement a-t-il trouvé une solution avisée: le droit à la pleine retraite sera subordonné au nombre d'années de cotisation, ce qui en principe favorise les ouvriers manuels, qui ont commencé à travailler plus jeunes.
Mais l'affaire reste inextricable: l'enseignante qui doit gérer des classes de secondaire difficiles ne subit-elle pas plus de stress qu'un boulanger ou un maçon?
COMMENTAIRE DE PHILOMAGE
Et nous, dans tout ça? Retenons simplement cette phrase qui dit tout, sans tomber dans les exagérations, évidemment :
« Cette productivité tient au fait que la main-d'oeuvre est bien formée et la technologie avancée, mais aussi au fait que les petits salariés, comme les élèves du primaire, sont soumis de la part de leur hiérarchie à une pression intense, dans certains cas à la limite du tolérable. C'est ce qui expliquerait (seulement en partie, bien sûr) la récente vague de suicides à France Télécom. »
On est loin de tenter de remettre les retraités au travail à tout prix. La solution demeure toujours un plein de main-d'œuvre de la nouvelle génération, bien formée, tout en mettant l'accent sur la technologie avancée pour maintenir les gains de productivité. Moins intensif en main-d'œuvre et plus intensif en technologie dans des emplois permanents et bien rémunérés faisant appel à investissement massif en éducation. Une recette fondamentale! À bas les emplois précaires, dépassés ou désuets!
RD
Libellés : L’âge de la retraite en France, une dure remise en question?
Plus de 70 % des Québécois en faveur de la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté
Le Code criminel canadien condamne l'euthanasie, laquelle consiste à administrer une dose mortelle à un patient, ainsi que le suicide assisté, le fait de donner la mort à un malade qui veut mourir. Toutefois, un comité provincial va tâter le pouls de la population sur ces questions, en septembre 2010.
L'an dernier, le Collège des médecins du Québec a dit qu'il était en faveur de l'euthanasie dans le cas d'un patient qui souhaite mourir et dont la mort est imminente ou inévitable.
À la question «Croyez-vous que la décriminalisation de l'euthanasie et du suicide assisté est la chose à faire pour aider les gens à mourir dignement?», 71 % des personnes sondées ont répondu par l'affirmative et seulement 16 % ont dit non. Treize pour cent se sont dits indécis.
Léger Marketing a réalisé le sondage en ligne pour «The Gazette» du 16 au 19 août en utilisant un panel aléatoire de répondants.
Selon Linda Couture, qui a été interrogée par le quotidien anglophone, elle qui a lancé en juin l'organisme à but non lucratif «Vivre dans la dignité», les résultats démontrent que les gens manquent d'information. Ce groupe milite contre l'euthanasie et le suicide assisté et demande au gouvernement du Québec d'en faire plus, notamment, en matière de soins palliatifs.
Mme Couture et «Vivre dans la dignité» disent vouloir susciter une prise de conscience au sein de la population en affirmant qu'il y a une différence entre souhaiter cesser de souffrir et demander de mourir. Plus de 1000 personnes ont rallié les rangs de l'organisme depuis sa fondation au début de l'été.
«Il semble que la perception à propos des gens sous performants – qui sont considérés comme une charge pour la société parce qu'il manque de lits dans les hôpitaux – fait en sorte que nous voulons nous débarrasser d'eux au moment même où ils ont le plus besoin de nous, a déclaré Mme Couture. C'est le symptôme que le système lance la serviette en ce qui a trait aux aînés. Il s'agit de l'abus ultime.»
Les Québécois divisés
Chaque année, 45 % du budget du Québec va à la santé. Le sondage révèle que les Québécois sont divisés à propos des dépenses en soins de santé – 44 % des répondants suggèrent que le gouvernement devrait dépenser davantage pour répondre aux besoins et 40 % des gens croient que les patients devraient couvrir une partie des coûts croissants des services. Les autres, 16 %, se sont dits indécis.
Jean-Marc Léger, président de Léger Marketing, a dit que les résultats reflètent des disparités entre les générations.
«La santé est la plus importante question pour les personnes plus âgées, alors que les plus jeunes ne s'en préoccupent pas tellement, contrairement au chômage, à l'économie, au déficit et à l'éducation», a-t-il indiqué. Les Québécois sont vraiment divisés. Mais, ce qui est clair, c'est que les gens veulent une solution. Ils sont mécontents de la façon dont le système de santé est administré.»
