mercredi, février 21, 2007

 

La situation des gens âgés au Canada (4) : Conséquences du vieillissement de la population.

UN REPORTAGE DE RADIO-CANADA.CA datant de Février 2002

Titre de l’article : « Le Canada prend des rides »

Réalisé par la journaliste: Florence Meney

Source de l’information :

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/dossiers/vieux/consequences.html

Conséquences du vieillissement de la population

Pourquoi, lorsqu'on évoque le vieillissement de la population, parle-t-on immanquablement des scénarios sombres, des lendemains difficiles, des coûts incommensurables pour notre société? Le pouvoir gris qui prend forme et se structure en notre sein est une réalité tangible; certes, le vieillissement de la population nous forcera à nous regarder, à réexaminer nos modes de fonctionnements, nos politiques et nos mentalités. Mais l'émergence d'une force mature, avec son bagage et sa sagesse, ne peut-elle être vue comme un apport précieux plutôt qu'une calamité?

Vers un changement des mentalités?

Pour le sociologue Jean Carette, qui se consacre à ces questions depuis 25 ans, le vieillissement de la population est une bonne nouvelle pour nous tous. « Un enfant coûte cher, socialement parlant, dit le sociologue. Pendant 20 ans, il faut investir en lui, tandis que les gens âgés ont déjà payé, et majoritairement, ce sont eux qui possèdent le capital. Le vieillissement est un acquis extraordinaire de la société. »
« J'ai 60 ans. Il y a 200 ans, je serais mort. Aujourd'hui, je continue à apporter des choses à la société, et pas uniquement économiquement. En avançant en âge, nous prenons une densité, comme un vin quand il est bon. »

Malheureusement, selon l'expert, la société nous fait perdre notre importance quand nous vieillissons. On souffre beaucoup d'âgisme contre les vieillards. Ce rejet n'est pas facile à enrayer, selon le sociologue, car la société ne perçoit les individus que par leur capacité à gagner de l'argent. Les civilisations précédentes respectaient les individus au-delà de leur dimension économique, ce qui n'est plus guère le cas, d'après Jean Carette.

Les impôts, les retraites :

D'un côté moins optimiste, le système de retraite est confronté à un défi majeur, lié au contexte démographique dans lequel l’espérance de vie s’allonge et les générations nombreuses de l’après-guerre vont partir à la retraite.

« Au Québec, il y a 2000 prises de retraite par semaine à un âge moyen de 58 ans. Sur ces 2000 personnes, la moitié ne sait pas qu'ils prennent leur retraite. Ils tombent au chômage et espèrent revenir sur le marché du travail. Ils traînent jusqu'à 65 ans. »- Jean Carette

Le vieillissement rapide de la population aura un impact sur les finances publiques et sur l'équilibre budgétaire des gouvernements. Le ratio de la population qui supporte la majorité des charges sociales, à savoir les gens de 20 à 64 ans, passera de cinq pour un à deux pour un d'ici le milieu du 21e siècle. La base fiscale de l'État se trouvera réduite d'autant, avec des conséquences pour les services sociaux. Par contre, le vieillissement fera baisser le coût de certains programmes, comme ceux d'Éducation.

Aurons-nous assez d'argent pour nos retraites?

Une enquête récente de Statistique Canada montre que plus de 1,5 million de ménages canadiens dont le chef de famille a 45 ans ou plus ne contribuent pas à une caisse de retraite privée. Ces Canadiens devront donc compter sur les retraites gouvernementales ainsi que sur les épargnes qu'ils auront pu accumuler d'ici la retraite. Le problème est qu'une faible minorité de gens achètent suffisamment de REER pour s'assurer un niveau de vie comparable à celui de la vie active. Cependant, bien des experts précisent qu'après la retraite, les besoins et dépenses diminuent sensiblement.

Le concept de retraite payée par l'État est relativement nouveau : le gouvernement
canadien verse des pensions depuis 1921. Il fallait alors être âgé de 70 ans pour y avoir droit. Le Régime de pensions du Canada, qui a réduit l'admissibilité à 65 ans, a été établi en 1966. L'avenir du régime québécois des rentes est assuré.

L'impact sur la santé :

On n'entend que cela, on ne lit que cela : le coût de la santé augmente à une vitesse effarante. Les dépenses totales des Canadiens ont franchi en 2001 la barre psychologique des 100 milliards de dollars. Et bien entendu, une partie de cette augmentation est imputable aux soins exigés par une population vieillissante.

Avec l'âge, nous utilisons de plus en plus les services de santé. Avant 65 ans, la dépense publique annuelle en santé et en services sociaux était inférieure à 2000 $. À 65 ans, ce montant se chiffre à 6000 $, pour passer à 10 000 $ à 80 ans et à 16 000 $ après 85 ans. Avec un peu d'ironie, on pourrait dire qu'en atteignant son but, à savoir nous garder en vie le plus longtemps possible, la médecine crée son propre problème, car plus nous vivons longtemps, plus nous pesons lourd sur le système.

À partir de 55 ans, les hommes ont davantage recours aux services de santé que les femmes. Mais à partir de la soixantaine, le coût de la santé grimpe de façon spectaculaire pour les deux sexes.

Au Québec, par exemple, la proportion du produit intérieur brut consacrée à la santé et aux services sociaux pourrait passer de 7 % en 1998 à 15 % en 2050. Ce poids sur le système de santé ira en s'accroissant au fur et à mesure que la génération des baby-boomers deviendra, elle aussi, âgée.

Cette crise du système de santé face à une population vieillissante a été mise en évidence à plusieurs reprises, que ce soit au Québec dans le cadre de la Commission d'étude sur les services de santé et les services sociaux (commission Clair) ou, tout récemment, par le rapport intérimaire déposé par Roy Romanow, chargé d'une commission royale sur la réforme du système de santé.

Les baby-boomers sont responsables de plus de la moitié de l'augmentation des visites chez les médecins canadiens en 1999 :

Selon des chiffres de IMS HEALTH, les Canadiens âgés de 40 à 59 ans ont été responsables de 52 % des 22 millions de visites supplémentaires effectuées dans les cabinets de médecins en 1999. Ces chiffres donnent une idée du défi prévisible que pose le vieillissement de cette génération.

Des maladies les plus diagnostiquées, l'hypertension artérielle est celle qui a connu la plus forte augmentation.

Taux d'hospitalisation des personnes âgées au Canada :

Elles sont trois fois plus susceptibles d'être hospitalisées que les plus jeunes. L'hospitalisation est aussi beaucoup plus longue.

Selon des données récentes de l'Institut canadien d'information sur la santé, on constate que le secteur public assume toujours une grande majorité des dépenses de santé. Le Canada et la France se situaient, en 1998-1999, au 3e rang des pays du G-7 en ce qui concerne l'importance des ressources consacrées à la santé. Par contre, le Québec est l'une des provinces qui consacre le moins d'argent par habitant pour soigner la population. Les changements démographiques poussent le gouvernement à chercher des solutions pour un avenir qui, sinon, promet d'être difficile.

« C'est certain qu'on a des choix à faire, ce qui n'était pas le cas avant, parce que les gens mourraient. Mais c'est une question de débat de société. »- Jean Carette

Des questions d'éthique et de prévention :

Qui décidera quel montant investir pour prolonger la vie de quelqu'un de très malade, de très âgé, de quelques jours ou de quelques semaines? Si la majorité des personnes âgées peuvent demeurer autonomes et en bonne santé longtemps et ne connaître qu'une courte période de maladie à la fin de leurs jours, le système de santé pourra sans doute trouver en lui-même des solutions, d'où l'importance de la prévention des maladies.

Par exemple, chez les plus de 75 ans, les simples chutes tuent deux fois plus que les meurtres, les suicides et les accidents d'auto combinés. Souvent, ces chutes peuvent être évitées.

Les médicaments les plus prescrits aux personnes âgées :

Les analgésiques, les médicaments contre l'hypertension artérielle, les médicaments pour le cœur et l'estomac.

Cependant, il ne faut pas dramatiser :

Selon François Béland, spécialiste dans le domaine du vieillissement et des soins de santé à l'Université de Montréal, la société peut bel et bien préparer son système de santé pour qu'il puisse faire face au vieillissement de la population. Au Québec en particulier, selon l'expert, les instruments nécessaires sont déjà en place, et ce n'est en fait qu'une question de volonté, un débat public. « Nous avons 20 ans pour réagir, il n'est pas trop tard », déclare-t-il. Certes, concède M. Béland, les coûts de santé vont augmenter, mais pas de façon si faramineuse. La société peut faire face à ces coûts, si elle admet le principe de hausses d'impôts et de taxes pour répondre aux nouvelles exigences. Par ailleurs, selon M. Béland, il faut absolument dissiper le mythe qui veut que le secteur privé puisse mieux répondre que l'État aux besoins grandissants en santé. Il explique que la société finit toujours par payer la note, que ce soit en passant par des services de soins privés ou par des services publics, et que l'État est mieux à même de gérer le système. « Au bout du compte, dit-il, tout est une question de redistribution de la richesse. Les plus vulnérables, soit les plus pauvres, les plus âgés, utilisent plus les services de santé, mais les plus riches doivent accepter de financer les services utilisés par tous. »

Le spécialiste constate que le gouvernement du Québec tarde à prendre la situation en main. À la suite du rapport de la commission Clair, qui selon M. Béland mettait de l'avant des pistes de solution intéressantes, Québec ne bouge guère et attend le rapport fédéral Romanow, tout en martelant le fait que la santé relève du provincial. Parmi les pistes relevées dans le rapport Clair, M. Béland évoque la mise en place de groupes de médecine familiale, mais aussi et surtout celle de sections de réseaux intégrés destinés aux personnes âgées. Le principe : accorder un budget global à une entité chargée d'administrer toute la gamme de services destinés à cette clientèle, de l'hébergement à l'hospitalisation et aux soins à domicile, en passant par les médicaments. Selon lui, ce système serait beaucoup plus rationnel et efficace.

Un monde du travail en révolution :

Plus le nombre de personnes âgées augmente par rapport aux jeunes, moins le nombre de gens cotisants aux régimes de retraite divers est élevé. L'une des conséquences directes : il sera bientôt révolu le temps où l'on prenait sa retraite à 50, 55 ans. D'une part parce que le système n'aura pas les moyens d'assurer à tous une retraite longue et dorée, d'autre part parce qu'on aura une pénurie de main-d'œuvre et qu'il faudra garder les travailleurs déjà en place.

La Société québécoise de psychologie du travail et des organisations parlait de ce danger à l'automne 2001 en faisant porter son colloque annuel sur l'impact de l'arrivée massive à la retraite des baby-boomers. Parmi les conséquences qui se profilent à l'horizon, on retrouve le problème du manque de relève pour combler les postes laissés vacants par les nouveaux retraités. Dans une telle situation, on risque aussi de briser le lien entre les employés plus âgés et les nouveaux, et de perdre ainsi l'expérience acquise. La SQPTO constate qu'il faut de toute urgence planifier cette transition pour éviter un épisode traumatisant, comme celui du départ en masse des infirmières au sein du système de santé québécois, mais à plus grande échelle.