Mme Couture, pour sa part, espère que les considérations financières ne sont pas mises en priorité devant la vie humaine. «La société en général semble penser que parce que nous sommes dans le rouge, il s'agit d'une façon de s'en sortir. Nous ne pouvons pas faire ça. N'éliminons pas les gens, éliminons plutôt le problème. Nous avons besoin de réorganiser nos ressources pour faire en sorte que les gens ont accès à des soins palliatifs.»
Source : Journal de Québec, 23 août 2010
COMMENTAIRE DE PHILOMAGE
Il est temps que ce débat reprenne et que la donne soit remise à jour. Les arguments utilisés doivent être confrontés aux besoins des personnes en instance de mourir. C'est primordial! Dans ce dilemme, il existe, d'une part, une volonté individuelle de pouvoir faire ses propres choix de vie ou de mort; ce qui semble naturel dans la perspective où tous et chacun d'entre nous veulent une solution personnalisée dans ces circonstances extrêmes. D'autre part, il y a l'éthique sociale prônée par des personnes bien intentionnées qui veulent un moule ou un cadre d'intervention approprié, qui serait à la portée de tous les citoyens, sans égard à leurs capacités financières et qui s'appliquerait à tous également, quels que soient les désirs de la personne concernée.
Il est certain que la solution adoptée collectivement devra respecter la volonté individuelle. Si on est libre de faire tout ce que l'on veut toute notre vie, à l'intérieur d'un contexte légal, il n'y a pas de raison de ne pas continuer à le faire même lorsqu'il est question de suicide assistée ou d'euthanasie. En revanche, il ne peut y avoir de grandes portes ouvertes permettant à des personnes mal intentionnées de disposer de notre personne comme bon leur semble ou face à des impératifs économiques ou autres. Alors quoi faire ou quoi débattre? J'avancerais ceci comme prémisses à ce débat :
- Il faut s'appuyer sur l'expérience des pays qui ont légiféré en la matière (Suisse, Pays-Bas, Allemagne, France, États-Unis, etc.). C'est le premier pas à faire.
- La volonté de la personne mourante et l'état de sa condition physique et psychologique sont des impératifs de première instance.
- Il faut un cadre d'intervention, souple et adapté à toutes les situations qui se présentent, des pires situations comme des habituelles ou courantes.
- Nous sommes maintenant dans une société laïque au Québec et la dimension judéo-chrétienne qui a prévalue jusqu'ici doit être dépassée ou remise en question à la lumière des nouveaux moyens de la médecine, de l'éthique pluraliste qui existe dans la société, des remises en question individuelles, de l'expérience des autres pays, …
Selon moi, la fin de la vie ne devrait pas être perçue comme une épreuve finale à franchir avant de trépasser. Au contraire, on devrait faire en sorte que le patient obtienne tous les euphorisants possibles pour faire en sorte qu'il meure dans un relatif confort, tout en se rappelant bien qu'il a eu une belle existence et qu'elle valait la peine d'être vécue. Est-ce trop utopiste que de penser que l'on pourrait mourir, de façon naturelle, sans souffrance et sans angoisse? Nous en avons les moyens dans la plupart des cas. Alors, qu'est-ce que nous attendons pour mettre à jour nos protocoles et permettre à nos proches de passer facilement à travers cette épreuve? Si la personne mourante veut un accélérant, qu'est-ce que ça change en bout de ligne?
Regardons ce que nous avons adopté comme protocole à la naissance! La médecine fait tout ce qu'elle peut (et plus) pour alléger la tâche de la future mère. Toutes les conditions sont réunies pour faire de la naissance un événement heureux, le plus facile et le plus sûr possible. Alors, pourquoi ne pas faire de la fin de vie un événement où nous serions garantis de mourir dans des conditions similaires. Maintenant, personne ne voudrait être opérée sans anesthésiant, comme ça se faisait couramment autrefois. Alors, poser la question, c'est presque y répondre!
C'est un débat à suivre de très près, parce que nous sommes tous concernés, quel que soit notre âge.
RD
Libellés : Plus de 70 % des Québécois en faveur de la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté
samedi, août 21, 2010
Possible de mourir chez soi dans la dignité?
Médecin responsable du groupe de médecine familiale (GMF) au Centre médical Saint-Léonard d'Aston, l'auteur est représentant des ordres professionnels au conseil d'administration de l'Office des personnes handicapées du Québec.
« Lors de la dernière réunion du conseil d'administration de l'Office des personnes handicapées du Québec, nous avons eu à échanger dans le but de préparer le mémoire que l'Office présentera à la commission parlementaire des affaires sociales sur le droit de mourir dans la dignité.
J'ai écouté avec attention les différents points de vue de mes collègues administrateurs puisque je participerai à la préparation de ce mémoire. Chacun exprimait son opinion souvent basée sur une expérience vécue avec un proche. J'ai pu constater que la notion de qualité de vie peut varier d'une personne à l'autre. Elle varie aussi pour la même personne au cours de sa vie.
Le lendemain, j'assistais aux funérailles de la plus jeune de mes tantes.
Dans la famille de ma mère, on ne suit pas les règles habituelles de l'espèce humaine. Les plus jeunes meurent avant les plus vieux. Le cadet de la famille, mon plus jeune oncle est décédé il y a plus de 25 ans à l'âge de 42 ans de la maladie de Lou Gehrig. Sa maladie a évolué rapidement, deux ans se sont écoulés entre le diagnostic et son décès. À cette époque, les soins à domicile étaient moins développés. Il est demeuré chez lui jusqu'à la fin.
Dans les dernières semaines, voulant éviter à Jacqueline, sa conjointe, la charge qu'il lui causerait, il m'a demandé de l'hospitaliser. J'étais son médecin. Jacqueline a refusé, prétextant qu'on ne ferait rien de plus à l'hôpital que ce qu'elle pouvait faire chez elle. Elle avait raison. Raymond s'est éteint quelques jours plus tard dans ses bras et entourés de ceux qui l'aimaient.
Tante Denise, elle, a appris en février qu'elle était atteinte d'une maladie mortelle pour laquelle aucun traitement curatif n'était possible. Elle a exprimé le désir de mourir chez elle. Ma cousine Guylaine a été volontaire pour l'accompagner dans cette expérience. Aidé de ses frères et soeurs et bénéficiant du support des soins à domicile ainsi que de celui du médecin de famille de sa mère, elle a pu répondre à son souhait. Tante Denise est demeurée chez elle et a pu mourir dans l'ambiance chaleureuse de son foyer, entouré de ses souvenirs et de sa famille.
Je crois pouvoir dire que dans ma famille, les gens meurent dans la dignité.
Dans ma carrière, j'ai vu des gens mourir dans la dignité, tant dans un établissement que dans leur foyer. J'ai aussi vu mourir des gens sans dignité et cela même à l'hôpital. J'ai vu des gens mourir dans un environnement froid et sans aucun accompagnement.
Dans ma carrière, j'ai aussi vu des familles qui, comme la mienne, ont eu le souci d'accompagner leurs proches pour vivre leurs derniers moments aussi pleinement que possible. Je crois pouvoir dire que pour les familles qui se permettent de vivre cette expérience, la résolution du deuil est beaucoup plus facile. Bien sûr cela suppose le support des proches, des soins à domicile organisé et un médecin disponible.
Dans les prochains mois, la commission spéciale des affaires sociales sur le droit de mourir dans la dignité tiendra des audiences publiques dans plusieurs villes du Québec. Seront abordés aussi les questions de l'euthanasie et du suicide assisté. Elle entendra les citoyens pour recueillir leurs témoignages verbal ou écrit dans le but de formuler des recommandations à l'Assemblée nationale sur le sujet.
Il sera important de participer à cette commission itinérante car ses conclusions et ses recommandations régiront peut-être dans l'avenir les conditions dans lesquelles se déroulera notre propre mort. »
Source: Article paru dans Cyberpresse.ca, le 29 juillet 2010
RD
Libellés : Possible de mourir chez soi dans la dignité?
dimanche, août 15, 2010
Comment aimer la vie à 105 ans?
« L'été de leurs... 105 ans »
Article de Marie-Josée Nantel, Le Soleil
(Québec) Pour le commun des mortels, il est difficile d'imaginer de quoi serait remplie une vie de plus de 100 ans. Mais lorsqu'on rencontre Gérard Lagacé et Caroline Hamel, deux résidants de Québec qui auront franchi le cap des 105 ans cet été, on ne peut qu'espérer avoir eu une vie aussi comblée.
«Être encore vivant à mon âge, c'est une récompense de Dieu», croit M. Lagacé qui a fêté son 105e anniversaire le 9 août au restaurant l'Astral. Diplômé de l'École des Beaux-Arts de Québec dans les années 20, cet artiste a consacré 40 ans de sa vie à restaurer les oeuvres d'art des églises de la ville. «Je n'ai aucun regret. J'ai toujours fait quelque chose de bien pour Lui, précise-t-il au Soleil. Je n'ai jamais manqué d'ouvrage parce que j'aimais mon métier et parce que je n'ai jamais eu peur d'essayer», ajoute-t-il avec un sourire rusé.