La fonction publique : d'ici dix ans, au Québec, plus de 40 % des employés permanents de la fonction publique provinciale auront soit pris leur retraite, soit démissionné, ou seront simplement morts. On parle ici d'une main-d'œuvre majoritairement francophone. Ces départs pourraient alors amorcer une révolution dans la composition linguistique et culturelle de la fonction publique, selon qui remplacera ces employés.

Quelques données pour la fonction publique québécoise :

- Aucun haut fonctionnaire n'a moins de 35 ans.
- La moyenne d'âge des cadres supérieurs est de 51 ans.
- La moyenne d'âge de la direction est de 52 ans.

Dans le secteur privé, on retrouve les mêmes tendances. Selon le Conseil du patronat du Québec, beaucoup d'entreprises devront remplacer jusqu'à la moitié de leur main-d'œuvre d'ici dix ans. Dans un article paru dans le quotidien Le Devoir, le président du CPQ, Gilles Taillon, explique que le déclin démographique aura un impact négatif sur la capacité de la société québécoise d'assurer sa croissance économique et sa prospérité.

Face à cette perspective, le défi des entreprises sera de fidéliser ses employés pour les garder le plus longtemps possible. On se tourne aussi vers l'importation de « sang neuf » ou de « cerveaux neufs » venus de l'étranger.

Un monde du travail moins sécurisant : la disparition graduelle de l'État-providence aura non seulement des effets sur les services sociaux et de santé, mais changera les règles sur le marché du travail. Selon la sociologue Hélène David, du groupe de recherche sur les aspects sociaux de la santé et de la prévention de l'Université de Montréal, on connaîtra ainsi une déréglementation du marché du travail avec une dérégulation des salaires et un affaiblissement de la protection au travail, ainsi qu'un alourdissement des tâches. Bref, un monde du travail plus sauvage, plus éreintant.

Dernier commentaire :

C'est dans ce monde en mouvance que je débute ma retraite. Qu'est-ce qui m'attend réellement? Je ne le sais pas. Un grand nombre d'inconnus sont devant moi. C'est le cas aussi pour tous ceux qui se voient rendus à cette période de leur vie, que l'on assimile généralement à une période de repos, de contemplation ou de réflexion et de loisirs en permanence.

RD

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La situation des gens âgés au Canada (3) : Comment vivent les personnes âgées?

UN REPORTAGE DE RADIO-CANADA.CA datant de Février 2002

Titre de l’article : « Le Canada prend des rides »

Réalisé par la journaliste: Florence Meney

Source de l’information :

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/dossiers/vieux/comment.html

Comment vivent les personnes âgées

Où vivent-elles?

Les personnes âgées habitent principalement en ville (3 sur 4). Cependant, beaucoup proviennent encore de milieux ruraux. Parmi les personnes âgées qui vivent en milieu urbain, la proportion de femmes est encore plus élevée que dans la population âgée en général. Cette tendance est particulièrement claire dans les grandes villes telles que Montréal, où les deux tiers des personnes âgées sont des femmes.

La plupart sont propriétaires de leur logement. Les villes ne sont pas toujours équipées pour répondre à leurs besoins, mais de plus en plus de municipalités doivent en tenir compte et offrir des services adaptés.

La majorité des personnes âgées résident à leur domicile. Un peu plus de la moitié sont en couple. Bien sûr, comme la longévité est plus élevée chez les femmes, beaucoup de ces dernières se retrouvent seules à un âge avancé. Sept pour cent des vieillards vivent avec un membre de leur famille. La solitude est donc le lot de beaucoup d'entre eux : en 1996, près du tiers des personnes âgées vivaient seules, alors que ce chiffre est de 8 % pour la moyenne de la population.

Ceux qui vivent dans des foyers spécialisés, un chiffre qui peut surprendre : moins de 1 personne âgée sur 10 réside dans un foyer. C'est au Québec cependant que le pourcentage de résidents est le plus élevé au Canada. Ceci vient de la forte proportion de gens âgés qui vivent dans des communautés religieuses.

Le revenu des personnes âgées, le travail

La plupart des personnes âgées sont à la retraite, évidemment. Pourtant, une petite proportion d'entre elles travaille encore, soit 6 %. Statistique Canada note que moins de gens âgés ont une activité professionnelle qu'auparavant : en 1976, ils étaient 9 %. Parmi ceux qui ont un emploi, on compte une forte proportion d'hommes. Près de la moitié des emplois qu'ils occupent sont à temps partiel, et plus de la moitié d'entre eux sont travailleurs autonomes ou non rémunérés.

Les autres individus tirent leur revenu de plusieurs sources, caisses de retraites privées ou gouvernementales, aide familiale parfois. On note qu'il existe de fortes disparités dans le niveau de vie des vieillards : bien que les chiffres du gouvernement fédéral indiquent que le revenu des plus de 65 ans a augmenté au cours des 20 dernières années, les personnes âgées continuent de vivre en moyenne avec beaucoup moins de ressources que les individus des autres groupes d'âge.
En 1997, le revenu moyen d'une personne âgée s'élevait à un peu plus de 20 000 $.

Les femmes âgées, elles, vivaient en moyenne avec un maigre 16 000 $ par année.
Des millions de Canadiens restent sur leur faim et Le fossé se creuse entre les familles riches et les familles pauvres.

Les sources de revenu des personnes du troisième âge :

- Prestations de la sécurité de la vieillesse : 38 % du revenu total pour les femmes, 21 % pour les hommes.
- Régimes de retraite privés : 13 % du revenu pour les femmes, 27 % pour les hommes.
- Régime de pensions du Canada - Régie des rentes du Québec : 21 % du revenu pour les hommes et 22 % pour les femmes.


La famille

Les nouveaux grands-parents (et arrière-grands-parents)

Les personnes plus âgées jouent un rôle croissant auprès de leur famille. Alors que les enfants sont débordés, que les jeunes mères travaillent autant que leur conjoint, les grands-parents deviennent un soutien précieux auprès des petits enfants. De ce point de vue, les grands-parents assument un rôle très important dans la société d'aujourd'hui. Souvent pour ces personnes, s'investir ainsi activement après la retraite (ou parfois alors que la carrière se poursuit) représente véritablement un nouveau départ.

Les nouvelles grands-mères sont des femmes actives, qui ont souvent encore une profession. Elles assurent un rôle pivot entre les générations, et ce malgré une multitude d'activités.

Dans certains cas, les grands-parents se voient forcés d'assumer la tâche d'élever leurs petits-enfants quand les parents sont absents.

Un phénomène très nouveau : non seulement les grands-parents s'occupent de leurs petits-enfants, mais un nombre grandissant d'arrière-grands-parents, encore très en forme, sont présents et actifs au sein de leur famille.

Les nouvelles technologies :

les aînés plus branchés qu'on le pense

Ils sont encore en minorité, mais parmi les personnes du troisième âge, de plus en plus s'intéressent aux nouvelles technologies. Un nombre croissant d'entre eux possède un ordinateur. En 1997, 13 % des ménages dont le chef était âgé de plus de 65 ans avaient un ordinateur, alors qu'en 1990, ce n'était que 5 %. On sent encore une certaine réticence par rapport à l'utilisation d'Internet, puisqu'en 1997, seuls 4 % des ménages âgés y étaient abonnés, contre 15 % des ménages plus jeunes.

Les personnes âgées sont encore souvent vulnérables

Nous avons vu que beaucoup de vieillards vivent encore avec un maigre revenu, ce qui les place dans une situation précaire, parfois même sur le plan alimentaire, un phénomène accru par l'isolement.

À 80 ans, 33 % des gens ont un apport calorique inférieur à la norme de 1500 calories par jour, et 75 % manquent de calcium. À leur entrée à l'hôpital, de 50 % à 60 % des personnes âgées sont sous-alimentées.

La sécurité :

Les personnes âgées se sentent-elles à l'abri de la criminalité? Une enquête de 1993 a montré que un Canadien sur quatre se sentait peu ou très peu en sécurité lorsqu'il marchait seul dans son quartier après la tombée de la nuit. La crainte de la criminalité frappe plus durement les gens âgés. Combien disent ne pas se sentir en sécurité lorsqu'ils marchent seuls dans leur quartier la nuit? La réponse : 23 % chez les 15 à 24 ans; 23 % chez les 25 à 44 ans; 26 %; chez les 45 à 64 ans; 41 % chez les 65 ans et plus.

La consommation de drogue et d'alcool

Des études effectuées pour Santé Canada montrent que la toxicomanie prévaut beaucoup moins chez les plus de 65 ans que parmi les populations plus jeunes. Les gens âgés boivent aussi moins que les jeunes, même si l'alcool est leur drogue de choix. Ils sont aussi beaucoup moins susceptibles d'avouer un éventuel problème de dépendance que les plus jeunes.

Les médicaments

L'usage des médicaments croit avec l'âge et devient problématique chez certains vieillards. D'après les résultats de l'Enquête nationale sur l'alcool et les autres drogues (ENAAD), effectuée en 1989 pour Santé Canada, un peu plus du quart des femmes âgées et environ un cinquième des hommes âgés ont déclaré avoir pris trois médicaments et plus dans le mois précédant le sondage. Les personnes âgées qui faisaient usage de plusieurs médicaments étaient proportionnellement plus nombreuses que les autres à penser que leur santé se détériorait, qu'elles avaient une vie stressante et qu'elles ne pouvaient pas se tourner vers leur famille ou vers des amis en cas de difficulté. Le vieillissement et les maladies graves accroissent la sensibilité de l'organisme aux somnifères et aux tranquillisants. Ces médicaments sont en effet plus à même de produire des effets secondaires chez les personnes âgées que chez les personnes plus jeunes parce qu'ils demeurent plus longtemps dans leur organisme.

La discrimination et les abus contre les gens âgés

Charte des droits et libertés de la personne :

« Toute personne âgée ou handicapée a le droit d'être protégée contre toute forme d'exploitation. »

Être âgé n'est pas toujours une sinécure dans un monde où la jeunesse est érigée en valeur suprême. Les personnes du troisième âge sont souvent victimes de discrimination sur le marché du travail, dans les institutions où elles résident, mais aussi dans beaucoup d'aspects de la vie courante.

Les mesures de protection actuelles pour les personnes âgées en perte d’autonomie constituent un terrain de plus en plus propice aux abus et à l’exploitation de nos aînés. Les personnes et les organismes consultés nous en ont donné de multiples exemples. C’est collectivement que la société québécoise doit agir pour contrer ce phénomène. »

Pierre Marois, Commission des droits de la personne

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La situation des gens âgés au Canada (2) : Qui sont les personnes âgées?

UN REPORTAGE DE RADIO-CANADA.CA datant de Février 2002

Titre de l’article : « Le Canada prend des rides »

Réalisé par la journaliste: Florence Meney

Source de l’information :

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/dossiers/vieux/qui.html

Qui sont les personnes âgées?

On parle trop souvent des personnes âgées comme d'un groupe monolithique aux intérêts et caractéristiques uniformes. Il s'agit dans les faits d'une multitude très diversifiée qu'on ne saurait, sans risquer de schématiser, réduire à quelques chiffres. Cependant, certaines tendances se dégagent; elles permettent de mieux comprendre le nouveau rôle qu'assument les gens de l'âge d'or dans notre société, ainsi que leurs besoins.

Beaucoup de femmes :

Une chose est claire : avec l'âge, la proportion de femmes augmente dans la population. Chez les personnes à l'âge très avancé (soit 85 ans ou plus), 70 % sont de sexe féminin, alors qu'à 65 ans, cette proportion est de 54 %. Selon Statistique Canada, ce phénomène est plutôt récent et vient de ce que l'espérance de vie des femmes a augmenté beaucoup plus vite que celle des hommes au cours des 30 dernières années.

Les baby-boomers sont en passe de devenir les aînés de demain :

Les baby-boomers constituent le grand groupe de futurs retraités. Il s'agit de toute la vague d'individus nés dans l'euphorie de l'après-guerre, entre 1946 et 1960. Ce groupe, qui détient actuellement beaucoup des meilleurs emplois et postes-clés de la société, s'achemine vers l'âge de la retraite. Ce sont les gens âgés de demain (on parle parfois de papy-boomers), et leur départ massif à la retraite aura des conséquences importantes. Ils sont en général en bonne santé, instruits, bien nantis...

Plus d'immigrants et de minorités :

Bien que, parmi les immigrants, la natalité soit plus forte que dans la moyenne de la population, ce segment de la société n'échappe pas au phénomène du vieillissement. Plus du quart de la population âgée est maintenant constitué d'immigrants. Dans la plupart des cas, il s'agit d'individus qui vivent au Canada depuis longtemps. Fait culturel : les immigrants âgés vivent plus souvent avec leur famille — ils sont donc moins seuls — que les autres Canadiens âgés.

Par contre, les minorités dites visibles ne comptent que pour une faible proportion des gens âgés. La plus grande partie d'entre eux sont d'origine chinoise.

Un cas particulier, celui des Autochtones âgés :

La population autochtone du Canada (environ 1 million de personnes) est beaucoup plus jeune que la moyenne du pays. De plus, l'espérance de vie des autochtones est inférieure à celle des autres Canadiens.

Le gouvernement fédéral prévoit cependant que, d'ici 2016, le nombre d'aînés qui s'identifient à la culture autochtone devrait tripler pour atteindre 74 000 personnes. Il faut noter qu'au sein des nations autochtones, cette évolution est loin d'être uniforme et serait plus marquée pour ceux qui vivent dans les villes que ceux des réserves et régions rurales.

Cette augmentation pose tout un défi aux gouvernements, car les personnes âgées autochtones ont des besoins bien spécifiques. Souvent, elles communiquent peu ou pas du tout en français ou en anglais (12 % des Autochtones de plus de 65 ans ne parlent pas l'une des deux langues officielles); on connaît donc mal leurs besoins. Une forte proportion est peu scolarisée. Plusieurs enquêtes menées au niveau fédéral montrent que cette section de la population est peu ou mal informée des programmes d'aide auxquels elle a accès, que ce soit en matière de logement, de santé, de transport, d'aide juridique, etc.

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La situation des gens âgés au Canada (1) : Quelques données démographiques.

J’ai trouvé ces précieuses informations en fouillant sur le site de Radio-Canada.ca. En 2002, j’étais loin de penser que je m’intéresserais de près aux problèmes des personnes âgées. J’étais encore à trois ans de la retraite.

Le portrait synthèse que trace Mme Florence Meney de la situation des personnes âgées au Canada et au Québec mérite d’être lu et relu, tellement il nous donne une vision claire de cette nouvelle réalité qui va s’imposer inexorablement dans la première moitié de ce XXIe siècle.

UN REPORTAGE DE RADIO-CANADA.CA datant de Février 2002

Titre de l’article :
« Le Canada prend des rides »

Réalisé par la journaliste: Florence Meney

Source de l’information :

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/dossiers/vieux/donnee.htmlS

Quelques données DÉMOGRAPHIQUE :

Avez-vous 65 ans ou plus? Si oui, on vous compte parmi les 3,7 millions de personnes dites âgées du Canada. Avec l'augmentation de l'espérance de vie, qui est maintenant de plus de 75 ans, les progrès de la médecine et la faible natalité, nous vieillissons collectivement à la vitesse grand V. En fait, plus de 1 Canadien sur 10 est maintenant une personne âgée, et cette tendance va aller en s'intensifiant au cours des années à venir

De nouvelles données de Statistique Canada, rendues publiques en juillet 2002, le confirment. Ces informations issues du recensement de 2001 révèlent notamment que 13 % des Canadiens sont âgés de plus de 65 ans, et que l'âge médian canadien a fait un bond historique de 2,3 ans par rapport au dernier recensement, celui de 1996, passant de 35,3 ans à 37,6 ans. En clair, cela signifie que la moitié de la population canadienne a moins de 37,6 ans, et que l'autre moitié a dépassé cet âge.

Le Canada vieillit donc, et à l'intérieur du Canada, le Québec vieillit encore plus vite. Selon l'ancien vérificateur général du Québec, Guy Breton, le Québec verra sa proportion de personnes âgées passer de 12 % à 24 % en 30 ans, alors que pour le reste du Canada, il faudra 44 ans pour arriver au même résultat. « Le phénomène du vieillissement se manifeste également dans plusieurs pays industrialisés, mais il est plus préoccupant au Québec, car il se vit sur une période plus courte », a déclaré Guy Breton.

En 2001, le Québec était, ex aequo avec la Nouvelle-Écosse, la province championne sur le plan de la vieillesse : l'âge médian y est de 38,8 ans.

Âge médian selon les provinces et territoires (2001)source : Statistique Canada

- Québec = 38,8 ans
- Nouvelle-Écosse = 38,8 ans
- Nouveau-Brunswick = 38,6 ans
- Colombie-Britannique = 38,4 ans
- Terre-Neuve et Labrador = 38,4 ans
- Île-du-Prince-Édouard = 37,7 ans
- Ontario = 37,2 ans
- Manitoba = 36,8 ans
- Saskatchewan = 36,7 ans
- Yukon = 36,1 ans
- Alberta = 35,0 ans
- Territoires du Nord-Ouest = 30,1 ans
- Nunavut = 22,1 ans

Les âges de la vieillesse :

On ne peut plus mettre toutes les personnes du troisième âge dans le même sac. En effet, ce qu'on appelle un peu naïvement « l'âge d'or » est de plus en plus long (il peut durer 30 ans et plus), et un homme de 65 ans n'a guère plus de choses en commun avec un vieillard de 95 ans qu'avec un individu de 40 ans. En fait, c'est la société qui décide quand nous sommes devenus des citoyens du troisième âge, parfois même alors que nous nous sentons encore pleins de jeunesse.

On distingue donc de plus en plus souvent trois âges de la vieillesse : « les personnes âgées » à partir de 65 ans, « les vieillards » de 75 à 85 ans, et finalement les « grands vieillards », au delà de 85 ans, qui sont de plus en plus nombreux.

En dix ans, de 1991 à 2001, le nombre de Canadiens âgés de 80 ans et plus a augmenté de 41 %. Il atteint aujourd'hui 932 000 personnes. Et c'est loin d'être terminé : on s'attend à voir, au cours de la prochaine décennie, une nouvelle hausse, de 43 % cette fois, pour atteindre 1,3 million de personnes très âgées.

Les centenaires, plus nombreux que jamais. En 2001, 3795 Canadiens figuraient dans ce club sélect. Un nombre qui est cependant appelé à croître encore, puisque les enfants qui naissent aujourd'hui ont une chance sur deux d'atteindre cet âge vénérable, d'autant plus que l'on est en train d'éliminer bon nombre de maladies qui décimaient jadis les personnes âgées (certaines formes de cancer, par exemple).

Un autre accroissement significatif est celui de la tranche d'âge des 45 à 64 ans : on en dénombre 36 % de plus qu'il y a dix ans, soit 7,3 millions de personnes, le quart de la population.

Au Québec, les jeunes de 19 ans représentent moins du quart du nombre de citoyens; à 24 %, c'est la plus faible proportion au pays.

La population du Québec commencera à décroître en 2026.

Il y a encore plus de femmes que d'hommes âgés au Canada, mais l'écart tend à diminuer. Pour 100 femmes âgées de 65 ans et plus, on compte 75 hommes, une hausse par rapport à 1991 (72 hommes pour 100 femmes).

Les statisticiens et analystes ne croient pas que l'arrivée continuelle d'immigrants au Canada puisse avoir un impact significatif pour diminuer le vieillissement de la population globale, et ce, même si on augmentait considérablement leur nombre. Leur proportion est en effet trop faible par rapport au raz-de-marée de population vieillissante.

Pas juste au Canada :

Lorsqu'il se compare à d'autres pays industrialisés en utilisant l'âge médian comme critère, le Canada se situe dans la moyenne :

Âge médian : comparaison avec d'autres pays (2001)source : Statistique Canada

- Japon = 41,2 ans
- Italie = 40,2 ans
- Allemagne = 40,1 ans
- Royaume-Uni = 37,7 ans
- Canada = 37,6 ans
- France = 37,6 ans
- Russie = 36,9 ans
- États-Unis = 35,5 ans
- Australie = 35,2 ans

C'est donc l'Occident dans son ensemble qui est confronté au vieillissement de sa population.

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lundi, février 12, 2007

 

Atteindre l’âge vénérable de 62 ans.

Cette semaine, c’est mon anniversaire de naissance, vendredi, le 16 février. Je ne me sens pas plus vieux qu’hier ou avant-hier ou il y a un an.

Seulement, je me rends compte que mon image personnelle et mon physique changent. J’ai toujours la forme et je me sens bien dans ma peau. Mais, quand je me regarde dans le miroir, je me vois vieillir et je ne sais pas quoi penser ni quoi dire là-dessus.

C’est le même miroir de la salle de bain qui est en place depuis que j’ai acheté ma maison. Lui, il a pris quelques taches et quelques éclaboussures depuis le temps que nous l’utilisons. Peut-on dire qu’il a vieilli comme moi ? C’est certain qu’il ne me renvoie plus la même image de moi-même. Quand je me suis regardé dedans la première fois, j’avais les cheveux roux sans fil blanc, la barbe rousse et tout le visage bien en place. C’était en 1983 et j’avais alors 38 ans. Je débutais alors ma famille. J’attendais mon premier enfant qui est né d’ailleurs en juin 1983, suivi de ma fille deux ans plus tard en juillet 1985. Et, tout ce temps-là a passé comme par enchantement.

Aujourd’hui, j’ai la barbe toute blanche et les cheveux moitié roux, moitié blanc. J’ai les mêmes yeux interrogateurs, entourés d’un visage qui a perdu un peu de sa fraicheur. J’ai 24 ans de plus.

J’ai eu toutes sortes d’épreuves et de difficultés au cours de ces années. J’y ai presque laissé ma peau. Mais, je m’en suis sorti et aujourd’hui, je rêve d’une deuxième jeunesse. Je suis à ma pension. Ma famille est élevée. Ma conjointe est partie depuis plus de trois ans. Et, là encore, j’ai survécu. Même, je dirais que les malheurs comme les bonheurs m’ont grandi. Dans mon esprit, je suis en paix avec moi-même.