Hormis le fait qu'il soit un peu sourd, peu d'indices laissent croire à son âge. Certes, son corps a fini par flancher un peu les dernières années et il se déplace uniquement en chaise roulante, mais M. Lagacé ne souffre d'aucune maladie.
À l'écouter enchaîner les anecdotes de sa vie dans les jardins du Centre d'hébergement et de soins longue durée Saint Brigid's Home à Sillery où il habite, on constate très vite qu'il n'a rien perdu de sa vivacité d'esprit. De mémoire, il cite le prix exact du gallon d'essence en 1931 ou encore celui d'un billet de tramway en 1947, l'année de sa disparition.
«J'aimerais ça en ravoir un. C'était un vrai plaisir de voyager là-dedans. Ça allait tellement bien! Vous ne savez pas tout ce qu'il y avait de beau à Québec dans mon temps», souligne-t-il avec nostalgie.
Aujourd'hui veuf, M. Lagacé a été marié pendant 60 ans à la même femme et a eu quatre enfants. Seuls deux d'entre eux sont encore vivants aujourd'hui, dont sa fille Louise, âgée de 76 ans, qui appelle tous les matins pour s'assurer qu'il va bien. Et quotidiennement, le personnel la rassure. «L'an passé, il a dit qu'il serait encore là dans un an et il est encore là», raconte au Soleil Suzanne Massé, la préposée qui s'occupe de ses soins quotidiens depuis quatre ans.
Le secret de sa longévité, selon lui? «Je mange beaucoup de peppermints et je bois de l'eau», s'esclaffe cet homme dont l'humour semble intarissable. Aussi un grand amoureux de la nature, M. Lagacé passe tous ses après-midi, hiver comme été, à respirer «l'air pur» dans la cour intérieure du Saint Brigid's et à lire.
«Il vit pour aller dehors», confirme Mme Massé. Elle prétend que le priver de sortir est la seule chose qui le chagrine.
«Cet été, il y a eu deux jours en ligne où on lui a refusé d'aller dehors à cause des canicules. Il était tellement à l'envers qu'on l'a sorti la troisième journée, mais on l'a installé à l'ombre, précise-t-elle. Sinon, c'est un gentleman à 100 %. Il est intelligent et respectueux envers les gens. Il est très apprécié ici. C'est l'homme idéal», rigole-t-elle.
Une vie bien remplie
Moins loquace, Caroline Hamel n'en a pourtant pas moins à raconter. Sa vie est digne d'une odyssée. Celle qui aura 105 ans le 30 août prochain a été éducatrice pour des comtes, des vicomtes et des lords d'Angleterre où elle est née.
Au fil de la conversation, elle évoque des histoires abracadabrantes comme celle d'un retour de voyage de Madère, dans un paquebot à la Titanic, où l'orage avait presque tué l'équipage ou celle de son premier mari, un Anglais de 25 ans son aîné avec qui elle tenait une auberge dans les lands. Ou encore celle de son deuxième mari, un Canadien français rencontré en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale et avec qui elle a déménagé ici pour consacrer sa vie au bénévolat avec des enfants malades. «Mais tout ça, ce sont des détails de ma vie privée qui n'intéresse pas le public», croit celle qui n'a jamais eu d'enfants et qui est aujourd'hui veuve.
Autobiographie
Réservée, voire même pudique avec Le Soleil, Mme Hamel a pourtant couché les grands moments de sa vie sur papier. Son autobiographie, Au fil du temps, déborde de détails savoureux. «J'aime m'habiller avec des accessoires spéciaux : des jupes à volants plissés, de larges ceintures de soie à noeud bouffant, des rubans dans les cheveux, etc.», a-t-elle écrit en parlant de son enfance.
Mme Hamel est d'une coquetterie sans nom. Elle tenait absolument à être coiffée pour rencontrer Le Soleil. «C'est une femme tellement fière. C'est ce qui la tient en vie», précise sa préposée, Jeanne Martin. «C'est une femme extraordinaire, très cultivée», mentionne un de ses meilleurs amis à la résidence, Yvon Charbonneau.
Pour célébrer son anniversaire, les employés lui organisent une fête à la fin du mois. «Elle espère que ce ne sera pas trop gros et la seule chose qu'elle nous a demandé, c'est une bière», précise Mme Martin qui lui porte une affection touchante, presque filiale.
Lorsqu'elle est arrivée au Saint Brigid's il y a 10 ans, Mme Hamel aurait dit : «Je suis à l'université de la vie ici». Devant un tel monument de vie, ce sont plutôt ceux qui la côtoient qui ont l'impression de tirer de grandes leçons.
RD
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