Quand je regarde en arrière, je me rends compte que j’ai donné beaucoup de bonheur aux miens, même s’ils ont oublié pratiquement tout. Moi, j’en garde un souvenir profond. Je revois souvent ma fille dans ma tête, une belle enfant aux joues arrondies et aux bras et aux mains potelés, qui avait toujours un visage souriant. Elle était adorable. Malheureusement, elle est partie de la maison, sans que je puisse lui tracer le chemin du bonheur; elle m’a fait faux bond à 18 ans et elle a décidé de faire sa vie avec quelqu’un que je n’approuvais pas. Je me suis dit qu’un jour, elle va retrouver ses esprits et revivre ses beaux souvenirs d’enfance et revoir les journées ensoleillées de ses jeunes années pour mieux vivre le reste de ses jours.

Mon garçon me suit toujours à la trace. Il semble rayonner de plus en plus à mesure qu'il vieillit. Il vient de quitter le gîte paternel et il est toujours présent à la maison chaque semaine. Lui, il est demeuré profondément attaché à moi et à toutes les joies que l’on a vécues ensemble. Et, je le comprends. Lui aussi se trace un chemin conforme à ses aspirations et à ses attentes. Et, je crois sincèrement qu'il va réussir.

Mon ex-conjointe, c’est peine perdue! Elle a rendu l’âme, oubliant toutes les joies de cette famille de quatre personnes. Elle vit la fin de ses chimères au travail et elle a tout laissé derrière elle pour des fumisteries de petite carrière. C’est son choix et je me rends compte qu’elle a bifurqué dans une autre direction. C’est bien ainsi parce qu’elle aurait sûrement rendue mon existence misérable. Dans un couple, il faut vivre en harmonie et avec les mêmes valeurs, sinon c’est la débâcle.

Il y a de cela quelques années déjà, elle est partie avec des rêves inassouvis, de la rancœur tout le tour de la tête et plein de sentiments négatifs. Elle pensait refaire sa vie professionnelle et jouer des rôles importants. Je la regarde aujourd’hui, et je vois le vide de son existence. Il n’y a plus de retour en arrière possible. Moi, je me suis éloigné d’elle, au début, bien obligatoirement. Maintenant, je ne souhaiterais plus vivre avec elle parce que nos valeurs ne coïncident plus et la vision que j’ai d’elle fait en sorte qu’elle me déplaît souverainement.

L’avenir est ailleurs. Il débute par la réussite de mon garçon et éventuellement de ma fille. Moi, je me dois de bien composer avec mon entrée dans une nouvelle phase de la vie, celle de la retraire. Je pense avoir bien pris le tournant. Le reste est occupé à me planifier des petits bonheurs à chaque jour qui passe. Ce qui ne m'empêche pas de donner de la joie et des bons conseils aux gens que je côtoie.

Je me souhaite encore de nombreux autres anniversaires. Espérons qu’il en sera ainsi encore fort longtemps. Dans tous les cas, je scrute les gens de mon âge autour de moi et même ceux qui sont plus avancés pour essayer d’apprendre de nouvelles recettes fruits de leurs expériences, dans le but de mieux profiter de la vie.

RD

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jeudi, février 08, 2007

 

Le ski de fonds à 62 ans.






Hé oui! J’ai pris ma retraite en juillet 2005 et les premières choses que j’ai achetées en priorité, ce sont des patins à glace à la fin de l’été et des skis de fonds au milieu de l’automne.

Ça faisait des années que je n’avais pas fait de ski de fonds. Alors, pourquoi recommencer et faire les frais d’un nouvel équipement?

Je me suis dit que j’allais en faire de temps en temps et que c’était là une bonne intention pour me garder en forme. Cette fois, je voulais avoir l’équipement parfait, celui qui convenait à mon poids et à mon physique. Je ne voulais pas être ultra-performant, mais seulement très bien équipé à un prix raisonnable. J’avais l’intention de me faire plaisir tout en me remettant en forme.

Comme j’habite la banlieue de la Ville de Québec, les sites pour faire du ski de fonds sont nombreux et faciles d’accès. En fait, j’étais plus futé que cela. Je voulais fréquenter des sites près de chez moi, pas très difficiles à parcourir et qui ne me coûteraient rien ou presque rien. Tout à fait légitime, vous me direz.

Hé bien! J’ai trouvé. Il y a un club de golf qui se trouve aux abords de la Ville de Val-Bélair et qui l’hiver venu, offre gratuitement une piste de ski de fonds de quelques kilomètres, bien entretenue et cela, tout à fait gratuitement. Je ne suis évidemment pas le seul à en profiter puisque à chaque fois que je vais emprunter cette piste, il y a plein de voitures dans le stationnement. Fait à noter : ce sont des séniors comme moi qui l’utilisent le plus.

C’est un bijou de piste, pas très difficile à parcourir avec de petites pentes, plein de bosquets d’arbres et un couvert végétal intéressant. Surtout, l’orientation générale de la piste est franc ouest, tout ce qu’il faut pour avoir un beau soleil d’hiver qui vient nous frapper en plein visage. Des moments d’extase car le soleil est un phénomène rare en hiver au Québec.

Des gens peuvent aussi y faire de la raquette et de la motoneige.

Je me prépare lentement, met en place les écouteurs de mon radio portatif sur les oreilles et je démarre tout aussi lentement sur les pistes. Car j’aime prendre mon temps et faire la principale piste sans me presser aucunement. Il est vrai que les gens me dépassent continuellement, je ne me sens pas dépassé pour ça et je me perds à écouter la musique qui me bourdonne dans les oreilles. Je sens le froid autour de moi et je ne m’en préoccupe pas tellement je suis bien habillé et bien équipé. Quand je commence à me réchauffer en parcourant la piste, je me sens comme à vingt ans, avec un cœur de jeune, plein d’avenir et d’espérance.

Ce que j’aime le plus, c’est quand le soleil vient de frapper de plein fouet. Alors, j’arrête d’un coup sur la piste, comme paralysé par le faible rayon jaune. Tout s’éclaire autour de moi, illuminé par cette forte énergie qui me garantit un proche printemps qui lui redonnera toute sa vigueur.

Comme je n’accélère pas beaucoup, j’ai toujours l’impression d’être un champion. Après tout, à pratiquement 62 ans d’âge, les jeux olympiques pour les Séniors, c’est de faire la piste à sa vitesse et de se rendre au bout pour toucher le fil d’arrivée. Rien de plus! C’est un plaisir énorme de se rendre là. C’est comme si la vie n’avait pas de fin et que la prochaine fois, tout serait encore plus merveilleux.

Je me désole un peu beaucoup pour les gens qui me dépassent continuellement, qui sont encore ancrés dans une course à la performance et qui veulent, à tout prix et le plus vite possible, terminer le parcours. Je me dis qu’ils ne comprennent pas les âges de la vie. Dépassé la soixantaine, on n’a plus rien à prouver. Il nous reste la joie de pouvoir contempler les plus beaux paysages d’hiver et de s’y attarder le plus longtemps possible parce que ce sont nos plus beaux jours pour se repaître de la chaleur du soleil, celui d’un astre naissant qui nous fait goûter les joies simples du plein air.
Je continue à me payer des petits bonheurs tous les jours. Le ski de fonds en est un parmi d'autres. Je suis content de pouvoir en profiter à mon goût.
RD

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Les aliments anti-cancer.

Le meilleur plan pour lutter contre le cancer? Une saine alimentation, du gros bon sens et des livres de recettes malins.

Source de l’information : par Isabelle Huot, docteur en nutrition (ellequebec.com)

C'est un fait: le cancer, deuxième cause de mortalité au Canada, touchera environ 35 % des femmes et 41 % des hommes au cours de leur vie. L'usage du tabac est en cause, bien sûr, mais également la mauvaise alimentation. Des études ont toutefois prouvé qu'il est possible de prévenir cette maladie en modifiant nos habitudes de vie, en particulier notre régime alimentaire. En effet, si certains types de cancer n'ont pas de lien connu avec ce qu'on mange, une quinzaine d'autres - dont le cancer du pancréas, du foie, de l'oesophage, de l'estomac, du côlon, du sein, de la prostate, des reins et de la vessie - pourraient voir leur incidence chuter en fonction de ce qu'on met dans notre assiette. Conclusion: on écrase pour de bon la cigarette et on mange tout ce qui chouchoute notre organisme.

On mise sur les fruits et les légumes

De toutes les recommandations alimentaires en matière de prévention anticancer, c'est la consommation de fruits et de légumes qui remporte la palme. Selon certaines études, le nombre de cancers pourrait chuter de 20 % si les Canadiens mangeaient davantage de fruits et de légumes au quotidien. Les végétaux à favoriser? Les plus colorés - et riches en composés phytochimiques anticancéreux -, comme les petits fruits, les agrumes, les tomates et les crucifères (choux, choux de Bruxelles, choux-fleurs et brocolis, par exemple).

On consomme du soya

Qu'on la mange sous forme de tofu, de miso ou de fèves fraîches ou rôties, cette super légumineuse est un must dans la prévention contre le cancer, surtout lorsqu'on en consomme depuis l'enfance. Le soya protégerait alors l'organisme contre plusieurs types de cancer, dont ceux du sein et de la prostate. Paradoxalement, des études ont révélé que les femmes ayant souffert d'un cancer du sein lié aux oestrogènes devaient éviter la consommation abusive de soya, susceptible de favoriser les récidives.

On boit du thé

Grâce à sa teneur en catéchine - un flavonoïde ultrabénéfique pour la santé -, le thé est un véritable bouclier anticancer. On privilégie le thé blanc ou vert, en feuilles plutôt qu'en sachet, pour prévenir des cancers tels que celui de l'estomac.

On choisit les bons gras

Les gras saturés, présents dans les viandes et les produits laitiers riches, jouent un rôle dans l'augmentation du risque de cancer, alors que les gras monoinsaturés, qu'on trouve entre autres dans l'huile d'olive, offrent une protection béton, notamment contre le cancer du sein. Les autres gras qui ont la cote? Les oméga-3, bien sûr. En mangeant du poisson de deux à quatre fois par semaine et des graines de lin tous les jours, on se prémunit contre trois des cancers les plus répandus au pays: ceux du sein, de la prostate et du côlon.

On renforce notre système immunitaire

Pas question de nous laisser envahir par la fatigue, les rhumes et autres virus mal intentionnés. Petit inventaire des aliments à mettre dans notre assiette pour «booster» nos défenses.

L'Échinacée Les Allemands le savent depuis longtemps, l'échinacée augmente les défenses immunitaires de l'organisme et vient contrer les infections urinaires et respiratoires. Cette plante possède également une autre vertu: celle d'atténuer l'intensité et la durée des symptômes de la grippe et du rhume, surtout chez les personnes dont les défenses sont affaiblies. À prendre sous forme liquide ou en gélule.

RD

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Un nouveau guide alimentaire canadien

Santé Canada publie sa nouvelle version du Guide alimentaire canadien, Bien manger avec le Guide alimentaire canadien.

Plus de 7000 personnes, nutritionnistes, diététistes, médecins et autres experts, ont participé à cette mise à jour qui, pour la première fois, tient compte des catégories d'âges et du sexe.

Selon le ministre de la Santé, Tony Clement, ce document est plus facile à comprendre et plus détaillé que ces prédécesseurs.

Le nouveau guide indique les bons aliments, précise les quantités suffisantes et comprend les résultats des nouvelles recherches sur la bonne alimentation.
L'objectif premier de cet outil de référence est de combattre l'obésité, dont le taux continue de croître au Canada. Il est ainsi proposé de jumeler saine alimentation et activité physique.

En outre, le guide tient compte de la diversité culturelle et comporte ainsi une variété d'aliments typiques des cuisines de diverses ethnies.

Le document invite les Canadiens à s'assurer de bien manger leurs portions de légumes et de fruits. Il reconnaît aussi le rôle important du lait, de la viande et de leurs substituts.

Le Guide recommande également de limiter la consommation d'aliments à haute teneur en:

- calories
- gras
- sucre
- sel

De plus, Santé Canada recommande un supplément de vitamine D aux personnes de plus de 50 ans.

Source de l'information :

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Science-Sante/2007/02/05/002-guide-alimentaire-lundi.shtml

Un site Internet du Guide est en ligne. La section « Mon Guide alimentaire » aidera les utilisateurs à personnaliser l'information selon leur âge, leur sexe et leurs préférences alimentaires. Pour s’y rendre, copier l’adresse Internet ci-dessous :

http://www.hc-sc.gc.ca/fn-an/food-guide-aliment/index_f.html

Obtenez une version en PDF du Guide alimentaire canadien à l’adresse suivante :

Bien manger avec le Guide alimentaire canadien - version PDF (2.562 Mb) Version recommandée pour visualisation


Mangez bien, mangez sain!

RD

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lundi, février 05, 2007

 

La simplicité volontaire, une option valable pour les Séniors ?

Il y a dans ce concept du bon sens et une acceptation des limites de notre environnement terrestre.

Voici ce que nous révèle un article de l’encyclopédie libre Wikipédia sur la simplicité volontaire.


Simplicité volontaire

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

« La simplicité volontaire est un mouvement de société, à base plus individuelle qu'institutionnelle, qui propose à chacun de réduire sa dépendance à l'argent et à la vitesse, à libérer du temps pour la communauté plutôt que de l'utiliser pour gagner plus d'argent, de favoriser les comportements écologiques et respectueux de la société.

On peut tracer son origine en Europe dans les écrits de Léon Tolstoï et de John Ruskin (Unto This Last). Il est représenté en France notamment par les Communautés de l’Arche de Lanza del Vasto, inspiré par Gandhi, lui-même inspiré par Ruskin. Il existe aussi en Amérique du Nord, et particulièrement au Canada, sous l'influence de penseurs comme Serge Mongeau et des éditions Écosociété. »

Les fondements

« L'idée est de chercher la simplification pour améliorer sa qualité de vie. Cette philosophie de vie est née de la constatation que la consommation n'apporte pas le bonheur et accroît l'aliénation. Dans la société de consommation, on consacre son temps à gagner toujours plus d'argent pour satisfaire des besoins matériels de plus en plus nombreux qui pourtant ne le seront jamais en raison de leur renouvellement incessant. L'idée de la simplicité volontaire est de moins consommer, donc d'avoir moins besoin d'argent et moins besoin de travailler. En diminuant la contrainte de la consommation et du travail, on gagne alors du temps pour ce qui est important pour soi. »

Une philosophie

« La simplicité volontaire n'est pas la pauvreté ni le sacrifice. C'est un choix de vie délibéré. À ce propos, nous pourrions citer une maxime du philosophe Henri Bergson : "Ce qui est beau, ce n'est pas d'être privé, ni même de se priver, c'est de ne pas sentir la privation". D'ailleurs, le philosophe français a écrit avec une grande perspicacité, dans le dernier chapitre de son dernier livre — Les deux sources de la morale et de la religion — un diagnostic de la situation dans laquelle nous nous trouvons présentement face au problème de la surconsommation : "Jamais, en effet, les satisfactions que des inventions nouvelles apportent à d'anciens besoins ne déterminent l'humanité à en rester là ; des besoins nouveaux surgissent, aussi impérieux, de plus en plus nombreux. On a vu la course au bien-être aller en s'accélérant, sur une piste où des foules de plus en plus compactes se précipitaient. Aujourd'hui, c'est une ruée." (1932) la simplicité volontaire se veut justement comme une solution à cet engouement pour les produits de consommation que prévoit Bergson. En précurseur de ce courant, il précise les conditions de réalisations de cet idéal comme suit : "l'avenir de l'humanité reste indéterminé, parce qu'il dépend d'elle." Il faudrait donc miser, selon Bergson, sur une éducation qui permet à la fois de comprendre l'impact de notre consommation grâce aux connaissances scientifiques et à la fois de développer notre goût pour des objets qui favorise véritablement notre accomplissement personnel. »

Conscience environnementale

« Ainsi, la simplicité volontaire, dans le sens où elle limite la consommation de biens matériels, contribue à ralentir la destruction des ressources naturelles ; l'écologie et la préservation de l'environnement font partie des préoccupations premières des volontaires. »

Influences multiples

« On peut considérer Ivan Illich et son ami Jacques Ellul comme deux des pères de l'idée de décroissance et de simplicité volontaire. Dans le domaine de la philosophie, on peut remarquer des similitudes frappantes entre la simplicité volontaire et la philosophie d'Épicure, dont Bergson se réclame d'ailleurs explicitement. En effet, Épicure procède à une critique des besoins qui ressemble fort à celle proposée par la simplicité volontaire. Les deux pensées nous invitent à discerner le nécessaire du superflu, le naturel de l'artificiel, et à un retour vers la simplicité.

En bref, si l'on peut dégager aujourd'hui un courant de pensée dont les individus tentent de modifier leur impact environnemental, ainsi que de sensibiliser le reste de la population à cet enjeu, on trouverait de nombreuses traditions à travers l'histoire de l'humanité qui ont été aspiré par le même idéal. Que l'on pense par exemple à tous les groupes religieux tels que celui lié à François d'Assise, et même avant la secte des esséniens (adepte de l'alimentation crue) — ceci pour l'occident — et du côté oriental on trouverait également de nombreux mode de vie liés notamment à l'hindouisme et au bouddhisme.

Socrate à Callicles : "Les plus malheureux, ce doit être ceux qui ne peuvent garder ce qu’ils ont reçu [...]ces hommes déraisonnables [dont l'âme est] incapable, par défiance et par oubli, de ne pas laisser fuir son contenu. Tout cela, j’en conviens, est passablement déconcertant ; il est certain que cela met en lumière ce que j’ai l’intention de te faire voir, à condition que je sois capable de te convaincre d’échanger ta vie d’insatiabilité et d’incontinence contre celle qui se comporte d’une façon réglée, et de préférer une vie qui trouve suffisance et contentement dans ce qui lui est à chaque fois présent !" Gorgias (493 c, trad. L. Robin) »

Mise en œuvre

« À la différence de la décroissance soutenable, l'approche promeut plutôt l'initiative individuelle que des mesures collectives institutionnalisées. »

Bibliographie

" La simplicité volontaire, ou comment harmoniser nos relations entre humains et avec notre environnement". Serge Mongeau, Éditions Québec Amérique. Montréal (1985)

"La simplicité volontaire, plus que jamais...". Serge Mongeau. Éditions Écosociété. Montréal (1998)

"L'ABC de la simplicité volontaire". Dominique Boisvert. Éditions Écosociété. Montréal(2005)

"Découvrir les vraies richesses. Pistes pour vivre plus simplement". Pierre Pradervand. Éditions Jouvence. Genève (1996)

"La vie simple. Guide pratique". Pierre Pradervand. Éditions Jouvence. Genève (1999)

"Comment atteindre la simplicité volontaire : une nouvelle façon de vivre sans artifices : se recentrer sur les choses vraiment importantes." Robert Dumoulin. Édimag. Montréal (2003)

"Simplicité volontaire. Peut-on sauver la planète?". Guy Samson. Éditions Québécor. Montréal (2004)

"La simplicité volontaire".Malie Montagutelli ( 1986)

LA SIMPLICITÉ VOLONTAIRE : LE DISCOURS D'UN PRÉCURSEUR

Organisée par l'Acef de l'Est de Montréal

Conférence de Serge Mongeau donnée le 24 novembre 1998 à la Bibliothèque Langelier

« D'abord merci aux gens de l'ACEF qui me donnent périodiquement la parole et la possibilité d'exprimer mes idées.

Je n'ai pas l'intention ce soir de vous faire un exposé savant, plein de références et de statistiques sur la situation actuelle. Je le fais dans mes livres. Je pense que quand on a l'occasion de rencontrer un auteur, un écrivain, c'est l'occasion de partager. Je ferai donc place à l'échange suite à mon exposé.

Je désire réfléchir avec vous et vous livrer aussi le fruit de ma propre réflexion. Il y a longtemps que j'adhère à cette idée de la simplicité volontaire qu'il ne faut pas confondre avec la pauvreté.

La simplicité volontaire c'est de s'écarter du courant de la consommation dans lequel on se laisse entraîner à croire que c'est en consommant, en achetant, en acquérant des biens qu'on peut être beaucoup plus heureux et répondre à ses besoins. Or, la plupart de nos consommations ne répondent pas à nos vrais besoins, ceux qui nous permettraient vraiment de nous épanouir.

Simplifier sa vie, c'est aller à ce qui est important pour nous et laisser tomber le reste. En fait, simplifier sa vie ça demande beaucoup moins d'argent et quand on a moins besoin d'argent, on a moins besoin de travailler, on a plus de temps pour vivre, pour faire les choses qui sont importantes.

J'ai toujours eu personnellement une vie simple, sans doute en bonne partie à cause de mon éducation et surtout à cause de l'influence de ma mère qui a su gérer notre budget familial limité pour nous assurer une vie sobre mais de qualité. Elle a réussi cela malgré la grande propension à la dépense de mon père qui, si on avait suivi ses tendances, aurait entraîné de l'endettement. Nous n'aurions pas pu vivre longtemps avec son faible salaire. Donc j'ai hérité de ma mère le sens de l'économie, comme le définit le Petit Robert : l'art de bien administrer sa maison, de gérer les biens d'un particulier.

Mais mon éducation n'était qu'une base. Très vite dans la vie, j'ai découvert que sur Terre, nous ne sommes pas égaux. Qu'il y a des personnes avec plus de richesses, plus de chance, plus de talent ou plus de beauté. Il y a des gens qui vivent dans la misère et d'autres pas. J'ai toujours trouvé cela inacceptable. Très vite dans la vie, la réalité m'a montré que ce qui faisait la différence entre les uns et les autres n'était pas tant l'argent ou les biens possédés, mais les ressources intérieures.

Tout au long de ma vie, ces deux influences - le sens de l'économie et la conscience des iniquités sociales - ont été présentes. Et certaines circonstances m'ont amené à progresser dans cette voie, parfois assez rapidement. Par exemple, quand j'étudiais en sciences politiques, j'étais au Chili. C'était à la fin du régime Allende, donc à une période où l'opposition au régime Allende faisait tout pour aggraver la situation économique du pays et créait des pénuries artificielles. Beaucoup de biens de consommation auxquels nous sommes habitués n'étaient pas disponibles. Il fallait acheter la viande au marché noir, sinon on n'avait de la viande qu'une fois par semaine. Pour des Québécois typiques qui, avant d'aller au Chili, étions des mangeurs de viande hachée apprêtée de toutes les façons possibles, plusieurs fois par semaine, il a fallu nous habituer à manger autrement, pour découvrir que nous ne nous en trouvions que mieux.

J'ai toujours vécu fort sobrement mais jamais pauvrement, en essayant de partager ce dont j'étais le plus comblé et qui me semblait le plus manquer à tant de gens, c'est-à-dire la connaissance. C'est pourquoi j'ai commencé à écrire si tôt et dans des médias populaires. J'ai écrit longtemps dans Photo Journal, dans Dimanche Matin, dans Québec Presse. Et mes livres, mes premiers livres étaient des partages de connaissances.

La Simplicité volontaire, dont j'ai publié la première édition en 1985, était un livre d'un autre type. C'était un livre de réflexion et peut-être aussi un peu de sagesse.

C'était une réflexion profonde sur la santé parce que je l'ai publié dans la Collection Santé. En fait, j'avais découvert que les problèmes de santé dans nos pays industrialisés sont des problèmes de surconsommation. Ces maladies de civilisation sont causées par nos façons de vivre où on est dans la surabondance. J'ai essayé de voir comment vivaient les gens qui réussissent à vivre longtemps et en santé dans certaines sociétés. J'ai également réfléchi en me demandant comment nos organismes étaient faits.

Finalement, j'ai découvert que nos façons de vivre actuelles ne répondent pas à nos besoins. Ces besoins sont certainement physiques mais il y a plusieurs autres besoins. En fait, j'ai identifié cinq piliers de la santé, qui sont :

- une alimentation saine;
- l'activité physique;
- la lutte contre le stress;
- des possibilités d'épanouissement personnel;
- un environnement sain.

Quand on regarde de quelle façon nous avons laissé notre société se construire ou nous l'avons construite, nous constatons que cette société de consommation ne permet pas de donner des bases solides à la santé, ne permet pas de solidifier ces piliers.

Au niveau de l'environnement par exemple, on sait que l'air est de plus en plus pollué. L'eau contient de plus en plus de substances qui ne devraient pas y être. On développe le nucléaire et il y a des radiations dans l'air. On s'en aperçoit avec l'augmentation constante des cancers, des allergies...

Au plan alimentaire, il y a énormément de produits qui sont accessibles mais qui sont souvent transformés d'une façon telle que nos organismes ne savent pas toujours comment en disposer.

Au plan de l'activité physique, de plus en plus de machines font les efforts à notre place mais cela entraîne que nos muscles ne travaillent plus. Pour que notre organisme travaille bien, on a besoin de faire travailler nos muscles.
Au plan du stress, c'est une lutte constante pour garder son emploi, pour faire mieux que les autres, pour savoir comment on va vivre le lendemain.

Au plan de nos sociétés, les relations sociales sont de plus en plus difficiles. On est de plus en plus individualiste. On assiste à une violence grandissante qui nous entoure de partout.

En fait, la société de consommation, quand on y réfléchit, c'est une société idéale pour l'industrie et le commerce. On n'a qu'à voir qui y gagne actuellement pour le constater. Et les effets d'une telle société, c'est une augmentation constante de l'individualisme, qui entraîne une multiplication de la consommation. C'est bien évident qu'avec les familles éclatées que nous avons actuellement, ça prend au moins deux fois plus de frigidaires, deux fois plus de machines à laver, etc... Moins les gens partagent, plus ça fait l'affaire des fabricants et des vendeurs.

C'est une société où on augmente la dépendance parce que la quantité de biens qu'on peut consommer étant quand même limitée, c'est maintenant des services qui sont vendus. Les gens sont dépossédés d'un savoir qu'ils auraient pu acquérir mais qui maintenant devient la propriété de spécialistes auxquels on se réfère pour tout et pour rien. On n'a qu'à voir le développement de toutes sortes de nouvelles spécialités : des sexologues, des récréologues... pour comprendre que plus ça va plus on nous organise, plus on pense notre vie à notre place.

C'est une société où il y a aussi une perte de liberté inouïe parce que, comme avec le crédit on a engagé nos années futures, on n'a plus le choix de ne pas gagner d'argent pour survivre. On n'a plus de liberté face à nos emplois puisqu'il faut que l'argent rentre.

C'est une société qui développe aussi la passivité parce que les gens, après tant d'heures de travail, sont fatigués, manquent de temps et sont soumis à un martèlement constant par les médias, ce qui fait qu'on ne peut plus penser par soi-même.

C'est une société où l'exploitation augmente continuellement. On le constate de plus en plus avec la mondialisation actuelle. On exploite les gens de plus en plus loin dans d'autres pays, avec les conséquences que ça a ici aussi. On produit ailleurs, on crée du chômage ici.

C'est une société qui est en train de détruire son environnement. Aux éditions Écosociété où je travaille, nous sommes à préparer un livre qui sortira au printemps « Notre empreinte écologique », écrit par deux Canadiens de l'Ouest. Ils ont essayé de mesurer notre impact sur l'environnement. Ils ont calculé la surface de terrain nécessaire pour répondre à notre consommation moyenne. Un Canadien moyen, pour répondre à toute sa demande en énergie, en vêtements, en aliments... prend 4,3 hectares (207 mètres par 207 mètres). Ils ont calculé également la superficie disponible actuellement sur la Terre (en comptant une partie des mers qui fournit des aliments...) et il y a 1,5 hectare disponible par habitant. Si nous consommons 4,3 et qu'il y a 1,5 disponible par habitant, ce qui se passe c'est que si tout le monde consommait comme nous, ça prendrait trois Terres pour répondre à cette consommation. Ce qui se passe aussi c'est qu'il y en a qui sont obligés de prendre moins et, on le sait, il y a plus d'un milliard de personnes qui vivent avec moins de 1 $ par jour.

Il y a beaucoup d'avantages à moins consommer. D'abord pour la santé. La plupart de nos consommations actuelles ne répondent pas à nos besoins. Pour la vie de famille, il y a aussi des avantages parce que la plupart des activités de consommation isolent. Si on consomme moins, on se retrouve davantage ensemble. Parfois, à l'occasion d'un bri de machine à laver la vaisselle, on redécouvre que ce moment en était un d'échange.

Pour nos communautés, c'est aussi un immense avantage de moins consommer. Si chacun n'a pas tout en sa possession, il faut partager, ce qui développe la solidarité. Nous sommes essentiellement des êtres sociaux qui avons besoin les uns des autres.

C'est un avantage également pour notre sécurité économique de moins consommer. Avant d'aller au Chili, nous étions une famille typique de banlieue, avec deux autos... Au retour du Chili, en 1974, nous nous sommes posé la question de garder ou non 2 autos. Le CAA évaluait à l'époque qu'un véhicule coûtait 3 500 $ par année. On s'est dit qu'avec cette somme, on pouvait en prendre des taxis dans une année ! On a donc décidé de ne garder qu'une auto. Au bout de l'année on s'est aperçus qu'on n'avait jamais pris un taxi, on avait utilisé le transport en commun, notre auto, nos vélos. J'ai fait le calcul, de 74 à 95, avec les chiffres fournis par le CAA - soit dit en passant en 95, on était rendu à 7 700 $ par année comme coût d'une auto - on a mis dans nos poches 110 000 $. Je ne compte pas les intérêts que cet argent-là a pu rapporter en le mettant à la banque...

Moins consommer est aussi un grand avantage pour l'environnement. En étant sur une planète limitée, tout ce qu'on envoie dans l'air ne va pas ailleurs, les ressources sont limitées. Nos sociétés sont construites sur une croissance qui se veut, elle, illimitée. Une croissance à 3 % ou 4 % signifie que, dans 10 ans, on aura doublé la consommation. D'un côté, une planète limitée et de l'autre une croissance illimitée, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans ce calcul. Surtout qu'on dépasse déjà la capacité de la Terre d'absorber le résultat de notre consommation. Il n'y a pas d'alternative et tous les écologistes sérieux le disent : il va falloir, dans nos pays industrialisés, réduire notre consommation. La responsabilité de le faire revient à chacun d'entre nous.

Il ne faut pas s'attendre à ce que nos gouvernements prennent des initiatives dans ce sens-là tant qu'il n'y aura pas de mouvement de masse qui fera pression. Et un mouvement de masse se crée à partir d'individus. Les gouvernements pour l'instant nous chicanent si on diminue notre consommation. Ils nous disent qu'on est de mauvais Canadiens parce qu'il faut acheter pour relancer l'économie, créer des emplois... Il faut se remettre dans une autre direction qui est celle de la simplicité volontaire.

Globalement, pour notre épanouissement, il y a énormément d'avantages à moins consommer. J'ai recueilli au fil des ans quelques petites réflexions. Je vais vous en lire quelques unes : (tirées du livre La Simplicité volontaire)

" La plupart du temps nous n'avons pas vraiment besoin de tout cet argent que nous gagnons et en conséquence, nous n'aurions pas besoin de travailler autant. Nous avons besoin de temps pour relaxer, pour jouer, pour faire l'amour, pour être heureux. Nous avons besoin d'amitié et d'amour. Les assurances et les comptes en banque qui nous tiennent lieu de protection contre les malheurs futurs ne peuvent remplacer complètement la solidarité "

Avant, quand les gens passaient au feu, on organisait une corvée et on allait les aider à reconstruire leur maison. On leur donnait beaucoup plus qu'une maison. On leur donnait de l'amour, de la chaleur, de la solidarité. On se créait des amitiés indéfectibles.

" Nous avons besoin de bouger, de jouer, de prendre contact avec la nature. Nous avons besoin de nous sentir engagés dans une cause, de nous sentir importants, de participer pleinement à notre milieu social ".

Ce n'est pas qu'une responsabilité ou un devoir, passer à la simplicité volontaire, c'est un choix pour devenir plus heureux. C'est un choix pour revenir aux vraies valeurs : passer à l'être par rapport à l'avoir, à la qualité par rapport à la quantité, à la solidarité par rapport à l'individualisme, à la participation par rapport à la compétition, à l'autonomie par rapport à la dépendance.

Comment faire ça ? Je n'ai pas l'intention de vous donner de recettes mais il y a une foule de trucs. Globalement, il s'agit d'organiser sa vie pour travailler moins et, dans le temps qu'on récupère, faire certaines activités qui vont faire que ça va nous coûter moins cher pour vivre. Donc, c'est un peu lancer la roue de l'autre côté de la consommation.

Par exemple, faire un potager ou faire sa couture ou sa cuisine, ça prend du temps mais tout cela peut diminuer nos besoins budgétaires. Ce qui est important, c'est la volonté de s'en aller dans cette direction-là, c'est l'esprit. Ce qu'il faut comprendre c'est qu'à mesure qu'on fait des pas dans cette direction, ces pas nous font découvrir d'autres choses.

L'autre jour en conférence j'ai reçu le témoignage d'une dame qui demeure à Montréal, travaille à Chateauguay et joue au bowling à St-Hubert. Elle s'est demandé si elle serait capable de vivre sans automobile. Elle s'est donné un mois, sans vendre l'auto tout de suite, pour vérifier si elle pouvait s'en passer avant de prendre sa décision. Elle a laissé l'automobile devant la porte et a commencé à prendre l'autobus. Elle a constaté qu'elle a repris goût à la lecture parce qu'elle a le temps de le faire dans les transports et, comme le soir elle a le goût de poursuivre le livre commencé, elle écoute moins la télévision, et ne s'en trouve que mieux. Puisqu'elle marche davantage de chez elle au métro, de l'autobus au travail et vice versa, elle se sent plus en forme et son bowling s'est amélioré. Finalement, elle avait trouvé beaucoup d'avantages en plus du fait que ça lui coûte beaucoup moins cher que d'entretenir une auto.

Un de mes amis qui a été très malade a dû, suite à un repos complet, retourner au travail d'abord à temps partiel. Quand il a été suffisamment en forme pour retourner à temps plein, il s'est rendu compte qu'il avait réussi à ajuster son niveau de vie au revenu d'un temps partiel et qu'il s'en trouvait en général plus heureux avec plus de temps à lui pour faire tout ce qu'il n'avait pas le temps de faire avant. Il a donc décidé de demeurer à temps partiel.

Un exemple dans ma vie : j'écris et j'aimais beaucoup lire les journaux mais au bout d'un an ça coûte assez cher. J'ai demandé à une voisine qui recevait les journaux si, après les avoir lus, elle pourrait me les garder et que je passerais de temps en temps. Au bout d'un certain temps, j'ai découvert que je n'y allais pas aussi souvent que j'aurais pensé mais j'ai découvert aussi que lire les journaux après plusieurs jours est une façon différente de les lire. Je les lis en commençant par les plus récents donc j'ai déjà la fin de l'histoire et je n'ai pas besoin de lire tous les articles précédents. Les articles de fond qui sont essentiels, ils y sont toujours, et le monde continue à tourner même si je ne suis pas au courant chaque jour.

J'ai un grand potager. Les avantages sont multiples : en plus d'avoir de bons légumes, ça me permet le contact avec la nature, ça me permet de faire de l'exercice.

J'ai également quelques couples d'amis qui, ayant des enfants, se sont demandés comment organiser le temps avec les enfants. Devaient-ils confier la garde des enfants à la télévision, comme plusieurs, ou comment s'organiser ? Ils ont décidé de systématiser la garde : le lundi, tous les enfants se retrouvent chez l'un, le mardi, c'est chez l'autre. Ça permet de dégager la mère de famille et, en plus de ne pas payer de garderie et de socialiser les enfants, ça tisse des liens entre ces couples qui vivent une expérience de solidarité.

Donc, chaque fois qu'on pose des gestes dans ce sens, ces gestes entraînent toutes sortes d'effets secondaires bénéfiques.

Il y a des étapes dans cette approche. La première étape est sûrement de réfléchir, de se poser des questions.

Qu'est-ce que je fais de ma seule vie ?
Qu'est-ce qui m'empêche de faire aujourd'hui ce que j'aimerais faire à ma retraite ?
Qu'est-ce que je vis actuellement et qui ne reviendra jamais ? en particulier avoir de jeunes enfants. Souvent pour que les enfants ne manquent de rien, les parents travaillent comme des fous, inscrivent les enfants à toutes sortes d'activités. Il manque l'essentiel : passer du temps ensemble.

Quand je mourrai, qu'est-ce que j'apporterai avec moi ?
Quand je serai mort, qu'est-ce que je voudrais que les gens disent de moi ?
Que j'étais celui qui avait la plus belle tondeuse sur la rue, la plus belle auto ou que j'étais quelqu'un de bien, quelqu'un qu'on aimait ?

Quand on a réfléchi et décidé de prendre certaines mesures, il y a des moyens concrets qui se présentent. Certaines dépenses peuvent être coupées et l'ACEF aide les gens dans ce sens-là.

Par exemple, la deuxième auto ou même l'auto, car certains organismes existent pour permettre de partager le coût d'une auto, tout en permettant d'y avoir accès au besoin comme COMMUNAUTO, une coopérative d'autos. Les agences de location existent pour les besoins occasionnels. Pour ce qui est du téléphone aussi, combien de gadgets inutiles on peut éviter.

Deuxièmement, couper dans le crédit est essentiel également, pour ne pas payer deux fois la valeur des objets qu'on achète. Il faut commencer à se dire " J'achèterai cela quand j'aurai les moyens de le payer comptant ". Un truc pour s'aider c'est de commencer, tout comme on dit de tourner sa langue sept fois avant de parler, à prendre sept jours avant de procéder à un achat. Vous allez voir qu'il y a bien des choses que vous n'achèterez pas, que ce soit tel disque, tel livre...

Troisièmement, échapper à la propagande. On est martelé par la publicité, il ne faut pas s'illusionner, cette publicité est efficace. Ce n'est pas pour rien que les entreprises y investissent autant d'argent. On a calculé qu'en moyenne, chacun d'entre nous est exposé à 1500 messages par jour par la radio, la télévision, les affiches, les revues, partout dans les rues sur les commerces eux-mêmes, les toilettes, internet... Un des moyens d'y échapper est certainement de mettre un terme à la télévision.

Je n'ai pas une très bonne opinion de la télévision, comme vous pouvez le constater dans mon livre. Beaucoup de gens me disent qu'il y a des bonnes choses à la télévision mais d'après mon expérience, l'information n'y est jamais complète parce ce médium coûte cher donc on compresse, on ne tolère pas les nuances. Pour ma part, je n'ai pas de télévision depuis 10 ans et je ne m'en porte que mieux. Bien sûr, je ne peux pas tenir une conversation sur le dernier épisode de " La Petite Vie " mais je pense que j'ai d'autres sujets qui me permettent de discuter avec les gens.

Il est important de choisir aussi nos relations. Si on côtoie des gens très consommateurs avec qui c'est toujours la tournée des grands ducs et qu'on ne se sent pas encore très fort pour résister à ce courant, ça peut être bon d'éviter de les voir pendant un bout de temps.

Il faut aussi se permettre des écarts. La simplicité volontaire ce n'est pas l'ascèse, la pauvreté, c'est l'austérité joyeuse (comme disait Ivan Illitch). On doit se permettre de temps en temps, en choisissant mieux, de faire exception à nos règles, de se faire des fêtes qui deviennent vraiment des événements. Tout est une question de choix.

Respecter les autres. On ne doit pas devenir des faces de carême, des prêcheurs, des consciences ambulantes. Faisons ce qui est important pour nous, épanouissons-nous, nous deviendrons des exemples.

Y aller progressivement. Quand on fait les changements de façon trop radicale, il y a de fortes chances qu'on se décourage, qu'on abandonne, qu'on se remette à consommer encore plus parce qu'on a eu le sentiment de se priver. Allons-y selon notre rythme. Ce n'est pas une recherche de souffrance. Il s'agit de se poser constamment la question : est-ce que ce que je vis actuellement me convient ?

Par contre, même en y allant progressivement, parfois il y a des sauts à faire. Par exemple, si on laisse tomber l'automobile, c'est un gros changement. Si on décide de laisser un emploi qui ruine notre santé et notre équilibre pour en prendre un autre moins payant, c'est aussi un gros saut. On peut s'y préparer pour se sentir prêt. C'est possible alors d'en assumer la responsabilité et les conséquences qui ne sont pas toujours confortables, qui sont insécurisantes.

Développer des solidarités. Il faut être capable de compter sur les autres. Il faut cesser d'avoir peur de demander, ou d'utiliser sans remords les mesures sociales qui sont là pour nous aider dans les périodes difficiles.

S'engager dans la société. C'est difficile de s'engager seul dans cette voie. Plus nous nous doterons d'organismes communautaires dans ce sens, plus nous pourrons nous permettre de vivre avec beaucoup moins. Plusieurs choses peuvent se réaliser : ateliers de réparation ou de fabrication de meubles communautaires, des jardins communautaires (s'il n'y en a pas assez, faisons pression pour en avoir plus)...

Chacun selon ses possibilités peut s'engager à sa façon afin de diminuer la consommation globale sur la planète. Pour ma part, j'écris. Je suis un de ceux qui ont initié la maison d'édition Écosociété parce que je pense qu'il est important d'éveiller les gens à ces réalités et à la redécouverte de certaines valeurs. »

Un bon livre de référence : « La voie de la simplicité ! Pour soi et la planète »

« Depuis un certain temps, on assiste à l’éveil grandissant de la population quant aux effets pervers du surtravail et de la surconsommation. Pour contrer ces phénomènes, il n’y a pas mille solutions: aussi, les gens sont-ils de plus en plus nombreux à s’engager dans une démarche de simplicité volontaire. La voie de la simplicité s’inscrit dans ce vaste mouvement de société.Comme l’explique Mark A. Burch, la simplicité volontaire n’est pas une fin, mais un moyen: un moyen pour ramener sa consommation à un niveau plus cohérent avec ses vraies valeurs, pour pouvoir choisir parmi ce qui est offert, dans le sens d’un épanouissement véritable. Un être humain est plus qu’un corps à rassasier et la simplification de sa vie lui permet d’explorer le mystère de sa nature profonde. Dans le tumulte incessant de la société de consommation, les gens sont emportés dans un tourbillon d’obligations, d’influences et de compétition qui accaparent tout leur temps. Or, on a besoin de temps pour se pencher sur les vraies questions et pour donner un sens à sa vie.Cet ouvrage renseignera les nombreuses personnes intriguées par la simplicité volontaire; il aidera aussi celles qui ont déjà amorcé une démarche en ce sens à poursuivre leur réflexion et à approfondir leur choix. La simplicité volontaire permet de commencer à agir ici et maintenant, pour améliorer son propre sort, celui de la collectivité et celui de la planète tout entière; c’est un moyen de reprendre en main le contrôle de sa vie et de retrouver son pouvoir devant ce que les dirigeants présentent comme un futur inévitable. »

Auteur: Mark A. BurkFormat : grand, 237 pages, - 1er trimestre 2003
Éditions Écosociété - ISBN 2-921561-94-0-816
22 $CAN

Mark A. Burch est professeur à l’Université de Winnipeg, au Manitoba. Il possède une longue expérience d’animateur d’ateliers sur la simplicité volontaire, qu’il applique depuis longtemps dans sa vie personnelle.

http://www.naute.com/penserie/simplicite.php

COMMENTAIRES

Sans être nécessairement d’accord avec les exemples cités par le Dr Mongeau, il reste que les principes énoncés gardent toute leur véracité. Depuis que l’environnement est devenu une préoccupation mondiale quasi journalière, il y a lieu de réfléchir sur les pratiques qui vont permettre de corriger le tir au cours des prochaines années. La simplicité volontaire fait partie des remèdes universels à notre portée pour remédier à moyen et long terme aux abus au niveau de l’exploitation des ressources rares de notre Planète.

C’est aussi une bonne façon de préparer et de vivre sa retraite en visant l’essentiel plutôt que le superflu. Nous pourrons alors garder à peu près le même niveau de vie, tout en se gardant beaucoup de temps à soi. La période de la retraite arrivera beaucoup plus vite et sera d’autant plus appréciée que l’on aura plus de temps libre, moins de stress et plus de moments heureux dans notre vie de tous les jours. En plus, une longévité prolongée nous est promise comme bonus pour avoir su mieux gérer ses besoins, de quelque nature qu’ils puissent être.

RD

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jeudi, février 01, 2007

 

Des Infos sur le cocooning.

Définition du cocooning

On a nommé cocooning l'attitude consistant à se trouver si bien chez soi qu'on n'est guère poussé à en sortir excepté pour les nécessités vitales. L'idée est assez proche de ce que l'on nomme en français plus classique un comportement casanier (de casa, maison).

En ce début de XXIe siècle, on voit se généraliser l’usage des appareils électroniques (visioconférence, Internet, appareils multimédia divers). On dit que les objets informatiques d'aujourd'hui se simplifient pour développer le cocooning : téléphone-agenda, home cinéma, DVD, TV et ordinateur hi-fi, etc.

Parallèlement, les coûts du carburant, la crainte d'attentats et les difficultés financières commencent à diminuer l'enthousiasme d'une partie de la population pour les voyages, et favorisent l’émergence d’une certaine tendance au cocooning.

Tendance et positionnements

http://www.algorem.com/v4/frameset_standard_marche.asp?id_trend=45


Au mode « cocooning » viennent se greffer d’autres tendances et positionnements qui changeront la face de bien des sociétés occidentales :


Une vision sociale du cocooning


Dans un document relativement court intitulé « Cocooning », l’auteure Perla Serfaty-Garzon décrit le phénomène du cocooning et ses principales caractéristiques sociologiques.

http://www.perlaserfaty.net/texte8.htm

« Le cocooning est une recherche de confort et de sécurité chez soi qui traduit le besoin de se protéger contre les réalités, perçues comme dures et imprévisibles, du monde extérieur.

La notion de nidification, qui évoque l’art et le besoin de se bâtir un nid, et, par extension, une maison douillette et sûre, n’est pas entièrement réductible au concept de cocooning, en ce sens qu’elle ne fait pas référence à la nécessité de se défendre activement contre un monde social agressif et violent.

Le retrait dans un sanctuaire privé comme réponse à un monde social menaçant

Ce néologisme est forgé au début des années 80 aux États-Unis pour résumer une analyse intuitive de l’évolution des modes de vie et de consommation sur la base d’observations telles que la croissance de l’intérêt populaire pour l’art de vivre et l’aménagement du chez-soi et celle des industries de la rénovation et du bricolage. Sa force d’évocation de l’aspiration à un retrait au coeur d’un sanctuaire privé est immédiatement popularisée par les médias, avec d’autant plus de succès que cette notion transmet bien l’intensité moderne du sentiment du droit de chacun à une intimité inviolable qui doit être bâtie en réponse à un monde social tumultueux et menaçant.

Si l’adéquation de cette dernière image à la réalité sociale peut être sérieusement mise à l’épreuve, il n’en reste pas moins que la popularité de la notion de cocooning traduit plusieurs choses à la fois : la place du chez-soi dans l’affirmation du droit à l’intimité personnelle et familiale, une sensibilité et une demande accrues en matière de confort physique qui sont, au moins partiellement, issues de l’enrichissement général des sociétés occidentales, et, sans doute, un abaissement toujours plus perceptible du seuil de tolérance de ces mêmes sociétés à l’égard des phénomènes sociaux qui évoquent, de près ou de loin, les heurts de la vie sociale.

La notion de cocooning a rapidement trouvé sa place dans les dictionnaires français parce qu’elle met l’accent sur la recherche du bien-être dans son expression individuelle, sur la conscience et l’acceptation de manières idiosyncrasiques d’être, et sur la maison comme territoire privilégié de cette recherche et de cette expression.

La notion plus récente de « bunkering », issue du même contexte américain et des observations sur les tendances en matière de développement résidentiel, traduit le durcissement de l’intention qui sous-tend le cocooning. Elle se définit précisément comme « le cocooning blindé » et s’appuie sur une vision a priori défensive de la vie sociale : la société est violente, la famille est en situation de danger physique et moral et doit être mise à l’abri dans un environnement social dit « homogène », des précautions doivent être prises d’emblée contre cette violence. C’est pourquoi des quartiers neufs sont bâtis dans les limites d’une enceinte et sont gardés comme des forteresses, le marché de la sécurité privée est en pleine expansion, les maisons s’équipent en systèmes de sécurité toujours plus performants, en appareils high tech de divertissement à la maison et s’adaptent au télétravail.

Une vision limitée du chez-soi et de l’hospitalité

Le choix d’un terme militaire et l’assimilation de la maison à un abri de guerre une fois la popularisation du concept de cocooning achevée, révèle les dérives d’une analyse rapide et simpliste des phénomènes sociaux. Le terme cocooning vient des milieux du marketing. Forgé pour vendre les capacités marchandes et celles à « prévoir les tendances sociales » de spécialistes du marketing auprès de grandes compagnies productrices de biens de consommation, il saisit certes avec justesse un versant de l’intimité, celui de la tentation du repli domestique. Il a aussi pour vertu de rappeler que l’idéal du chez-soi entretient des liens intimes avec les comportements de consommation et d’acquisition de marchandises. Mais il ne peut acquérir sa pleine pertinence qu’en construisant une vision simpliste et manichéenne du monde social, une vision violente de la rue, et une vision défensive de la vie collective.

Là se trouvent ses limites : le cocooning est certes, jusqu’à un certain point, pratiqué par tous. Pour le reste, il faut rappeler, d’une part, que les interactions sociales dans les rues des villes contemporaines ne sont pas marquées, dans la grande majorité des cas, par la grande violence qui fut celle des époques pré-modernes, et, d’autre part, que la maison ne peut être pleinement habitée qu’en tant qu’elle est aussi espace de sociabilité et qu’elle exprime le sens de l’hospitalité. »

LE FEELING « COCOONING »

Voici les impressions de Louise Aubé, psychologue, Québec, Canada, qui a écrit le texte suivant décrivant une belle journée de cocooning qu’elle vit chez elle.

http://www.psycho-ressources.com/bibli/cocooning.html

« Quelle belle journée que celle d’une tempête de neige ! Pour réfléchir sur « le bien-être chez soi », plus communément appelé « coconnage » ou « cocooning »… En lisant comment l’Office québécois de la langue française définit cette réalité, soit un « comportement psychosocial qui se caractérise par une tendance au repli dans le cocon protecteur du domicile que l'on tente de rendre le plus douillet possible », remonte en moi le souvenir d’un vieux film que j’avais écouté il y a longtemps et qui s’intitulait « The Cocoon », dans lequel des êtres habitaient confortablement des grosses bulles dans lesquelles ils allaient se régénérer…Qu’est-ce que cela peut-il impliquer pour soi ? En fait, tout ce qui nous permet de se déposer, de se ressourcer, de trouver un bien-être dans la simplicité de notre foyer, de notre demeure, en percevant les charmes et attraits que peut nous offrir l’abandon confortable dans ces petits détails qui transforment un lieu simple en un havre de paix et de douceur… plein de légèreté.On peut penser à de la musique « cool » qui nous enveloppe, une ambiance crée avec, par exemple, chandelle et encens, un bain de bulles, un bon bouquin, ou même la revue Enfin ! S’entourer de coussins, de ronrons de minous auprès de nous, ou de notre gros pitou, d’une bonne odeur de soupe aux légumes maison ou de sauce à spaguetti qui mijote pendant que l’on réfléchit à notre vie, ou qu’on bricole, que l’on dessine, que l’on pratique son instrument de musique préféré en prenant tout son temps, que l’on écrit un petit mot à un copain ou une copine de longue date, ou même simplement que l’on chantonne un air qui nous passe par la tête et le cœur ! Se blottir dans des vêtements qui sont pour nous comme une seconde peau, nos préférés, ceux dans lesquels on contacte une partie de soi calme qui émerge…S’allonger à côté d’un feu de foyer qui crépite dans le vieux poêle à bois et s’y faire son petit nid comme un oiseau couvant ses œufs… en sirotant un bon verre de vin ou un bon chocolat chaud, tiens. Peut-être même se faire jouer dans les cheveux, tout en regardant des photos inspirantes… ça peut aussi être de jouer avec nos enfants ou petits enfants ! Au fond, tout ce qui permet de se faire du bien et de prendre soin de soi, chez soi, en harmonie.C’est oser tous ces petits plaisirs simultanés, et, surtout, les apprécier. C’est-à-dire y participer en pleine conscience, en habitant pleinement ce moment présent, « ici et maintenant », comme diraient les psychologues…Avec l’hiver qui tire à sa fin et le printemps qui nous ouvre bientôt ses portes, que grand bien nous en fasse ! Profiter de cet intérieur bienfaisant avant d’aller bientôt explorer les environs printaniers qui nous donneront le goût et l’élan d’aller dehors ! »

Le cocooning et le choix de son animal de compagnie

Un senior cocooning

Vous êtes plutôt sédentaire et avez envie d'un compagnon très présent.

-> Vous êtes prêt à lui consacrer beaucoup de temps. Alors c'est un chien qu'il vous faut, à condition que vous soyez en mesure de le promener régulièrement, à moins que vous n'ayez un jardin.

-> Si vous ne désirez pas les contraintes de la promenade quotidienne, prenez un chat, très affectueux. Si vous optez pour un Siamois ou un Persan, il faudra vous occuper de leur pelage quotidiennement.

Un senior indépendant

Vous êtes plutôt sédentaire mais vous voulez pouvoir partir quand vous le souhaitez pour quelques jours.

Votre compagnon sera une présence, un complice mais il ne devra pas être trop envahissant et ni représenter trop de contraintes. Dans ce cas, c'est un chat qu'il vous faut.

Un senior "âgé"

Si votre mobilité est réduite, votre santé fragile, il vous sera probablement difficile de sortir un chien trois ou quatre fois par jour. Il vaut alors mieux s'orienter vers un chat.

CONCLUSION

Dans tout ça, il faut rechercher ce que peut nous apporter de bien le « cocooning » : l’idée de confort, de bien-être chez soi, de douceur de vivre et tout le tra-la-la. Il semble aussi qu’il faut balancer nos comportements sociaux pour ne pas s’isoler inutilement.

D’une certaine manière, il est absolument nécessaire de maintenir, de façon continue, des contacts sociaux étroits avec des amis ou des gens de sa famille. Par ailleurs, le bien-être retiré d’avoir un milieu de vie conforme à ses désirs, avec tout le confort matériel sont des facteurs clés pour assurer une longévité prolongée. En tout cas, le style de vie que le cocooning apporte nous assure d'un minimum de stress et nous donne le sentiment de s’appartenir.

RD

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